Relativement nouveau sur le marché canadien, Kymco (l'acronyme de Kwang Yang Motor Company) s'est établi au pays en 2005 grâce à BECO Motor International Inc, l'importateur de la marque. Pourtant, Kymco n'est pas un nouveau venu dans l'industrie. Fondé en 1963, c'est le 5e plus grand fabricant de scooters et de motos au monde. Basée à Taiwan, la compagnie exporte dans plus de 70 pays et propose une gamme de produits large et diversifiée. Réputée pour ses scooters de petite cylindrée, Kymco a fait une incursion remarquée ces dernières années dans le créneau des scooters intermédiaires et des maxiscooters. Tous les véhicules Kymco offerts au Canada sont couverts par une garantie exclusive de deux ans afin d'assurer la paix d'esprit des acheteurs. Nous avons mis le Bet&Win 250 à l'essai pour vérifier comment il se comparait à la concurrence.
Le tour du propriétaire
Le Bet&Win est un scooter de taille intermédiaire, de type passe-pieds, qui se décline en deux cylindrées : 150 et 250. Partageant la même plateforme, les deux modèles sont propulsés par un monocylindre 4 temps, refroidi au liquide. Dans le cas du 250, il s'agit d'un moteur de 249,1 cc, à simple arbre à cames en tête, développant une puissance de 19,5 ch à 7 250 tr/min et un couple maximum de 15,3 lb-pi à 5 500 tr/min, des chiffres tout à fait honorables, très proches de ceux d'un Vespa GTS 250ie, par exemple. Ce moteur est logé dans un cadre tubulaire en acier, qui est le même pour le 150 et le 250. La transmission est de type automatique, à variation constante.
Le Bet&Win 250 est équipé de deux roues de 12 pouces, chaussées de pneus de 120/70 à l'avant et 140/70 à l'arrière. La carrosserie enveloppante en plastique et fibres composites lui confère une ligne fine et élancée, d'allure sportive. Le tableau de bord numérique est élégant et complet. Il comprend un compteur de vitesse analogique, placé en position centrale, un compte-tour à barres graphiques, un totalisateur kilométrique et une foule d'indicateurs numériques : horloge, température du moteur, jauge à essence, voltage, etc.
Un coffre de capacité moyenne, dans lequel on peut ranger quelques items, est logé sous la selle. À l'avant de celle-ci, de chaque côté de la charnière centrale, on retrouve deux crochets qui permettent de fixer deux casques de façon sécuritaire. Une fois la selle refermée, ils ne sont plus accessibles. La selle se ferme et s'ouvre à l'aide de la clef de contact. La selle de type biplace, étagée, permet de transporter un passager. Celui-ci dispose de deux poignées latérales de maintien.
Un anneau/crochet repliable, comme ceux que l'on retrouve sur les Vespas, est logé au centre de la colonne de direction afin d'y accrocher un sac. Par contre, aucun compartiment de rangement n'est fourni. À droite de la direction, légèrement en contrebas, on retrouve le bouchon du réservoir à essence.
Deux béquilles, une centrale et une latérale sont livrées de série. Dans le cas de la dernière, elle demande une attention particulière. En effet, elle se replie automatiquement dès qu'on relève le scooter et, quand on la déploie, il faut garder le pied appuyé dessus jusqu'à ce que le scooter repose fermement sur cette béquille.
Le verdict de la route
Avec ses lignes agressives, sportives, le Bet&Win 250 s'éloigne de l'allure classique d'un Vespa GTS 250ie ou de celle plus routière d'un Honda Reflex 250. Quand on le rencontre en personne pour la première fois, il s'en dégage une impression de sérieux et de qualité. Avec son empattement relativement long de 1 435 mm (1 395 mm sur le Vespa), le Kymco est plus imposant qu'il n'en a l'air. Le pilote est assis près du guidon, dans une position moins droite que sur son homologue italien, mais plus compacte. La hauteur de la selle est relativement élevée (815 mm) pour un scooter de moyenne cylindrée et ceux qui mesurent moins de 1,75 m ne poseront pas les pieds parfaitement à plat sur le sol. Malgré son poids de 168 kg à sec (20 kg de plus que le Vespa), le Bet&Win 250 se manie facilement, à l'arrêt comme en mouvement.
