Octobre, mois lugubre
Yves-Martin Proulx, décédé à 30 ans de la leucémie, incarnait la passion, la joie de vivre et le professionnalisme. Il nous a quitté trop tôt, comme Piero Zambotti.
Mercredi 10 octobre
Je hais le mois d’octobre. Plus encore que celui de novembre que tout le monde décrie injustement. Les meilleurs événements de ma vie sont survenus en novembre : mon mariage et la naissance de mon fils pour ne citer que les deux plus importants. Je hais le mois octobre tout simplement parce deux de mes meilleurs amis ont trouvé la mort à cette date. À deux ans et deux jours d’intervalle.
Yves-Martin Proulx, que plusieurs d’entre vous ont connu alors qu’il écrivait pour Moto Journal, était la passion incarnée. Il adorait la moto par-dessus tout, mais aussi le journalisme, métier qu’il avait découvert en 1999 et qu’il pratiquait avec un grand professionnalisme. Yves-Martin est mort le 12 octobre 2001, des suites d’une leucémie. Il avait seulement 30 ans. Plus qu’un collègue, c’était un ami cher qui avait un sens aigu de la loyauté et du partage. Sans parler de ses qualités professionnelles.
Piero Zambotti était encore plus jeune, 26 ans exactement. Il avait suivi un parcours un peu semblable à celui d’Yves-Martin. Après des débuts en course, en catégorie amateur, Piero a collaboré avec le site Internet Canadian Motorcycle Guide avant de se joindre à Cycle Canada en 1999. Piero est mort le 10 octobre 2003, à la suite d’une chute survenue durant un comparo de routières sportives, en Ontario. La moto est une maîtresse exigeante. Qui réclame parfois le tribut ultime.
L’un comme l’autre me manquent. Il ne se passe pas une semaine sans que je pense à eux. Avec, chaque fois, un profond sentiment d’injustice. Ils incarnaient la nouvelle vague de journalistes moto. Ils avaient la jeunesse, la fougue, la passion et l’insouciance. Mais surtout le talent et un sens de l’éthique indiscutable. Ils étaient promis à un brillant avenir qui n’a jamais pu se concrétiser, malheureusement.
Je hais le mois d’octobre. C’est un mois lugubre. En plus, le mauvais temps commence à s’installer. Et les jours raccourcissent.