La saison 2017 est officiellement lancée !
Publié le 17 juillet 2017
Lundi 10 juillet, la RC390 Cup M+ effectuait son retour en piste à l’Autodrome St-Eustache après 11 mois d'inactivité. L'occasion idéale de valider les changements apportés durant l'hiver et de faire le point sur son évolution.
Photos © Pierre Desilets
Profitant de la tenue d’une journée de roulage de l’ASM Motosport à l’Autodrome St-Eustache, mon collègue Patrick Laurin et moi-même avons participé à notre première journée de piste de la saison avec nos Yamaha R3 et KTM RC390 Cup M+ fraîchement mises à jour.
La KTM arrive quasiment à la fin de son développement. Les changements qu’ils restent à apporter sont principalement d’ordre esthétique (carénage en fibre) ou pratique (pose d’un chronomètre/enregistreur de données, installation de guidons bracelets réglables, suppression de la béquille, suppression du barillet du contacteur pour un démarrage sans clef).
La météo prévoyant de gros orages en début d’après-midi — ils ont fini par éclater, comme annoncés —, les organisateurs ont retardé la pause du repas à 14 h afin que nous disposions de cinq séances de roulage dans la matinée. Une excellente initiative qui nous a donné tout le temps de piste nécessaire pour procéder à l’évaluation de la petite KTM.
Le but de cette journée était de valider les réparations apportées à la suite de notre incident de l’an dernier, de vérifier l’efficacité de la nouvelle suspension et de tester les pneus Dunlop Sportmax Alpha 13. Les autres changements effectués (bouchon de réservoir de course KTM, grips de réservoir TechSpec, protecteurs de cadre et protège-carters T-Rex Racing) n’ont pas d’influence sur la performance de la RC et, la dernière chose que je voulais, c’était évaluer l’efficacité des protections, ce qui a bien failli être le cas.
Malgré la météo, cette journée d’essai a été extraordinaire. Après une première séance prudente (la piste était froide et glissante) au cours de laquelle j’ai constaté que le moteur se comportait parfaitement et qu’il ne chauffait pas, j’ai décidé d’augmenter la cadence.
Les Sportmax Alpha 13 sont des pneus multigomme destinés à la piste et développés par Dunlop pour les motos de petite cylindrée. Ils équipent les motos de la Coupe Kawasaki Ninja 300 dans le cadre du Championnat CSBK.
Personnellement, j’ai été déçu de leurs performances. Surtout après la superbe tenue des Pirelli Diablo Rosso II d’origine qui sont excellents. Je m’attendais à un pneu DOT de course, mais j’ai découvert une gomme mal adaptée au circuit qui aurait plus sa place sur route. Les Dunlop offrent une agilité supérieure dans les chicanes et les épingles grâce à leur profil, une motricité décente qui permet d’accélérer fort et tôt en sortie de courbe — il faut dire que la puissance du monocylindre autrichien est modeste comparativement à celle de machines de Supersport ou de Superbike —, mais leur adhérence est très moyenne.
Quand j’ai haussé le rythme, je me suis fait plusieurs frayeurs, particulièrement dans le « Carrousel » (virages 7 /8), mais aussi dans les virages 14 /15, avant l’entrée sur la piste d’accélération, des courbes à gauche où l’on est très penché. À deux reprises, l’avant a décroché brusquement, sans avertissement et j’ai frôlé la catastrophe. J’ai rattrapé la glissade du pied gauche, mais au prix de grosses sueurs et d’un emballement effréné de mon rythme cardiaque. Si j’étais tombé dans l’un ou l’autre de ces deux virages, j’aurais lourdement endommagé la machine et je me serais sûrement blessé. Mais le mal était fait. Ma confiance était entamée, m’empêchant de m’amuser pleinement au guidon de la petite KTM. Pourtant, lors des deuxième et troisième séances, j’avais un très bon rythme — je ne pense pas avoir jamais roulé aussi vite à l’Autodrome St-Eustache avec une petite cylindrée — et je m’amusais comme un fou.
Même si les ressorts de fourche et d’amortisseur ont été remplacés pendant l’hiver pour des unités plus fermes, la suspension reste encore trop molle et la garde au sol limite. J’ai commencé à limer le bas du sabot moteur des deux côtés et la béquille frotte exagérément, au point où il est devenu impératif de l’enlever. De toute façon, je ne prévois pas remettre la RC390 sur la route à moyen terme.
Pour ce qui du moteur, il s’est comporté avec panache. La cartographie mise à jour permet au monocylindre autrichien de s’exprimer pleinement et de tirer jusqu’à 10 500 tr/min avant que le rupteur n’entre en action. Dans les virages, je garde une très bonne vitesse de passage — quand les pneus coopèrent —, ce qui me permet de rester au contact des moyennes et grosses cylindrées qui ne parviennent à me passer que dans les deux lignes droites, à l’accélération. Je leur recolle au train à l’entrée du « Carroussel » et du « Dog Leg », au freinage.
Malgré tout, cette journée s’est avérée très positive. Elle m’a permis de cerner les problèmes de mise au point de la RC390 Cup M+ et de tester les pneus. Lors de mes prochaines sorties, je vais essayer de nouvelles montes pneumatiques, soit des Metzeler M7RR et des Michelin Power 2 CT (les gommes qui équipent la Yamaha R3 de Patrick qui s’en dit très satisfaits) ainsi que de nouveaux ressorts de fourche et d’amortisseur, en espérant que, cette fois-ci, ce seront les bons et que je pourrais exploiter au maximum les performances de la KTM et rouler dans des chronos très compétitifs à l’Autodrome St-Eustache. Auquel cas, je pourrais bien considérer m’inscrire dans un hypothétique championnat national « Lightweight » (en remplacement de la série Kawasaki Ninja 300) s’il voyait le jour l’an prochain, comme le veut la rumeur.
STATISTIQUES
- Kilométrage total : 1 500 km
- Poids tous pleins faits après modifications : 152 kg
Nouvelles modifications
- pneus Dunlop Sportmax Alpha 13
- bouchon de réservoir de course KTM
- grips de réservoir TechSpec
- protecteurs de cadre T-Rex Racing
- protège-carters T-Rex Racing