« Le saviez-vous ?

Première rencontre des gens de moto avec la SAAQ

Ce jeudi 2 juin 1977, quatre hommes partent en voiture de Montréal, au petit matin, en direction de l’Édifice de l’Assemblée nationale à Québec. Liés par leurs intérêts du monde de la moto, ils vont défendre un mémoire présenté à Lise Payette (1931-2018).

Payette, écrivaine et ancienne animatrice de télévision et de radio, agit alors à titre de ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières. Élue l’année précédente dans le Gouvernement de René Lévesque, elle a pour mandat de mettre sur pieds un régime québécois d’assurance automobile sans égard à la responsabilité communément appelé « no-fault ». Payette, au sommet de sa popularité, n’a aucune expérience ou expertise en matière d’assurance, mais elle dispose d’une importante notoriété. Elle a été la force dirigeante du Concours du plus bel homme du Canada…

Jean Bertrand, directeur de l’Association des marchands de motos du Québec (AMMQ), lui expose le mémoire avec sa voix d’annonceur. Il explique que le système proposé devrait idéalement tenir compte de la vulnérabilité des motocyclistes dans la tarification des primes. Un partage à parts égales des coûts entre les automobilistes et motocyclistes ne serait pas équitable. Ce que plusieurs autres juridictions ont compris en choisissant de ne pas inclure la moto dans ce système.

Ce à quoi Payette réagit avec une série d’affirmations exprimées sous forme de questions : « La moto n’est-elle pas un sport dangereux ? Comment une société comme la nôtre peut-elle laisser des engins aussi puissants entre les mains des jeunes ? La sensation de liberté qu’on éprouve sur une moto n’incite-t-elle pas le conducteur à se foutre des limites de vitesse ? ». Celle qui exigera qu’on l’appelle la ministre et non plus le ministre, venait d’annoncer la couleur de l’atout pour le reste de la partie qui allait se jouer sur les prochaines décennies.

Payette conclut la rencontre par cette déclaration maternante : « Je suis sincère. J’espère que vos ventes n’augmenteront pas trop. » Payette n’avait sans doute pas encore lu ou reçu le mémo concernant les effets de la vague déferlante des baby-boomers. Le parc de 41 016 motos immatriculées au Québec en 1970 allait passer à 119 523 en 1983. Une augmentation de 291 %, sans compter l’arrivée inattendue de 34 517 cyclomoteurs.

Ironie du sort, Payette sera responsable du changement de la devise inscrite sur les plaques d’immatriculation ; « LA BELLE PROVINCE » deviendra « Je me souviens ».

5 réponses à “Un peu d’histoire”

  1. Andra Mailhot

    Merci Didier de rappeler aux motocyclistes du Québec un peu d’histoire. Désolé pour les fautes, je suis sur mon cell. Bye.

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  2. Sylvain Bergeron

    C’est super de pouvoir vous lire à nouveau.

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  3. JEAN MEUNIER

    Merci Didier! Et dire que la SAAQ ne tient pas compte de l’expérience des conducteurs de moto que la prime d’assurance s’applique a tous au même tarif.
    Et que dire de leur site web, depuis leur renouvellement impossible de savoir le tarif pour un déremisage !? ex: mois de septembre tu voix juste 16% et la SAAQ exige le montant entier de l’année 679,40$ (mon cas)et que le calcul se fera plus tard pour le remboursement.

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  4. Guy Parrot

    Bienvenue à bord, M. Belmonte. On a tous hâte de vous lire, aujourd’hui comme autrefois vos éditos dans Motojournal.

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  5. Benoit Trudeau

    Totallement abérant comme article, et nous les moutons avons tous pliés devant ces décisions totallement irresponsable! Premierement la belle province aurait du demeurer la belle Province? pour la tariffication, comment se fait il que je paye le même prix qu’un nouveau motocycliste alors que je ride depuis 40 ans sans aucune accident? aussi, quand je plaque une moto, pourquoi devrais je payer le plein tarif pour une autre plaque? pour quoi pas une plaque a mon nom que je peux apposer sur une autre moto? C’erst pas comme je peux rider 2 motos en même temps de plus les détaillants serait plus prospere et la SAAQ aussi parce qu’elle finirait par collecter plus de taxes sur plus de motos vendu! Au fait, je me demande pourquoi les détaillant ne vons pas au front avec cette questions? Ici dans cette république de banane on paye des taxes, des plaques et des assurances! si vous possédez un moto en plus vous êtes foutu 1 pour payer a ne plus en finir et 2 pour rouler sur des routes dangereuse et pleine de trous, sans marquage! moi je ride en Ontario et aux USA, je ne perds pas mon temps ici, sur des routes pouettes pouettes avec des pancartes que demande aux motocycliste de réduire le bruit alors que certais on des trompette après leur char!…merci ça fait du bien!

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