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Centenaire et en pleine forme !

L’acronyme BMW signifie Bayerische Motoren Werke (fabrique de moteurs de Bavière), un nom qui fait référence à l’implantation originelle de la marque : l’État libre de Bavière, le plus grand Land d’Allemagne. La compagnie est fondée en 1917 par Karl Friedrich Rapp et Gustav Otto.

BMW prend ses racines dans l’entreprise Rapp Motorenwerke GmbH qui construisait des moteurs d’avions depuis 1913. Pendant la Première Guerre mondiale, Rapp livrait les forces aériennes de l’empire allemand. Son siège social était à Munich — tout comme celui de la fabrique d’avions de Gustav Otto où les moteurs Rapp étaient montés dans les appareils. En 1916, l’entreprise Otto fait faillite, permettant aux Bayerische Flugzeugwerke AG (BFW ou usines aéronautiques bavaroises en français) de voir le jour. Peu après, en 1917, Rapp Motorenwerke change de dénomination pour Bayerische Motoren Werke GmbH. L’origine de BMW dans l’entreprise Rapp se reconnaît aussi à son logo.

En août 1918, les Bayerische Motoren Werke sont transformées en société par actions. La fin de la Première Guerre mondiale met toutefois un terme à la construction de moteurs pour avions. Le Traité de paix de Versailles interdit en effet à l’Allemagne ce type d’activités. BMW se spécialise alors dans les freins pour les chemins de fer. Le succès est tel que la société berlinoise Knorr-Bremse AG acquiert la majorité de BMW en 1920.

En 1922, l’investisseur et pionnier de l’aviation Camillo Castiglioni, actionnaire majoritaire de Knorr-Bremse AG, rachète le nom BMW et reprend la construction de moteurs, les collaborateurs, les installations de production et le logo. La même année, l’entreprise déménage dans de nouveaux ateliers à Munich, reprenant le nom de Bayerische Motoren Werke AG. BMW fait ainsi son retour au registre du commerce.

Chaine de montage des premières R 32

En novembre 1923, la R 32, la première moto BMW, arrive sur le marché. C’est le début d’une aventure centenaire. Et d’une histoire à succès. En 1933, la marque inaugure la 303, la première automobile entièrement développée par BMW. 

Dans l’entre-deux-guerres, BMW produit de nombreux modèles dérivés de la R 32 (R 2, R 4, R 5, R 11, R 12, R 51, R 66) et inaugure de nouvelles technologies (fourche télescopique à amortissement hydraulique et moteur boxer à soupapes en tête de conception élaborée — 1935 —, frein à tambour arrière…).

R 35 1937

Dans le même temps, BMW investit massivement dans la compétition afin d’établir son image de marque. En 1929, une BMW pilotée par l’Allemand Ernst Jakob Henne atteint 216,75 km/h. Il portera son record à 279,5 km/h en 1937, sur une 500 cc développant 108 ch, construite spécialement pour les records de vitesse, discipline très populaire à l’époque. 

Dès 1938, la marque allemande fait sensation sur les circuits d’Europe avec une machine à compresseur de 65 ch. Les résultats parlent d’eux-mêmes : à sa première saison, Georg Meier, pilote d’usine BMW, remporte le Championnat d’Europe. En 1939, il fait encore plus parler de lui sur la scène internationale en devenant le premier non-Britannique à remporter, sur une moto étrangère, le légendaire « Senior Tourist Trophy » sur l’île de Man — une nouvelle victoire pour BMW qui brille également en courses de side-car.

Georg Meier

En 1938, la 100 000e moto sort des usines BMW. En 1941, pour répondre aux besoins de l’armée du IIIe Reich, BMW accroît sa capacité de production. Elle lance le modèle R 75 destiné à l’armée allemande, qui sera équipé d’un side-car. Cet attelage s’illustrera sur tous les champs de bataille, particulièrement dans les déserts de Libye, de Tunisie et d’Égypte, au sein de l’Afrika Korps, le corps expéditionnaire du maréchal Erwin Rommel. 

À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la compagnie, qui est encore une fois dans le camp des vaincus, met un terme définitif à la production de moteurs pour l’aviation. Après l’agitation de la guerre, BMW se concentre sur la production de motos. Ils construisent d’abord la R 24, une moto monocylindre limitée à 250 cc. Toutes les installations de production de motos et la documentation de conception, transférées à Eisenach en raison de la guerre au début des années quarante, sont désormais inaccessibles pour BMW, car la ville est désormais située dans la nouvelle République démocratique allemande (RDA), sous influence communiste. Le démantèlement des installations de production à Munich, Berlin et Eisenach semble indiquer que la fin est arrivée pour BMW, après la guerre. Des travaux de réparation pour l’armée américaine et la fabrication de divers articles d’usage courant permettent à l’entreprise de poursuivre ses activités jusqu’à ce que la production de motos puisse être relancée à la fin de 1948.

Les années 1950 sont marquées par des succès sportifs. BMW atteint des vitesses de pointe remarquables avec une machine fabriquée en série. En outre, les pilotes des équipes motocyclistes remportent des titres de champion du monde. Avec la R 68, BMW développe un produit sportif de haut niveau. Avec une vitesse de pointe standard de 160 km/h, la BMW R 68 est considérée comme le modèle phare des années 50. 

Dès 1954, BMW commence à remporter régulièrement des victoires dans les championnats du monde de moto et de side-car. Wilhelm Noll et Fritz Cron sont les premiers à remporter le titre de champion du monde avec la combinaison side-car/RS. En outre, Noll utilise également la moto pour établir un autre record de vitesse pour BMW, atteignant 280 km/h. Walter Zeller, battu de peu, est vice-champion du monde en 1956, réalisant ainsi le meilleur classement pour un pilote solo BMW sur le circuit.

