Les maxiscooters à l'assaut de la planète moto
Publié le 15 mai 2012
Cette année, les maxiscooters sont partout. Plus gros, plus puissants, plus équipés, ils font de plus en plus compétition aux motos de tourisme et proposent une alternative censée...
Texte : Didier Constant — Photos : Didier Constant et constructeurs
Depuis le lancement du Yamaha T-Max 500 en 2001, puis du Suzuki Burgman 650 en 2002, l’histoire d’amour entre les motocyclistes et les maxiscooters ne cesse de s’écrire au plus-que-parfait. En Europe, à tout le moins..
Dans le cas du T-Max, on peut même parler d’un «success story», comme diraient nos cousins d’Outre-Atlantique. Spécialement en France où il fait l’objet d’un culte. Une multitude de pièces de rechange (échappements, kits de performance, jantes spéciales…) est proposée pour ce gros scooter qui est l’objet de préparations soignées. Plusieurs concurrents du fameux «Tour de France moto», un rallye routier d’une semaine à travers l’Hexagone, ont même choisi le T-Max 500 comme monture. C’est tout dire. À lui seul, il a créé une mini-révoluition dans l’univers du deux-roues motorisé. Il attire spécialement les amateurs de conduite sportive qui le tiennent en haute estime.
En Europe, l’attrait pour les maxiscooters est particulièrement marqué dans les grandes métropoles. En effet, ils sont idéaux pour les gens qui habitent en banlieue éloignée et recherchent un véhicule leur permettant de voyager rapidement et en tout confort pour aller travailler dans la grande ville. D’autant qu’ils se montrent très pratiques, plus que les motos à certains égards. Carénage enveloppant, bulle haute, selle large, moelleuse et confortable, vaste coffre sous la selle, boîte automatique, tout concourt au confort et au plaisir de conduite sur ces machines qui s’imposent comme une alternative viable aux motos de tourisme léger. De plus, une large gamme d’accessoires (tabliers et manchons protecteurs, poignées chauffantes, coffres arrières amo-vibles, prise accessoire 12 volts, GPS…) permet de les équiper en vue d’une utilisation toutes saisons.
Au Canada, le phénomène est moins répandu et, en dehors des deux Suzuki Burgman (650 et 400) et peut-être du Yamaha Majesty 400, les autres maxiscooters distribués au pays ont connu des fortunes diverses en termes de vente. Ainsi, le Yamaha T-Max 500, introduit au pays en 2009, commence seulement à se vendre en nombres suffisants pour justifier l’importation du nouveau modèle 2012 qui a été présenté lors du dernier salon de Milan, en novembre dernier.
Au pays, c’est au Québec que les maxiscooters sont le plus populaires. On dit souvent que les goûts des motocyclistes québécois sont plus européens qu’ailleurs au Canada et cette observation se vérifie une fois de plus. Ce qui explique également le succès des scooters, en général, et des roadsters dans la Belle Province.
Les problèmes de circulation que l’on observe à Montréal et à Québec, de même que la hausse du prix des carburants pourraient bien, à moyen terme, favoriser l’essor de ces véhicules chez nous. Il suffirait que les pouvoirs publics se décident à adopter des mesures favorisant l’usage des DRM pour que ce créneau connaisse le succès qu’il mérite légitimement.
Cependant, contrairement à l’Europe, ce ne sont pas les modèles sportifs qui attirent le plus la clientèle au Québec, mais ceux destinés à voyager, comme le Burgman 650. Ou encore le Piaggio X9 qui a connu un succès d’estime, malgré une distribution marginale.
L’autre caractéristique intéressante ici, c’est l’intérêt des amateurs de customs pour les maxiscooters. Serait-ce du à la position de conduite «pieds en avant»? À l’âge de cette clientèle pour qui le confort et la facilité d’utilisation sont des valeurs importantes? Difficile de l’affirmer avec certitude.
Contrairement, à ce que pensent beaucoup de gens, les propriétaires de maxiscooters sont des motocyclistes, car il faut absolument posséder un permis de conduire moto pour piloter ce type de véhicule. L’achat d’un maxiscooter participe donc d’un choix délibéré, fait en toute connaissance de cause, par des individus qui possèdent une expérience moto. En effet, très peu de personnes passent le permis moto spécifiquement pour acheter un scooter. Il s’agit d’un phénomène qui reste très marginal. Pour l’instant, en tout cas.
En 2012, un grand choix de maxiscooters s’offrira aux amateurs du genre. Une occasion rêvée d’en faire l’essai chez un concessionnaire ou à l’occasion d’une « journée démo » organisée par un constructeur. Même si vous ne passez pas du côté obscur de la force, vous serez ravis de l’expérience et vous ne pourrez que reconnaître le potentiel de ces machines.