Une action éminemment complexe !
Publié le 2 avril 2024
Ce matin, Martine a enfourché sa moto plus tôt, dans le but de compenser son détour par la montagne.
Une quinzaine de minutes plus tard, elle anticipe déjà le prochain virage. Elle relâche l’accélérateur, puis exerce une légère pression sur les freins. Sa vitesse d’approche étant ajustée, elle incline progressivement sa moto en fonction de la trajectoire qui se resserre. L’équation vitesse, inclinaison et trajectoire s’avère parfaitement résolue. Tout se déroule comme prévu.
La douceur de l’air, la résonance feutrée des échappements du bicylindre et le redressement de l’horizon génèrent chez elle un profond sentiment de bien-être. Une forme de satisfaction que les gens de moto associent souvent à la liberté.
Pourtant dans les faits, la manœuvre que Martine vient d’exécuter n’a rien de banal. Sans vraiment s’en rendre compte, elle a dû assimiler une multitude d’indices qui ont été perçus par ses sens avant d’être transmis à son cerveau. Ce dernier, après les avoir décodés et analysés, a commandé les gestes appropriés pour que Martine puisse effectuer cette manœuvre. Une manœuvre qu’aucun robot n’est encore en mesure de réussir mieux qu’un humain à ce jour.
Ce mythique sentiment de liberté viendrait plutôt d’une petite dose de dopamine, cette hormone reliée au plaisir, sécrétée par le cerveau de Martine en guise de récompense.