Dans les années 60, le boom de la moto amène BMW à fabriquer une série entièrement nouvelle avec les modèles/5. L’attitude à l’égard des motos a changé : les clients sont davantage orientés vers les loisirs et la moto devient un hobby de plus en plus populaire, y compris dans les milieux aisés. La série/5 répond à toutes les exigences posées à une moto moderne au début des années 70.

Celles-ci marquent une nouvelle ère. Cockpit et carénages complets font leur apparition rendant la conduite de la moto plus confortable. On assiste également à la genèse des premières motos sportives. La R90S, en particulier, est une icône classique au design très apprécié, notamment en raison de sa peinture bicolore élaborée, mais aussi de ses victoires à l’île de Man et à Daytona. 

R 100 RT 1979

Les années 80 marquent un nouvel essor pour BMW qui surprend avec des innovations avant-gardistes et crée de toute pièce un nouveau segment : l’enduro de voyage, avec la R 80 G/S, une moto qui va propulser la firme bavaroise sur le devant de la scène… C’est aussi l’arrivée de nouvelles technologies, comme le révolutionnaire monobras oscillant, en 1980 et le système BMW Paralever introduit en 1987 sur la R100GS. Ce dernier permet de réduire les forces réactives perturbatrices de la transmission par arbre et d’éviter, en grande partie, la montée et la descente de l’arrière de la moto lors des accélérations et des décélérations. Au printemps 1988, BMW est également le premier constructeur à lancer un système antiblocage (ABS) électronique hydraulique pour les motos.

Les années 90 voient l’arrivée sur le marché du nouveau boxer à quatre soupapes avec gestion électronique et de la première moto BMW à moteur monocylindre depuis 1966. En outre, au printemps 1991, BMW Motorrad devient le premier constructeur de motos au monde à proposer un catalyseur à trois voies régulé pour les motos.

Au début du nouveau millénaire, plusieurs nouveaux modèles et innovations techniques sont à l’origine de la croissance de BMW Motorrad : la nouvelle série K est désormais équipée d’un moteur à montage transversal, et la série F, nouvellement développée, alimente le segment de milieu de gamme. 

Les années 2010 sont celles de l’avènement de BMW Motorrad dans le marché des supersportives avec la présentation de l’une des nouveautés les plus importantes du marché — la S 1000 RR, une moto qui va chambouler le monde des supersportives. Dès lors, BMW s’engage fortement en compétition, en Superbike notamment, que ce soit dans le Championnat du monde WSBK, dans les championnats nationaux ou en championnat du monde d’endurance (EWC).

Depuis 2020, BMW fait feu de tout bois et explore de nouveaux marchés, dont celui de la mobilité électrique, effectuant même un retour dans le créneau des cruisers avec l’étonnante R 18. Et le futur nous réserve encore de nombreuses surprises. Même si la firme bavaroise fête ses 100 ans, elle a encore toutes ses dents et mord dans l’avenir avec appétit et gourmandise.

Modèles iconiques de BMW

R 32, l’initiatrice (1923)

Conçue par Max Friz, la R 32 est dévoilée en septembre 1923, lors du salon de l’automobile de Berlin. La R 32 est la première moto BMW. Elle affiche un moteur boxer qui deviendra une architecture iconique du constructeur bavarois, encore aujourd’hui. L’ingénieur Max Friz commence à travailler pour BMW le 2 janvier 1917. Il est alors âgé de 33 ans. Auparavant, il œuvrait chez Paul Daimler à Stuttgart. Il devient rapidement le concepteur en chef de BMW et se consacre entièrement à la moto. En décembre 1922, à peine 4 semaines après l’émission de la commande, Friz réalise les esquisses de la première moto BMW à l’échelle originale. L’élément central de cette machine est le nouveau concept de moteur « boxer » à deux cylindres à plat. C’est un moteur quatre temps fourni auparavant à d’autres manufacturiers et modifié pour une configuration transversale. Il est équipé d’une boîte de vitesse à trois rapports. Au lieu d’une transmission par chaîne, sensible à l’usure, la force d’entraînement est transmise par un arbre à cardan au carter d’engrenage conique rempli de graisse de la roue arrière. Les cylindres à nervures longitudinales sont coulés en une seule pièce avec les culasses et sont équipés de soupapes verticales. Une légende est née !

R 12 (1935)

La R 12 inaugure la première fourche télescopique à amortissement hydraulique sur une moto. Celle-ci apporte une amélioration significative en matière de confort et de maniabilité par rapport à la précédente fourche à ressort plat. Le cadre en acier embouti inchangé abrite un moteur à tête plate, disponible avec un carburateur SUM ou deux carburateurs Amal. Les nouveautés des modèles boxer sont la transmission à quatre vitesses et les freins à tambour à l’arrière au lieu des freins à cardan précédents. 

R 75 (1941)

Conçue pour une utilisation side-car tout-terrain à usage militaire, la R 75 est équipée d’un moteur à soupapes suspendues en tête (overhead hanging valves — OHV) nouvellement développé, d’une boîte de vitesses avec réduction à faible rapport et d’une marche arrière. La moto est équipée d’une traction latérale avec blocage du différentiel, d’un cadre tubulaire boulonné et d’un frein hydraulique sur la roue arrière. Ce fut la seule moto BMW produite uniquement pour un usage militaire. 

R 24 (1948)

Le châssis de l’ancienne R 23 accueille désormais un moteur monocylindre de 247 cc modernisé avec une avance à l’allumage à commande centrifuge et des supports de culbuteurs montés sur des culasses séparées. Il développe 12 chevaux. Autre nouveauté, la R 24 adopte une transmission à quatre vitesses avec commande au pied à cliquet et un carburateur Bing au lieu de la version Amal d’origine britannique, à la fiabilité douteuse. 

