À la reconquête du segment des modulables
Publié le 14 décembre 2020
Cet été, j’ai testé le nouveau modulable haut de gamme de SCHUBERTH, le C4 Pro, un casque high-tech qui a pour mission de reconquérir le segment des modulables, autrefois chasse gardée de l’équipementier allemand.
Photos © Dave Beaudoin, SCHUBERTH
Lancé à la fin de la saison 2019, le C4 Pro tente de redorer le blason de la firme de Magdebourg. Nous vous l’avons présenté en détail en mars dernier (cliquez ici pour plus d’informations et pour les caractéristiques complètes).
Le modèle que j’ai essayé est le C4 Pro Magnitudo, en gris/anthracite mat, doté du système de communication intégré SC1 Advanced, conçu par SENA pour SCHUBERTH.
Présentation
Si vous avez déjà possédé un C3 ou un C4, vous ne serez pas surpris par le C4 Pro. Il reprend les mêmes lignes générales neutres et intemporelles — certains diront vieillottes —, qui s’avèrent rassurantes en fin de compte. Certaines choses ne bougent pas.
Le C4 Pro est livré avec une superbe housse protectrice en tissu doux orange et blanc, une lentille Pinlock 120 préinstallée sur la visière (une attention appréciée de la part de SCHUBERTH), un livret explicatif pour la garantie de 5 ans et un manuel du propriétaire.
Offert en cinq coloris unis (blanc, noir, noir mat, gris argenté, jaune fluo) et en trois familles de designs multicolores (Swipe, Magnitudo, Fragment), mais aussi dans une version exclusive C4 Pro Carbon (1 259,00 $), le nouveau modulable de SCHUBERTH est superbe. La finition est excellente et la qualité incontestable. Les mécanismes d’ouverture/fermeture de la mentonnière et de la visière réalisés à la main sont impeccables et inspirent confiance. Aucun bruit anormal ni jeu excessif. L’appellation Pro se justifie pleinement.
Le SCHUBERTH se décline en deux tailles de coque et sept tailles de calotin (de TP à 3TG ou de 52 à 65 cm). Il existe également en version Women, pour femmes, proposée à un tarif variant de 999,00 $ (unis) à 1 119,99 $ (décos).
Comme la plupart des modulables, le C4 Pro est relativement lourd (1 850 g en taille XL, avec le module SC1, poids vérifié sur la balance de précision de Motoplus.ca). En fait, parmi les 26 derniers casques que nous avons testés, il se situe au 24e rang. Seuls le Bell Star MIPS (1 920 g) et le SHOEI Neotec II, avec son module SRL (1 940 g) sont plus lourd que lui.
L’écran est large et haut et procure une vision panoramique généreuse. Il possède cinq crans d’ouverture et est exempt de distorsions et autres déformations optiques. Il est secondé par un écran solaire rétractable de bonne facture qui disparaît totalement du champ de vision quand il est relevé . De plus, il se manipule facilement, même avec des gros gants.
La ventilation fait appel à deux grandes ouvertures — une sur la mentonnière une sur le front — réglables sur deux et trois niveaux respectivement. Le calotin et la coiffe intérieure comportent de larges canaux permettant une bonne circulation de l’air dans le casque, surtout au-dessus de la boîte crânienne.
Le gros bouton rouge situé à la base de la mentonnière sert à relever celle-ci et à la bloquer en position haute, à 90 degrés. Le bouton est facile d’accès et se manipule d’une seule main. Même avec de gros gants. En passant, le C4 Pro est homologué en position fermée seulement. Il est donc illégal de rouler avec la mentonnière relevée.
La base du casque comporte une bavette anti-remous amovible et des déflecteurs d’air au niveau du cou. Le système de rétention est assuré par une boucle micrométrique à cliquet qui permet chaque fois d’ajuster facilement la jugulaire. La longueur de celle-ci est réglable. Personnellement, je ne suis pas un adepte de ce genre de système très prisé en Europe, lui préférant de loin la classique jugulaire avec boucle double D.
L’intérieur est réalisé dans un tissu doux antibactérien appelé Jazzlight, fait de microfils très fins laissant passer la transpiration et l’humidité.
Sur le C4 Pro, l’équipement interphone (écouteurs et micro) est préinstallé. Il reste juste à insérer le module SC1 de SENA et la batterie dans les compartiments prévus à cet effet pour pouvoir communiquer, écouter de la musique ou des instructions vocales. Pratique — si vous êtes un adepte des systèmes SENA —, mais cette option rend impossible l’utilisation de systèmes de communication universels.
À l’usage
Le C4 Pro est facile à enfiler et à enlever. Une fois bien calé sur la tête, il se montre confortable. En revanche, on ressent sa lourdeur relative, particulièrement quand la mentonnière est relevée. De plus, celle-ci est fortement éloignée du menton, en position fermée, ce qui renforce l’impression de volume important du C4 Pro.