Le scooter taïwanais s'élance d'un arrêt avec autorité. Malgré un léger déficit de puissance et de couple par rapport au Vespa GTS 250ie, il décolle avec plus de pep que ce dernier. Son moteur accélère fort dès les premiers mètres pour propulser rapidement l’engin aux alentours de 140 km/h maxi, ce qui est surprenant pour une machine de 250 cc. En comparaison, le GTS peine à atteindre 125 km/h. Le Bet&Win est donc bien adapté à la conduite sur voie rapide et maintient une vitesse de croisière de 120-130 km/h sans aucune difficulté. Il saura satisfaire les propriétaires qui vivent en banlieue et doivent voyager par l'autoroute ou traverser les ponts. Surtout qu'une fois rentrés en ville, ils disposeront d'un véhicule maniable, agile et performant. Le monocylindre offre des accélérations franches grâce auxquelles on s'extirpe facilement de la circulation urbaine. Les reprises sont bonnes et favorisent des dépassements nets et rapides. Le Kymco se montre très réactif dans la plage des vitesses intermédiaires. Cependant, dès qu'on atteint 90 km/h, les vibrations deviennent plus présentes. On les ressent surtout dans le guidon et un peu au niveau des pieds. Cependant, elles ne nuisent pas trop à l'agrément de conduite. À l'arrêt, elles font trembler les rétroviseurs comme une feuille un jour de grand vent. Il faut dire que le ralenti est réglé relativement haut, soit à environ 1 450 tr/min.
Sur les routes au revêtement dégradé, on s'aperçoit que le Bet&Win privilégie le comportement sportif au détriment du confort. Rigide, doté de suspensions sèches, ce scooter apprécie un pilotage sportif et précis. Très agile et vif dans ses réactions, le Kymco ravira les pilotes agressifs. Il négocie les virages serrés d'une simple poussée sur le guidon et se montre stable dans les grandes courbes rapides. Sa garde au sol est abondante dans les circonstances. Il pêche en contrepartie par un confort en retrait sur les bosses. Spacieuse, mais rude, sa selle ne fait rien pour arranger les choses. Après 45 minutes de route, on commence à ressentir des crampes et des douleurs dans les fessiers. En duo, pilote et passager sont relativement à l'étroit. Et le confort des suspensions se dégrade un peu plus. Recommandé en cas de nécessité seulement.
Le freinage est à la hauteur des performances de l'engin. Les freins à disques ajourés de diamètre important sont puissants et faciles à doser. À l'avant, le disque flottant est pincé par un étrier à doubles pistons. À l'arrière, un étrier simple piston est utilisé. Ils n'ont pas tendance à perdre leur efficacité à l'usage. Par contre, le frein arrière se montre sensible et bloque facilement si on est trop optimiste. Il demande une certaine dextérité de la part du pilote. Évitez également les freinages sur l'angle, car le Bet&Win se redressera et tirera tout droit. Il vaut mieux ralentir complètement, avant le virage.
En l'absence de bulle, la protection offerte par le Bet&Win 250 est modeste et, au-dessus de 80 km/h, la pression de l'air sur le torse et le casque du pilote est importante. Et elle augmente proportionnellement à la vitesse atteinte. En ce qui concerne la capacité de cargo du Kymco, elle est adéquate en ville ou pour des balades de courte durée. Mais dès que l'on veut voyager un peu, elle devient insuffisante. Idéalement, il faut installer un top-case accessoire (Givi, Shad, etc.) ou essayer d'arrimer un sac sur la portion passager de la selle avec des sangles.
Un bon rapport qualité/prix
Destiné aux pilotes qui recherchent un niveau de performance élevé et aiment conduire sportivement, le Bet&Win 250 s'acquitte parfaitement de sa tâche. Il n'a pas le charme classique, presque suranné, d'un Vespa GTS 250ie, il est moins routier qu'un Honda Reflex 250, mais il a quand même un côté pratico-pratique qui lui permet de se montrer efficace en ville tout en étant bien adapté à une conduite sur voie rapide. Offert à 4 899$ (environ 2 600$ de moins qu'un Vespa GTS 250ie), il offre une garantie de 24 mois, soit le double de celle de ses principaux compétiteurs. En ce qui a trait à la fiabilité, nous n'avons pas pu l’établir. Le véhicule que nous avions était pratiquement neuf et nous avons parcouru environ 500 km à son guidon. Sans problèmes, cependant. Un bon produit offert à un prix bien étudié... |