R 68 (1952)

La R 68 se reconnaît visuellement à ses cache-soupapes et ses ailettes étroites. La nouvelle sportive de BMW adopte également des soupapes et des carburateurs plus grands, un arbre à cames différent, un taux de compression plus élevé et des culbuteurs à roulement à aiguilles. Sa puissance de 35 ch permet à la R 68 d’atteindre une vitesse de pointe de 160 km/h. La BMW R 68 est ainsi devenue le premier « coureur des 100 miles » allemand. 

R 50 (1955)

La BMW R 50 est le premier modèle d’une nouvelle génération de motos avec un châssis à bascule complet. La roue arrière se déplace dans un long bras oscillant avec des jambes de force à ressort. La roue avant est reliée à un bras oscillant décalé basé sur le design Earles, également avec des jambes de force à ressort. C’est la première fois qu’un accouplement à ressort à coupelle et une transmission à trois arbres et quatre vitesses, avec amortisseur, sont utilisés. La R 50 est une moto très confortable. Elle développe 26 ch et atteint une vitesse de pointe de 140 km/h. Sa fiabilité proverbiale l’a rendue très populaire auprès des agences gouvernementales en Allemagne et à l’étranger. 

R 69 S (1960)

La R 69 S, le modèle sportif haut de gamme de la marque, est dévoilé au public en 1960. ll adopte une suspension avant de type Earles, une vraie suspension arrière à double amortisseur, une selle biplace et des roues de 18 pouces. Avec son boxer de 595 cc qui développe 42 ch et atteint une vitesse de pointe de 175 km/h, la R 69 S attire beaucoup d’attention en Allemagne et au-delà. Son vilebrequin est amorti pour contrer les vibrations. Sa bonne tenue de cap est obtenue grâce à l’utilisation d’un amortisseur de direction hydraulique. En 1967, une version destinée au marché américain, le marché étranger le plus important de BMW, est introduite. Il est doté d’une fourche avant télescopique. 

R 75/5 (1969)

La R 75/5, le modèle haut de gamme de la série/5, constitue une refonte fondamentale du modèle boxer. Grâce à son moteur de 750 cc, logé dans un cadre tubulaire léger à double berceau, qui développe une puissance étonnante de 50 ch et atteint une vitesse de pointe de 175 km/h, la BMW était bien placée pour faire face au boom de la moto dans les années 1960. Pour la première fois de l’histoire de BMW, d’autres couleurs que le noir — argent, bleu et rouge — sont commercialisées. 

R 90 S (1973)

Présentée au Salon de Paris de 1973, la R 90 S impressionne. C’est le premier modèle BMW de série avec une cylindrée supérieure à 750 cc et la première BMW à atteindre une vitesse de pointe de 200 km/h. Son moteur de 898 cc crache 76 ch à 7000 tr/min. Il est secondé par une boîte 5 vitesses. Son frein à double disque à l’avant procure un freinage fiable. La moto fait osciller la balance à 250 kg en ordre de marche. Dessinée par Hans Muth, elle affiche un carénage de tête de fourche de série et une peinture bicolore sophistiquée. La R 90 S est considérée comme un classique du design des années 1970. Elle est très recherchée, encore aujourd’hui. Ses succès en course, à l’île de Man et à Daytona, en ont fait une icône.

R 100 RS/RT (1976)

La R 100 RS est la première moto de série au monde à être équipée d’un carénage complet standard développé en soufflerie, offrant une protection contre le vent et les intempéries. Elle est considérée comme l’archétype de la routière sportive moderne et occupe une place importante dans l’histoire du constructeur munichois. Elle annonce une nouvelle ère dans la construction des motos. L’année suivante, elle est rejointe par la RT qui affiche un carénage plus enveloppant et est conçue pour offrir un confort royal. C’est la moto de tourisme au long cours par excellence. Les lettres RT sont toujours synonymes de motos de tourisme confortables dans la gamme BMW. 

R 80 G/S (1980)

La R 80 G/S est l’icône absolue de BMW, celle qui a créé un nouveau segment, celui des routières d’aventure, et déringardisé le boxer. C’est la première moto double usage de BMW. Et la première moto au monde dotée d’un monobras oscillant. Elle est l’aïeule de toutes les GS produites depuis, jusqu’à la toute dernière R 1250 GS 2023 et représente la famille de motos les plus vendues au monde. Au début des années 80, la machine est fraîchement accueillie par la presse spécialisée et les amateurs d’enduro qui lui prédisent une fin prématurée. Puis, BMW envoie le « boxeur » dans le désert, au rallye Paris-Dakar. BMW remporte le rallye le plus difficile du monde à quatre reprises. En 1981, avec le Français Hubert Auriol, surnommé « l’Africain » en raison de ses talents de navigateur, Auriol réitère son succès en 1983, tandis qu’en 1984 et 1985, c’est le Belge Gaston Rahier qui inscrit son nom au palmarès au guidon d’une BMW. Même si la firme allemande s’est retirée des rallyes-raids, la grosse GS reste le symbole universel de l’aventure, même encore aujourd’hui. La machine à laquelle toutes les soi-disant aventurières sont comparées. Un succès planétaire.

K 100 (1983)

En 1983, BMW dont les ventes stagnent, se diversifie et lance la série K qui se caractérise par un nouveau moteur 4 cylindres en ligne longitudinal, refroidi au liquide. Il se démarque par une disposition horizontale des cylindres et une transmission montée sur bride. Comme toutes les motos de la série K, la K 100 dispose d’un cadre pont moderne en tubes perforés et d’un bras oscillant monolever. Au cours de sa carrière, elle est déclinée en plusieurs versions : K 100, K 100 RS, K 100 RT, K 100 LT. Le moteur à deux soupapes par cylindre de la K 100 cube à 987 cc et développe 90 ch. Une version à trois cylindres, la K 75, voit le jour en 1985. Son moteur crache 75 ch. La K 75 est également déclinée en différentes versions. Cette dernière a connu plus de succès que sa grande sœur en raison de son poids réduit, de sa puissance raisonnable, mais surtout de son prix très alléchant. Moins de 6000 $ à l’époque, pour une K 75 de base. 