En passant, je tiens à souligner le côté pratique des canaux creusés dans les mousses, au niveau des oreilles, qui facilitent le passage des branches de lunettes. Un bon point pour le SCHUBERTH.
Sur la BMW S1000XR dont j’ai disposé cet été, mais aussi sur des motos sans carénage, comme la KTM 790 Adventure, le C4 Pro s’est avéré efficace. Il est stable et ses qualités aérodynamiques sont évidentes. Je n’ai pas ressenti de pression excessive — pas même en tournant la tête de droite à gauche — ni de turbulence et il tient bien sur la tête.
Le confort est de haut niveau et on peut rouler des heures sans fatigue ni douleur, dans un environnement sonore bien contrôlé. Particulièrement avec des bouchons auditifs. À ce chapitre, le C4 Pro fait jeu égal avec le SHOEI Neotec II et surpasse l’AGV SportModular qui est passablement bruyant.
La visière est de qualité optique et offre une vision exempte de distorsion et autres défauts. Le champ de vision est large et on profite d’un excellent panorama.
Sous la pluie, l’étanchéité de la mentonnière et de la visière est totale. Aucune infiltration. Même chose pour le désembuage. La performance de la lentille Pinlock 120 est bonne dans l’ensemble. Sauf dans de très rares cas (en roulant à très basse vitesse, dans des températures inférieures à 5 °C, pendant de longues périodes). Auquel cas, il suffit d’entrouvrir légèrement la visière pour chasser la buée. De plus, si on baisse la visière fumée rétractable par des températures fraîches, celle-ci s’embue facilement et rapidement. En revanche, quand il fait soleil, elle s’avère très utile. Elle est facile à actionner, grâce au bouton coulissant situé à la base du casque, côté gauche et protège efficacement de l’éblouissement, mais aussi des rayons UV.
La ventilation est bonne et l’air circule bien au-dessus du crâne, lequel reste frais, quelle que soit la température extérieure.
L’intérieur du casque offre un excellent confort. De plus, il est facile à démonter, à remonter et à entretenir. Un simple lavage à l’eau claire ou avec un détergeant doux suffit à lui redonner son lustre original.
La qualité de la peinture est excellente et celle-ci résiste bien aux outrages du temps et de la route.
Le module SC1 en action
Préinstallé, le module de communication Bluetooth SC1 Advanced qui équipe mon C4 Pro fonctionne parfaitement, selon les mêmes modes que le 20 S EVO dont il est issu.
Cependant, ses commandes de petite taille sont difficiles d’accès et il est ardu de trouver les différentes touches, même en tâtonnant. L’absence de la grosse roulette et du bouton central du 20S se fait alors cruellement sentir. Pour pallier ce problème, je me suis équipé d’une télécommande au guidon SCHUBERTH/SENA afin de contrôler l’interphone en roulant. Et j’ai activé les commandes vocales.
Le jumelage avec un téléphone ou tout autre système de communication est d’une facilité déconcertante. Les instructions sont simples et précises.
La qualité sonore du SC1 est excellente et permet l’écoute jusqu’à des vitesses de 120/130 km/h, sans souci particulier. Le son est clair, audible et si vous parlez avec un interlocuteur, celui-ci ne saura pas que vous êtes à moto. La réception est impeccable. Même chose quand vous écoutez de la musique ou les instructions du GPS. La portée réelle du système est d’environ un kilomètre, un peu moins en ville.
Se synchroniser avec un autre utilisateur de système SENA est tout aussi facile et efficace.
Bilan
Le C4 Pro remplit ses promesses. Il replace SCHUBERTH dans la course au titre du meilleur modulable du marché, à égalité avec le SHOEI Neotec II et l’AGV SportModular, deux casques qui offrent des comportements très typés.
C’est un casque idéal pour les voyageurs au long cours en raison de sa polyvalence — il peut remplacer à la fois un casque intégral et un casque ouvert —, mais aussi de son confort, de son insonorisation et de sa ventilation efficace.
Avec son système d’interphone intégré, il gagne en polyvalence et s’avère incontournable quand vient le temps de partir en voyage pendant de longues semaines, sur de longues distances. D’autant que sa qualité et sa finition sontsuperlatives.
Un excellent casque modulable offert à 999,00 $ dans les coloris unis et 1 119,99 $ dans les diverses décorations proposées.
Pour découvrir le C4 PRO ou l’essayer, rendez-vous chez un revendeur autorisé SCHUBERTH. Pour information, visitez le site de SCHUBERTH NORTH AMERICA.
Verdict
ON AIME
- La qualité superlative
- L’insonorisation
- La ventilation efficace
- Le champ de vision large
- L’intégration du système de communication Bluetooth SC1
ON AIME MOINS
- Le poids élevé
- La boucle micrométrique
- La petite taille des boutons du SC1
- Le prix conséquent
Note globale : 5/5 — Recommandé par Motoplus.ca