Beau bouquet d'Anglaises à Vincennes
Intégralement refaite à neuf, cette Suzuki s’échangeait contre 5 000 euros, casque inclus.
Texte : Jean-Christophe Charron — Photos : Hélène Charron et DR
Le thème de cette édition était les « Anglaises d’exception » et l’exposition officielle nous a un peu laissés sur notre faim : si, bien sûr, les machines exposées étaient plus belles que neuves et toutes les marques anglaises historiques présentes, on n’y trouvait que des machines d’après-guerre parmi lesquelles une écrasante majorité de motos des années 60/70, soit du tout-venant pour qui s’intéresse un tant soit peu à la chose. Même si quelques raretés (Royal Enfield Constellation ou Triumph X 75) justifiaient tant bien que mal l’intitulé de l’expo, on aurait aimé être surpris par la présence de quelques monstres des années 20 ou 30, une AJS Big Port ou une Rudge, voire une Brough Superior… l’année prochaine, peut-être?
Le véritable intérêt de la manifestation résidait en fait dans les stands des clubs de marque, venus en masse et mettant un point d’honneur à faire de ce salon un moment d’exception festive : ainsi, le club Aermacchi avait-il loué les services d’une professionnelle du burlesque qui, en tenue très légère, époussetait soigneusement les belles Italiennes à l’aide d’un plumeau. De leur côté, les professionnels sont toujours plus nombreux à proposer des outils, de la documentation et, surtout, des refabrications de pièces qui ne sont plus disponibles : ce phénomène, jusqu’à présent surtout réservé aux motos européennes, s’étend désormais massivement aux marques japonaises et il est désormais presque aussi aisé d’entretenir une Kawasaki ou une Honda des années 70 qu’une machine contemporaine.
Quant aux chineurs invétérés, de nombreux stands leur permettaient d’acheter de la pièce d’occasion, voire des motos complètes en plus ou moins bon état. Outre l’intérêt bien connu des Français pour leur défunte production nationale et les vieux bicylindres anglais ou allemands, on constate qu’ils redécouvrent des catégories de motos pour lesquelles personne n’aurait donné un kopeck voici seulement trois ans: les gros trailbikes d’il y a 35 ans et les deux-temps sportifs des années 80/90 atteignent désormais des cotes peu raisonnables…
Pour ceux qui n’envisagent pas d’autre achat que celui d’une machine neuve, les importateurs français de Moto Guzzi, Triumph, Royal Enfield et Norton proposaient les rutilantes « néo-rétros » de ces marques.
Au rayon des accessoires, nous nous sommes attardés sur le stand des casques Airborn : cette jeune marque française, créée par l’ancien champion Raymond Roche, propose des jets de très grande qualité en fibre de verre, dont l’habillage intérieur est en cuir de Millau et la finition générale de très haut niveau. Le fabricant propose un vaste choix de coloris et de décors à des prix extrêmement doux pour un tel niveau de qualité et de confort.
Le goût pour les motos anciennes ne semble pas près de faiblir, puisque les chromes de Vincennes ont illuminé les yeux de plus de 21 000 visiteurs le temps d’un week-end pluvieux en banlieue parisienne.