K 1 (1989)

Présentée au Salon de Cologne, la K 1 crée la surprise. Cette évolution sportive de la K 100 est essentiellement une vitrine technologique et une démonstration de savoir-faire de la part de BMW. Sa raison d’être est de renforcer le profil de l’entreprise et de montrer sa capacité à mettre au point de nouvelles technologies. La K 1 utilise une évolution à 16 soupapes du 4 cylindres en ligne longitudinal, refroidi au liquide de la K 100. Il s’agit de la première moto au monde dotée d’une gestion électronique numérique du moteur. Elle adopte en outre un monobras arrière paralinéaire, des étriers de frein à quatre pistons et une ligne résolument futuriste. L’habillage de la roue avant est intégré au carénage optimisé sur le plan aérodynamique. En quatre années de carrière, elle réussit l’exploit de séduire 7000 acheteurs dans le monde. 

F 650 Funduro (1993)

Dans les années 90, BMW continue à diversifier son offre et présente une troisième plateforme avec un monocylindre de 650 cc à quatre soupapes. Introduit pour la première fois dans la Funduro, ce moteur est développé en partenariat avec Aprilia et est réalisé par le motoriste autrichien Rotax. Il équipe la nouvelle F 650 la même année, un modèle d’entrée de gamme doté d’une transmission par chaîne au lieu d’une transmission par arbre, d’un cadre monobloc en acier caissonné, d’une fourche télescopique à l’avant et d’un double bras oscillant à l’arrière. La moto ne pèse que 189 kg et allie plaisir et puissance. Parfait pour une utilisation ludique sur route comme en tout-terrain. 

R 100 R (1992)

Version routière de la R 100 GS, la R est la moto standard à moteur boxer de BMW. Elle adopte un style classique qui rappelle les routières de la série /6. C’est l’essence même du roadster simple, efficace et configurable à souhait. Une moto polyvalente, capable de tout faire. En plus d’être abordable. Au fil des décennies, la R évolue en versions R 1100 R, R 1150 R, R 1150 R Rockster, R 1200 R et R 1250 R aujourd’hui. 

R 1100 RS (1993)

La R 1100 RS (en rouge) succède à l’iconique R 100 RS

La R 1100 RS est la première représentante de la nouvelle génération de boxers à quatre soupapes de BMW. Ce roadster sportif allie caractère, tradition et technologie de pointe comme aucune autre moto au monde. L’une de ses particularités est son ensemble ergonomique, qui permet d’adapter la moto individuellement à chaque pilote. Le carénage et le guidon sont à géométrie variable, tandis que la selle divisée en deux sections est réglable en hauteur pour le conducteur. La suspension avant inaugure une technologie révolutionnaire baptisée Telelever qui sépare les deux fonctions de réglage de la géométrie du train de roulement et d’amortissement/suspension de façon simple et efficace, améliorant ainsi le confort de conduite. L’année suivante, la R 1100 GS dérivée de la R 100 GS reprend les grandes lignes du développement de la R 1100 RS et adopte les mêmes technologies. 

R 1200 C (1997)

Avec la R 1200 C, BMW fait son entrée dans le domaine des motos custom. Tant le moteur boxer que le design de la R 1200 C signifient que la moto est une réinterprétation de la custom à l’américaine. La R 1200 C se fait connaître dans le monde entier grâce à son rôle dans le film de James Bond « Demain ne meurt jamais », mais ne connaît jamais le succès, bien qu’elle soit déclinée en de nombreuses variantes, dont la R 1200 CL, un cruiser au long cours suréquipé et très lourd. Un flop commercial, somme toute !

C 1 (1999)

Le C 1 est un scooter qui représente une synthèse innovante de la moto et de l’automobile. Il est originalement conçu comme un moyen de transport alternatif pour les grandes villes et les zones urbaines européennes. Son concept de sécurité unique implique une cellule de sécurité, un élément de collision et un système de retenue par ceinture, ce qui signifie que les conducteurs n’ont pas besoin de porter de casque dans de nombreuses juridictions. Le C 1 ne fut jamais importé en Amérique du Nord et ne connut qu’un succès d’estime en Europe.

R 1100 S (1999)

La R 1100 S marque le retour de BMW dans le créneau des sportives. À sa sortie, elle est applaudie pour sa plastique gracieuse, sexy même. Ses lignes évoquent la légendaire Ducati 916, en raison de ses échappements sous la selle et de son monobras Paralever. La R 1100 S est aujourd’hui considérée comme un modèle classique, surtout en version Boxer Cup Replika (2004). C’est une sportive confortable, polyvalente et attrayante, à la façon d’une Honda VFR 800. Équipée d’un sac de réservoir et de sacoches cavalières, voire d’un sac de queue, elle se transforme rapidement et facilement en Sport/GT. Elle gagne en cylindrée en 2006 et devient la R 1200 S. Puis, en 2009, BMW dévoile la HP2 Sport, une évolution ultime et ultra sportive de la R 1200 S, dérivée du modèle « Race » avec laquelle BMW a disputé les 24 heures du Mans 2007. La HP2 Sport développe 133 ch pour un poids à sec de seulement 178 kg. Une moto exclusive, performante et chère… pour gentlemen-riders.

