« Projet KTM M+ RC390 Cup

Une journée pour établir des bases de comparaison

Photos © Pierre Désilets

Avant de faire passer l’inspection des 1000 km à la RC390 et d’installer plusieurs éléments de performance (échappement Akrapovic, disque avant de 320 mm, plaquettes de frein tendres, commandes reculées, suspensions WP du kit RC Cup) qui devraient bonifier le comportement de la RC, nous avons profité de la journée de roulage de l’ASM Motosport du lundi 20 juin, au circuit de l’Autodrome St-Eustache, pour la tester en configuration d’origine et établir les bases qui vous nous servir de référence pour le projet.

Jusqu’à présent, les seules modifications apportées à la RC sont d’ordre esthétique. Elle est encore équipée des freins et des suspensions d’origine et est chaussée des pneus de première monte, les excellents Pirelli Diablo Rosso II (nous essaierons différentes montures durant la saison, dont des Dunlop Alpha 13 de course, des Metzeler M7RR et des Michelin Power 2CT).

Avec Jean-Sébastien Perreault de PSR — Popaul Suspension Racing

Avec Jean-Sébastien Perreault de PSR

Nous avons profité de la présence de Jean-Sébastien Perreault de PSR — Popaul Suspension Racing pour essayer d’ajuster les suspensions d’origine au mieux. Pas facile puisque la fourche ne dispose d’aucun réglage et que seule la précontrainte du ressort de l’amortisseur peut être ajustée. Jean-Sébastien a fait au mieux et on part sur les meilleures bases possible dans les circonstances.

Arrivé de bonne heure au circuit, parmi les premiers, je retrouve mon compagnon de voyage Alain Paquin et son ami Dany avec lesquels je m’installe. L’auvent est monté rapidement puis sécurisé. Il me procurera un peu de réconfort entre les sorties et m’évitera de faire une insolation. À huit heures du matin, il fait déjà chaud et le vent souffle fort. La température atteindra 32 °C en plein milieu de l’après-midi. Dans le paddock de St-Eustache, il n’y a aucun arbre pour nous procurer un peu d’ombre.

Pierre Désilets, ami de longue date et photographe attitré de motoplus, arrive un peu après et s’installe à côté de nous. Il prépare son matériel photo et nous profitons de la tranquillité matinale du circuit où rien ne bouge avant 10 h pour réaliser les photos statiques de la petite KTM.

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Dès la première sortie, je retrouve les sensations que j’avais éprouvées l’an dernier au même endroit, lors du comparatif des petites cylindrées. Un énorme plaisir et une envie d’améliorer encore l’ensemble pour exploiter le potentiel de l’Autrichienne au maximum. Elle dispose en effet d’un magnifique cadre treillis rigide et d’un train avant précis qui donne envie d’explorer ses limites tant il inspire confiance au pilote.

Malheureusement, les suspensions ne sont pas aussi affûtées et on voit tout de suite que c’est dans ce département que KTM a fait des économies pour parvenir à offrir la RC390 à un prix raisonnable. Car pour le reste, la machine est une authentique sportive. La fourche inversée WP de 43 mm fait du bon boulot dans l’ensemble. Cependant, elle est dénuée d’ajustements et affiche un affaissement (sag, en anglais) trop important pour un pilote de 87 kg (il faut dire qu’elle se destine aux petits jeunes sveltes, pas aux papys enveloppés). La fourche plonge exagérément lors de freinages appuyés et limite les ardeurs du pilote en courbe. Paul a ajusté le ressort du monoamortisseur, lui aussi trop mou, mais sans le durcir trop afin qu’il reste en adéquation avec l’avant et ne déstabilise pas la RC.

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Les pneus Metzeler M5 Interact qui équipaient le modèle 2015 ont fait place à des Pirelli Diablo Rosso II qui se montrent supérieurs en piste. Ils offrent une bonne adhérence et ne vous prennent jamais en défaut. Un bon compromis route/piste.

Le freinage est efficace, bien qu’il n’y ait pas vraiment besoin de freiner très fort à St-Eustache, avec une moto de seulement 44 chevaux.

Comme l’an dernier, la KTM n’a pas passé sa première inspection et elle refuse de tirer au-delà de 9 000 tr/min, ce qui est vraiment fâcheux. Le mono est puissant, coupleux et monte rapidement dans les tours. Il propose une plage de puissance importante et des performances élevées. Mais le rupteur entre trop tôt en action, ce qui ne permet pas d’exploiter la puissance au maximum.

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Si la première séance m’a permis de me mettre en jambes et de renouer contact avec la RC390, les sorties subséquentes sont l’occasion d’analyser son comportement plus finement. Malgré ses suspensions perfectibles, la KTM est stable, même dans le Bol qui est bosselé. La garde au sol de la RC est limitée par la mollesse des suspensions et par l’utilisation des commandes standard. Les repose-pieds frottent facilement, particulièrement dans le Bol où les suspensions sont compressées au maximum. Le freinage est puissant et modulable, mais l’ABS ralentit sa réactivité et entre occasionnellement en action lors de freinages appuyés.

Sur la piste de St-Eustache, je me fais déboiter par les 600, mais surtout par les 1000 dans les deux lignes droites. Cependant, grâce à la vitesse de passage en courbe supérieure de la KTM, j’arrive à recoller au train de certains gros cubes au freinage. Dans le carrousel et dans l’enfilade de virages au bout de la ligne droite du fond (au sud), je suis plus rapide que plusieurs d’entre eux. La maniabilité et la légèreté de ma machine me permettent de faire jeu égal, mais à l’accélération, je reperds tout le terrain gagné. C’est frustrant, mais prometteur. Une fois que le moteur pourra tirer jusqu’à la zone rouge et s’exprimer pleinement à l’accélération, je pourrais certainement m’amuser avec les 600.

Cette première journée sur piste s’est bien déroulée et m’a permis de cerner les problèmes (déjà connus) de la RC390, particulièrement au niveau de la suspension. De déterminer les points sur lesquels je devrais porter mon attention dans les semaines à venir (freinage, moteur), mais aussi sur les changements que je devrais apporter à mon style de pilotage pour profiter davantage de la vitesse de passage en courbe de la RC390 et de sa grande vivacité. J’ai déjà hâte à ma prochaine sortie.

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STATISTIQUES

  • Kilométrage total : 1 072 km
  • Poids tous pleins faits après modifications : 158,3 kg
  •  Nouvelles modifications : aucune

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5 réponses à “Premier roulage sur piste”

  1. Alexandre AMORTILA

    Bonjour Didier,
    Question technique: Y a-t-il une grande différence entre le moteur de cette KTM et celui de la KTM de Moto3 ?
    Merci

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    • Didier Constant

      Salut Alexandre,
      Les deux machines ont très peu en commun en réalité, à part le look et la dénomination. Particulièrement au niveau du moteur. Celui de la KTM Factory RC250GP Moto3 est un monocylindre liquide de 249 cc qui développe plus de 51 ch à 13 500 tr/min. Châssis et suspensions sont complètement différents aussi.

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  2. Christian

    Il est vrai que c’est au niveau des suspensions qu’il y a beaucoup à gagner. En France, il y a en championnat de France Promosport une catégorie 400 où l’on a surtout des Yamaha R3, mais aussi quelques KTM 390. Le fils d’un ami y participe avec une KTM et il a énormément gagné en remplaçant l’amortisseur par un EMC.
    En tout cas, c’est une machine qui marche très bien, avec juste un léger manque d’allonge en haut par rapport aux Yamaha, mais de meilleures reprises.

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  3. francis

    un projet vraiment embalant.

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