« Évaluation

La veste en coton ciré « Made in America »

Photos © Patrick Laurin, Aerostich

Cette veste Falstaff est la deuxième que je possède. En effet, j’ai remplacé la première après une dizaine d’années de bons et loyaux services, non parce qu’elle était usée ou endommagée, mais parce qu’elle était devenue trop grande. J’ai récemment perdu une quinzaine de kilos et je flottais carrément dedans, au point où elle était inconfortable. Comme elle était encore en très bon état, je l’ai donnée à un collaborateur après l’avoir nettoyée et cirée. Ce dernier en fait bon usage. C’est devenu sa veste à tout faire, quelles que soient les conditions. Mon ancienne Falstaff étant noire, j’en ai profité pour en commander une marron, question de faire changement.

En ce qui me concerne, j’ai toujours été un fervent amateur des vêtements en coton ciré. D’abord, ils remplissent parfaitement leur fonction et, ensuite, je les trouve beaux, délicieusement surannés, évocateurs d’un passé simple où la moto n’était pas un laboratoire technologique, un symbole de statut social ou encore un objet de collection, mais un véhicule rudimentaire, robuste et efficace qui me faisait apprécier la vie en exacerbant mes sens. Un véhicule primitif autour duquel ma passion s’est développée, sans flafla ni contrainte. Un vecteur de liberté. Je les aime aussi par pure nostalgie, en souvenir de ma jeunesse évanescente.

2021-Aerostich_Falstaff-04

Aujourd’hui, la veste Falstaff d’Aerostich trouve d’autant plus sa place naturelle que la vague vintage (néo-rétros, Café Racers, Scramblers) sur laquelle l’industrie surfe depuis quelques années a remis le coton ciré au goût du jour, lui donnant une seconde vie, le rendant même tendance.

Depuis maintenant 10 ans, ma veste Falstaff et moi sommes de véritables compagnons d’infortune. Nous affrontons ensemble les pires conditions, principalement sur route, parfois aussi en sentier, quand la situation le requiert.

Ce n’est pas la veste que je choisis de facto pour les photos de mes essais de motos d’aventure, à moins que la situation l’exige (aventurière rétro, Scrambler) — je possède des ensembles plus techniques et plus « fashion » pour ça, plus appropriés aussi —, mais c’est la veste que je décroche systématiquement du cintre pour partir en vadrouille en ne connaissant pas les conditions météo au préalable, pour la simple et bonne raison que je lui fais totalement confiance et qu’elle répond à tous mes besoins.

2021-Aerostich_Falstaff-05

Primo, elle est étanche à 100 %, sans accessoire optionnel. Deuzio, elle est bien tempérée. Comme elle est coupe-vent, doublée en coton écossais et dotée d’un col haut en ultrasuède, elle me garde au chaud quand la température descend. Il me suffit d’enfiler une couche intermédiaire pour être parfaitement à l’aise et d’enquiller les bornes sans frissonner. Et si jamais il se met à faire chaud, il me suffit d’enlever une pelure puis d’ouvrir les grandes aérations sous les bras et dans le dos pour profiter d’une ventilation adéquate. Tertio, elle comporte une quantité incroyable de poches de toutes tailles me permettant de trimballer tout mon barda (cartes routières, portefeuille, téléphone, appareil photo compact, bloc-notes, stylo, bouchons d’oreille et tout le toutim) en toute sécurité. Et à l’abri des intempéries.

Le coton ciré n’offre pas la même résistance à l’abrasion que le cuir, mais il est nettement plus résistant que la majorité des textiles à cet égard. De plus, la veste Falstaff est dotée d’excellentes protections T3 en mousse à mémoire de forme, propres à Aerostich, au niveau des épaules, des coudes, des avant-bras et du dos (j’ai installé la dorsale optionnelle de la marque). Et c’est ce qui importe. En effet, dans la majorité des accidents de la route dont j’ai été témoin, la protection contre les chocs est plus importante que la résistance à l’abrasion.

2021-Aerostich_Falstaff-09

Enfin, en vieillissant, le coton ciré se patine, donnant à la Falstaff un look rugueux, digne d’un grand baroudeur. Pour l’instant, elle est encore trop neuve — ça fait seulement deux mois que je la porte régulièrement —, mais elle commence à se faire à moi et à prendre une belle patine.

Les rares inconvénients de la Falstaff sont un poids élevé, une certaine rigidité (quand elle est neuve), une coupe un peu ample et un entretien périodique supérieur à celui des vestes en cuir ou en textile. Il faut en effet nettoyer le coton ciré et l’enduire de cire d’abeille périodiquement — en moyenne une fois par année — pour garantir son étanchéité.

2021-Aerostich_Falstaff-09a

La veste Falstaff est aussi confortable et agréable à porter qu’elle est délicieusement rétro. Elle se décline en trois coloris : marron, noir, orange, dans les tailles américaines allant du 36 au 54 (46 à 64 Euro ou S à XXL). Prix de détail : environ 880 $ canadiens.

Situé à Duluth, au Minnesota, Aerostich commercialise des vêtements destinés aux motocyclistes, conçus par des motocyclistes depuis 35 ans. Ses produits sont disponibles à la vente sur le site Web de la compagnie. Livraison rapide et économique. De plus, si la taille ne convenait pas, Aerostich remplacerait votre veste par une nouvelle, sans poser de questions.

2021-Aerostich_Falstaff-03

On aime

  • L’étanchéité
  • Le grand nombre de poches
  • La bonne ventilation
  • Les protections
  • Le style vintage
  • La fabrication à partir de matériaux naturels
  • L’absence d’odeurs rédhibitoires comme sur les vêtements en coton ciré à l’ancienne
  • La patine que prend la veste avec l’âge

On aime moins

  • La couple ample
  • La résistance moyenne à l’abrasion
  • Le poids élevé
  • Relativement chaude l’été en raison de la doublure fixe en coton écossais
  • Pas vraiment adaptée aux sportives et aux roadsters extrêmes

2021-Aerostich_Falstaff-10

NOTE GLOBALE : 5,0/5,0 — Recommandé par Motoplus.ca