F 650 GS/F 650 CS (2000)

Succédant à la F 650, la version GS ressemble à sa grande sœur, la R 1150 GS. Elle est la première monocylindre dotée d’une électronique moteur numérique et d’un convertisseur catalytique régulé. Un système ABS spécial, développé pour cette moto monocylindre, est disponible en option. Une version CS, appelée Scarver, est lancée en même temps. Elle s’adresse aux jeunes urbains et propose le levier d’embrayage de la GS, le commutateur de clignotants modifié et une prise de charge embarquée de série. Le réservoir à essence est logé sous la selle, et à son emplacement habituel, on retrouve un coffre escamotable pratique et élégant. Cependant, la Scarver a également été un échec commercial.

K 1200 S (2004)

La K 1200 S convainc par ses caractéristiques sportives avec des performances mobiles et contrôlables à tout moment. Cette évolution de la plateforme K est très efficace et aboutie. Elle est rejointe dans la gamme par un roadster (K 1200 R) et par une Gran Turismo (K 1200 GT ) qui vise à allier une agilité maximale et une puissance dynamique à de bonnes performances de tourisme. Les lettres « GT » sont synonymes de sportivité cultivée et de confort de haut niveau pour le pilote et le passager. Les K 1200 deviendront K 1300 quelques années plus tard, sans fondamentalement changer.

R 1200 GS/GSA (2004)

Avec l’introduction de la nouvelle R 1200 GS en octobre 2003, BMW Motorrad fait entrer l’histoire à succès de la GS depuis 30 ans dans une nouvelle ère. Avec un moteur plus puissant de 15 ch, mais aussi plus dynamique et un poids réduit de plus de 30 kg, cette moto établit de nouvelles normes dans le domaine des motos d’aventure polyvalentes. C’est la première moto d’une nouvelle génération de moteurs boxer et avec la nouvelle R 1200 GS Adventure en 2005, elle se hisse au sommet du classement des ventes mondiales. Cette incroyable histoire à succès se poursuit depuis 40 ans. 

F 800 S/ST (2006)

En 2006, BMW lance à grands frais les nouvelles F800 S/ST à l’occasion d’une présentation presse prestigieuse, en Afrique du Sud. La série F800 représente une moto sportive à demi carénage et un cadre à pont léger, un culbuteur à bras unique et une transmission par courroie. En grande partie similaire à la F 800 S, la F 800 ST possède un carénage complet, un guidon plus haut pour le tourisme, un pare-brise plus haut et un porte-paquet original. Le système de bagages développé pour ces moyennes cylindrées est innovant et original. La ST est devenue GT, alors qu’une version GS (aventure) et R (roadster) voient également le jour, sur la même base, en 2008 et en 2009.

S 1000 RR (2009)

Lancée à l’automne 2009, au circuit de Portimão, au Portugal, comme modèle 2010, la S 1000 RR est l’une des quatre motos les plus significatives de l’histoire du constructeur allemand, avec la R 32, la R 80 G/S et la R 100 RS/GT. C’est le Superbike du millénaire, une moto qui révolutionne le secteur des sportives depuis 14 ans. Puissance digne d’une machine de course, châssis en aluminium, freins radiaux, design super racé de l’arrière vers l’avant, couleurs vives et combinaison ultime de systèmes électroniques d’assistance au pilote… la S 1000 RR est un Superbike sans compromis: la « RR » révèle son ADN de pistarde.

En tant que modèle de série, la S 1000 RR est également fidèle à son héritage génétique. L’expérience acquise sur le circuit a été intégrée dans le développement continu de la RR et il y a eu un profond échange de connaissances dans les deux sens. En 2017, BMW présente une version haute performance de son Superbike, l’exclusive HP4 Sport. Une moto très exclusive (BMW en a vendu une dizaine d’exemplaires au Canada), réservée à la piste. Un concentré de savoir-faire, de technologie, de sportivité, d’exotisme et de passion se détaillant la bagatelle de 95 000 $. Un plaisir indescriptible à conduire pour tout amateur de sportive.

K 1600 (2011)

Deux ans après la sortie de la S 1000 RR, BMW surprend une fois de plus en lançant une gamme de GT de grand luxe propulsées par un fabuleux six-cylindres en ligne, les K 1600. Déclinées en versions de base, GT et GTL, ces superroutières redéfinissent le créneau des voyageuses au long cours, reléguant les K 1300 GT et autres R 1200 RT au rôle d’outsider. Les superlatives K 1600 ont été revues de fond en comble en 2022.

C 600 Sport/C 650 GT (2012)

BMW dévoile deux maxi-scooters, les C 600 Sport et C 650 GT, les premiers depuis le C1. Malgré leur dénomination différente ils partagent la même plateforme mécanique et le même moteur parallèle vertical de 647 cc. Ils se distinguent par leur orientation, sportive pour le C 600 et grand tourisme pour le C 650. Ce dernier est axé sur le confort et offre un coffre de plus grande capacité. Leur fabrication est stoppée respectivement en 2015 et en 2021. Les C 400 X et C 400 GT les remplacent dans la gamme BMW. 

R 1200 GS (2013)

En 2013, la GS qui trône en maître sur le créneau des aventurières depuis près d’une décennie reçoit sa première grosse évolution sous la forme d’un boxer refroidi au liquide. Une première pour le vénérable flat-twin. Une version Adventure suit l’année suivante. À part ça, la GS/GSA évolue dans le détail, gagnant une poignée de chevaux. Elle est également plus coupleuse, mais aussi plus agile, plus légère, plus rigoureuse et plus polyvalente. En 2019, le boxer passe à 1 250 cc de cylindrée et adopte le système d’admission variable ShiftCam. La GS reste une icône indétrônable.

