La vie est trop courte pour s’emmerder !
Publié le 15 janvier 2019
En bon sexado, j’ai décidé de vivre mes vieux jours à fond. Objectif : battre le record Guinness de longévité à moto et piloter jusqu’à mon centenaire — si les motos existent toujours à ce moment-là — en relevant des défis qui ne sont plus de mon âge.
Photos © Jean-Jacques Boyer, Didier Constant, etech photo, Bill Keiss, Eric Malherbe,
Maintenant que j’ai passé le cap de la soixantaine, plus rien ne peut m’arrêter. Je suis comme une locomotive folle lancée à vive allure sur des rails sans fin. Tant que le courant passera, je foncerai à tombeau ouvert, trop content de savourer la vie à pleines dents
Cette année encore, je n’ai pas pris de résolutions. Je ne crois pas trop à ces promesses d’ivrogne qu’on se fait à soi-même en sachant pertinemment qu’on ne les tiendra pas. Néanmoins, j’ai la ferme intention de me payer du bon temps — une des rares choses que je puisse encore m’offrir.
Comme 2017 avant elle, l’année dernière n’a pas été très prolifique pour moi. En fait, c’est l’année durant laquelle j’ai le moins voyagé et parcouru le moins de kilomètres à moto depuis belle lurette. Plusieurs raisons à cela : manque de ressources financières, conflits de calendrier, problèmes de santé, chaleur suffocante — une plaie pour les vieux — et baisse momentanée de motivation. Difficile de combattre le syndrome « Been there! Done that ! » Il ne sera donc pas compliqué de connaître une meilleure année en 2019. À moins que la baraka m’abandonne.
Si tout se déroule selon mon plan machiavélique, je débuterai ma campagne 2019 par un séjour de quelques jours en Californie, pour des essais présaison, au printemps, avant de répondre à l’invitation d’un ami et disputer la manche inaugurale du Championnat Europe Endurance Classic de la FIM, au circuit Paul Ricard, l’un de mes préférés, sur une Honda VF1000R 1984 préparée pour l’endurance. Il s’agit d’une course de quatre heures, à deux pilotes, réservée aux motos classiques d’avant 1987.
Ensuite, je retournerai en France au début juin pour prendre part aux Coupes Moto Légende, avec mon indestructible Honda CB125N 1978 coursifiée. Puis, aux commandes de ma fidèle Inazuma, je guiderai la 10e édition du Motoplus European Crazy Tour — le voyage annuel de Motoplus.ca dans les Alpes, en compagnie d’un petit groupe d’amis et de lecteurs triés sur le volet. Un voyage de gars à tête grise. Sportif et rapide. Testostérone garantie !
Également au programme, une participation à la manche québécoise du championnat CSBK — la dernière à mon circuit fétiche de l’Autodrome St-Eustache — pour souligner le solstice d’été et la fête du Québec.
Viendront ensuite mes vacances annuelles, en compagnie de la femme de ma vie et plusieurs escapades estivales pour tester les meilleures routières de l’année.
Mais, contrairement aux années précédentes, je n’hibernerai pas. J’ai décidé de pourchasser l’été en changeant d’hémisphère à la fin de la saison normale de moto. Je compte en effet me rendre au pays des kangourous, avec un ami, au début de l’hiver prochain, pour suivre un cours de Niveau 4 de deux jours de la California Superbike School. Et, si le budget le permet, je m’offrirai un périple d’une semaine à moto sur la Great Ocean Road, dans le sud de l’Australie (photo d’ouverture et photo ci-dessous). Une occasion rêvée de rouler à gauche et la tête en bas 😉
Je ne crois pas au déterminisme, pas plus qu’au destin. Nous sommes maîtres de notre vie et il nous incombe de façonner notre avenir. Il n’est donc pas question que je me laisse influencer par deux années pourries consécutives. Et comme je n’ai pas le choix de vieillir — même si je préférerais rester « éternellement jeune » comme le chante Bob Dylan —, je vais essayer de maximiser mes vieux jours. Vivre à fond en profitant de quelques moments d’éternité, intenses et privilégiés, qui donnent du piquant à la vie, mais surtout un sens à notre bref passage sur Terre. Dans une récente entrevue, le chanteur Patrick Bruel disait « que seuls les gens qui s’emmerdent trouvent le temps long ! » Ce n’est pas mon cas et ma vie a filé à la vitesse de l’éclair, remplissant mon cerveau de souvenirs, beaux ou mauvais, que je savoure chaque fois que j’en ai l’occasion.
La vie est trop courte pour qu’on gaspille son temps en faisant des choses inutiles ou qui ne nous procurent aucun plaisir.