NineT [2014]

Malgré la sortie du boxer liquide, le vénérable bicylindre à plat à l’air de 1170 cc refuse de mourir. Il trouve en effet sa place dans la nouvelle famille NineT, d’abord sous la forme d’un roadster sportif, puis d’un Scrambler, d’une aventurière BC/BG (Urban GS), d’une sportive (Racer) et enfin d’une standard abordable (Pure). Ces machines de la gamme Heritage qui se révèlent très populaires perpétuent les caractéristiques distinctives du boxer air/huile. Bien qu’il développe toujours 109 ch, il est beaucoup plus performant qu’auparavant grâce à l’aplatissement de sa courbe de puissance et de couple entre 4000 et 6000 tr/min. Tout en respectant les nouvelles normes Euro 5. En 2023, une version 100e anniversaire de la NineT est également commercialisée… à 1923 exemplaires. Allez savoir pourquoi.

S 1000 R/XR (2014)

Il n’était pas dit que la fabuleuse base de la S 1000 RR allait rester confinée au domaine des sportives. Et, en 2014/2015, BMW dévoile deux machines sur cette base, les S 1000 R/XR. La première est un roadster survitaminé, la seconde une hybride sport/GT/ADV surpuissante et suréquipée qui dame le pion aux Aprilia Tuono V4, Ducati Multistrada et autres KTM 1290 Super Duke GT. Il s’agit de deux motos superlatives qui, bien que leur puissance soit réduite de près de 30 chevaux par rapport à la RR, s’avèrent d’excellentes routières sportives. Des alambics à adrénaline.

G 310 R/GS (2017)

Absent du créneau des motos d’initiation, BMW corrige cette lacune en inaugurant, en 2017, une nouvelle plateforme avec la G 310 R. Il s’agit d’un roadster de petite cylindrée propulsé par un monocylindre 4-temps. Facile d’accès, la G 310 R permet aux néophytes de s’initier à la moto avec une BMW. Elle est suivie d’une version GS l’année suivante, pour le plus grand plaisir des aventuriers en herbe.

F 900 R/XR (2020)

Au Salon de Milan 2019, BMW présente deux motos inédites, les F 900 R (roadster) et F 900 XR (aventurière sportive) développées à partir de la base de la F 850 GS dont elles reprennent le bicylindre vertical qui voit sa cylindrée passer à 895 cc. Ce dernier développe une puissance de 105 ch pour un couple de 68 lb-pi et est conforme à la norme Euro 5. Concurrentes des Ducati Multistrada 950, KTM 890 Duke et 890 Adventure, mais aussi des Yamaha MT-09 et 9 GT, ces deux machines sont d’étonnantes moyennes cylindrées, surtout quand elles sont dotées des différents packs d’options BMW.

R 18 [2020]

En 2020, BMW introduit la plateforme R 18 réalisée autour du « Big Boxer » de 1802 cc, le plus gros flat-twin jamais fabriqué par la firme bavaroise. La R 18 marque le retour de BMW dans le créneau des customs et des cruisers à l’américaine, secteur dans lequel elle a connu un échec cuisant avec l’aventure de la R1200C. Créée pour le marché nord-américain, la R 18 reste malgré tout une Bavaroise dans l’âme, comme le soulignent sa filiation esthétique et ses nombreux détails subtils qui rappellent la BMW R 5 de 1936. À sa sortie, la R 18 reçoit un accueil mitigé. Ce qui n’empêche pas BMW de multiplier les versions — Classic, Bagger et Transcontinental — et de communiquer activement sur les réseaux sociaux et dans la presse spécialisée.

M 1000 RR [2021]

Dérivée de la désormais légendaire S 1000 RR, la M 1000 RR est la première moto du constructeur allemand à arborer le légendaire sigle M réservé d’ordinaire aux autos d’exception de la marque bavaroise. Ce « M » est synonyme de sportivité et de victoires en compétition. Il incarne la fascination exercée par les modèles les plus performants de BMW et fait rêver les aficionados. Plus exclusive, plus performante, plus sensuelle, la nouvelle M 1000 RR s’adresse aux coureurs et aux pilotes fortunés qui cherchent une sportive adaptée aux exigences du Championnat du monde de Superbike (WSBK). C’est la sportive ultime de BMW.

R 1250 RT (2021)

En 2021, BMW Motorrad présente la toute dernière itération de la BMW R 1250 RT qui se positionne à la pointe de la technologie et de la sécurité à moto tout en renforçant ses capacités dynamiques et ses aptitudes au voyage. Le sigle « RT » est une référence dans le monde des motos de tourisme en alliant le confort sur les longs trajets au plaisir de pilotage dynamique sur les routes de campagne. Afin de maintenir cette position, BMW Motorrad a apporté de nombreux changements et innovations, particulièrement au niveau de l’électronique, à la nouvelle R 1250 RT. Sur sa dernière itération, la RT inaugure un régulateur de vitesse actif qui régule automatiquement la vitesse définie par le pilote et la distance par rapport au véhicule qui précède grâce à un radar situé à l’avant, dans le carénage. Un second positionné à l’arrière surveille les voitures qui vous suivent et contrôle, entre autres choses, vos angles morts. La liste de ses béquilles électroniques et de ses options est exhaustive. La R 1250 RT est sans conteste l’une des meilleures voyageuses du marché. L’expression du luxe et du confort sur deux roues.

CE 04 (2022)

Le CE 04 est la deuxième incursion de BMW dans le domaine de la mobilité électrique. Successeur du C-Evolution qui a sévi dans les cités européennes dès 2013, le CE 04 est le nouveau maxi-scooter électrique urbain de BMW. Le constructeur allemand travaille sur le concept depuis plus de 10 ans et sur l’électrification des automobiles depuis plus longtemps encore. Le CE 04 n’est donc pas une nouveauté pour lui. Il maîtrise bien ces technologies. D’autant que le C-Evolution a eu une carrière plutôt longue en Europe permettant à BMW d’accumuler une quantité impressionnante de données pertinentes sur le sujet. En France, le CE 04 connaît même un réel succès avec des ventes de plus de 2000 unités en quelques mois. Soit beaucoup plus que les prévisions les plus optimistes de BMW lors de son lancement. L’avenir en marche ?

M 1000 R [2023]

Évolution ultime de la S 1000 R lancée en 2014, la M 1000 R pousse le concept du roadster extrême une coche plus loin en adoptant les codes de style et de performance de la série M de BMW introduite dans la moto en 2021, par la M 1000 RR. Avec un moteur qui crache 210 ch pour un poids de seulement 199 kg avec le plein de carburant, ainsi qu’une technologie de suspension et une aérodynamique conçues à la fois pour une utilisation dynamique sur route et pour enchaîner les tours rapides sur circuit, la nouvelle M R offre une expérience de conduite sportive digne des Superbikes pur-sang. Chère, ultra performante et exclusive à souhait, elle est d’ores et déjà disponible chez les concessionnaires canadiens de la marque.

Le saviez-vous ?

Le logo — Hélice ou non ? 

L’emblème de la marque BMW fait débat depuis des décennies. « Beaucoup de gens pensent que le logo BMW représente une hélice stylisée », explique Fred Jakobs, Directeur des archives de BMW Group Classic. Le premier logo BMW enregistré au registre impérial des marques, le 5 octobre 1917, reprend la forme arrondie de l’ancien logotype de Rapp. L’anneau extérieur du symbole est désormais délimité par deux lignes dorées et porte les initiales BMW.

« Au début, le logo et sa signification n’étaient pas connus du grand public, puisque BMW ne cherchait pas à attirer des clients finaux », explique Jakobs. « L’activité principale de l’entreprise consistait à construire et entretenir des moteurs d’avion pour les forces aériennes allemandes ».

Le mythe de l’hélice BMW est apparu quelques années plus tard. Une publicité BMW de 1929 montrait un avion portant le logo BMW dans l’hélice en train de tourner. Cette publicité avait pour mission de présenter un nouveau moteur pour avions que BMW construisait sous licence de Pratt & Whitney. L’image de l’hélice s’inscrivait à merveille dans l’environnement publicitaire de la jeune société, soulignant les racines et la compétence de l’entreprise dans le domaine de l’aéronautique.

En 1942, BMW a donné elle-même ses lettres de noblesse à l’hélice. Dans une publication maison consacrée aux moteurs pour l’aviation, un article brodait généreusement sur l’image de l’hélice en train de tourner. L’histoire était illustrée d’une photo sur laquelle le logo BMW apparaissait dans un rotor en pleine action. L’esprit bavarois de BMW devait aussi se retrouver dans ce visuel BMW grâce à l’utilisation des couleurs de l’État libre de Bavière, le blanc et le bleu. Celles-ci sont toutefois disposées à l’envers — du moins si l’on « lit » le logo BMW dans le sens des aiguilles d’une montre en commençant en haut à gauche, comme le veut la tradition héraldique. La raison de la présence de ces deux couleurs dans le logo BMW est que la loi allemande de l’époque sur la protection des marques interdisait l’utilisation des emblèmes nationaux ou d’autres insignes officiels pour des appellations commerciales ou des logos.

L’histoire du logo BMW repose donc sur une légende, mais elle n’a pas perdu de sa vigueur. « Pendant longtemps, BMW n’a rien entrepris pour rectifier le mythe », explique Jakobs. 

Pour l’expert, ceux qui continuent à tenir dur comme fer au mythe de l’hélice BMW n’ont pas tout à fait tort. Même si la variante avec le rotor dans le logo BMW n’est pas correcte, la répétition constante de sa justification a fini par consolider le mythe. « L’interprétation est courante depuis 100 ans, ce qui la légitime d’une certaine manière. »

Pourquoi les surnoms « Beamer » ou « Béhème » ?

Le surnom « Beamer » (Beemer, Bimmer), attribué aux BMW vient de Grande-Bretagne et servait, à l’origine, à distinguer la marque allemande d’un fabricant britannique de motocycles, dont les machines étaient surnommées des « Beezer ». Dès le début des années 50, les motos de BMW remportent des succès sur les circuits britanniques, notamment aux courses du TT de l’île de Man. Au fil des ans, les coureurs et les fans de sport motorisé vont se mettre à se servir du surnom « Beamer » pour qualifier les motos BMW. Le petit nom « Beamer » permet en outre aux Anglo-saxons de prononcer l’acronyme BMW comme s’il s’agissait d’un seul mot. Contenant deux des trois lettres de la marque, il a l’avantage de rendre superflue la prononciation du W, plutôt long et peu pratique en anglais (double U). Le même phénomène vaut aux Français de surnommer les Allemandes BM, parfois orthographiées « Béhème ». En Allemagne, cependant, aucun surnom ne parvient à s’imposer. Certainement pour la simple et bonne raison que l’abréviation se prononce rapidement et simplement dans la langue de Goethe.

Fiabilité des BMW

La fiabilité légendaire des BMW trouve son origine dans les années 40/60. À l’époque, les motos britanniques qui dominent le marché sont fragiles et peu fiables. Leur système électrique est au mieux passable et leurs carburateurs laissent à désirer. Sans parler des moteurs qui sont victimes de bris mécaniques fréquents. Rouler à moto à cette époque requiert patience et connaissances mécaniques. Ou, à tout le moins, une débrouillardise à toute épreuve. À l’inverse, les BMW sont de bonnes machines pour voyager et font preuve d’une étonnante fiabilité en comparaison. Ce qui leur vaut d’être adoubées par de nombreux adeptes de tourisme ou de sport. Confortables, pratiques et efficaces, les BMW acquièrent rapidement une réputation de longévité et d’indestructibilité dont elles jouissent encore aujourd’hui. L’avènement des Japonaises, fiables et économiques, dans les années 70, ne viendra pas entamer cette réputation. Aujourd’hui, les BMW sont toujours recherchées par les roule-toujours et les aventuriers. Même si leur fiabilité est dans la norme de la production actuelle. Cependant, elles continuent d’être les motos européennes les plus appréciées à ce chapitre. Ce qui explique en partie leur statut de motos cultes.

Comprendre le nom des motos BMW

F, R….RT, GS….GTL…. voici un petit lexique pour bien comprendre le nom des motos BMW contemporaines.

Types de moteurs

Boxer ShiftCam

  • R : le fameux Flat Twin, aujourd’hui en 1200cc (air/huile) 1250cc (air/eau) et 1800cc (air/huile). Beaucoup de cylindrées au long de l’histoire. La R 32, première BMW (1923), cubait-elle 494 cc. Il y a également eu des monocylindres (exemple R 25), mais c’était il y a bien longtemps maintenant.
  • K : aujourd’hui, les K sont uniquement les moteurs 6 cylindres en ligne. Cela n’a pas toujours été le cas, puisque cette famille a également compté dans ses rangs des 3 cylindres en ligne longitudinaux avec la K75 notamment, des 4 en ligne longitudinaux (K 100, K 1100, K 1200…), ou encore des 4 en ligne transversaux (K 1200, K 1300).
  • F : les moteurs F sont actuellement des bicylindres verticaux, de cylindrée 850 et 900. Le 750 qui n’en a que le nom sur la F 750 GS est bien un 850. Au début de cette appellation, avec la F 650 Funduro, ce moteur désignait les monocylindres, et ce jusqu’en 2007 avec la dernière F 600 GS mono.
  • G : à partir de 2009 et la G 650 GS, les G deviennent les monocylindres. Aujourd’hui il n’y a plus que les G 310 qui portent ce préfixe.
  • S : les S sont aujourd’hui des 4 cylindres en ligne (transversaux), plutôt sportifs puisqu’ils intègrent la famille S 1000.
  • C : cette famille regroupe plusieurs types de moteurs puisque les C sont les groupes propulseurs dédiés à la famille des scooters. Nous y trouvons un monocylindre (400), un twin parallèle (650), mais aussi des moteurs électriques (C-Evolution, CE-04) !
  • M : c’est un peu particulier pour ce préfixe. Le M chez BMW n’est pas forcément lié à un type de moteur, mais à des déclinaisons de modèles passées par le légendaire service Motorsports. Aujourd’hui il existe la M 1000 RR, la M 1000 R, mais on peut très bien imaginer une M 1250 GS à l’avenir.

Cylindrée

F 750 GS et F 850 GS

Chez BMW, les gens du marketing peuvent s’avérer assez espiègles. La cylindrée affichée sur le nom d’une moto n’est parfois pas sa cylindrée réelle. Ainsi les F 650 GS bicylindres étaient des 800 cc et les F 750 GS actuelles sont des 850 cc. Méfiance donc…

Par ailleurs, les NineT n’affichent pas leur cylindrée dans leur appellation officielle qui est R (type moteur) NineT (famille de motos) suivi de la déclinaison. La R 18 est aussi un cas à part puisque sa cylindrée est « raccourcie ». 

Types de motos

Les membres de la légendaire famille GS

  • R : les roadsters, standards, naked bikes, soit la moto dans sa plus simple expression. Nous y retrouvons dans la gamme actuelle les R 1250 R, les S 1000 R, les G 310 R, les F 900 R. 
  • GS : pour gelände/straße (routes et sentiers en français), pour désigner les trails de la gamme. R 1250 GS (et déclinaison Adventure), F 850 GS (et Adventure), F 750 GS, G 310 GS.
  • RT : Reise Tourer, (voyage tourisme en français). Elle pourrait s’appeler GT, c’est assez proche, mais la RT est une icône, la RT, c’est la RT. Aujourd’hui seule la R 1250 RT utilise cette dénomination.
  • GT/GTL : Grand Tourisme, avec le L pour luxe. L’on pense tout de suite aux K 1600, mais n’oublions pas les scooters C 400 GT et C 650 GT.
  • B : pour Bagger ! ligne arrière fuyante et valises, petite bulle…. La Grand America est une déclinaison de Bagger avec Top case. Il y a aussi la R 18 B.
  • RR : le Racing pur et dur, pour l’Hypersport. S 1000 RR, M 1000 RR…

RR pour Racing, What Else?

  • RS : un nom apparu dans les années 80 avec la R 100 RS. Les RS sont les motos de Sport Tourisme. 
  • XR : les XR sont des aventurières sportives, motos hybrides. Des roadsters surélevés avec une position et une protection de tout-terrain. F 900 XR, S 100 0XR… 
  • X : Aujourd’hui sur le C 400 X. Un Crossover, véhicule urbain au look baroudeur.
  • Sport : déclinaison du C650, plus légère et affûtée par opposition au GT.
  • Scrambler, Racer, Pure, Urban G/S : déclinaisons de la gamme Héritage. À noter que les « aînées » de gamme, R NineT et R 18, n’ont pas de déclinaison.

Les membres de la famille NineT : Pure, Urban G/S, Racer, NineT, Scrambler

Source : BMW Motorrad et archives personnelles de Didier Constant

2 réponses à “BMW 1923-2023”

  1. Pat

    Super

    Très bel exposé historique l’ami. Je me souviens encore des sensations au guidon de ma R1200S avec sa suspension Telelever. Je me souviens même d’avoir fait frotter le protège carter lol…

    Quoique certains modèles me laissent perplexe, BMW est quand même au top !

    Ton article donne le goût de devenir collectionneur. Il y a quelques motos de cette liste que je mettrais dans ma collection 😉

    Reste juste a gagner au loto

    Pat

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  2. AF

    IL MANQUE LA BMW 1200 ST

    Répondre

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