La XT quitte la route pour la piste
17 septembre – 100 tours
Il ne viendrait à l’idée de personne de prendre une Buell XB12XT – une voyageuse tout usage – pour faire de la piste. Et pourtant, c’est ce que j’ai fait. Et je ne le regrette pas le moins du monde. Je savais depuis au moins deux mois qu’une journée d’essai, au circuit de l’Autodrome St-Eustache, était prévue à la mi-septembre, afin de tester la nouvelle BMW HP2 Sport. Et j’espérais tourner une bonne partie de la journée aux guidons de la BMW, mais c’était avant de savoir qu’un invité surprise de renom ferait son apparition. Il s’agissait de Bertrand Gahel. Je travaille souvent avec ce dernier, mais c’était la première fois que je devais partager une moto avec lui. Je me suis alors dit que mon temps en piste avec la BMW serait restreint. Et que la Buell pourrait être un jouet très plaisant en attendant que les vieux aient terminé avec la HP2. Mon enthousiasme semblait inquiéter Didier qui n’arrêtait pas de me dire d’y aller mollo. J’y suis allé mollo. Puis, à mesure que je prenais mes repères, que mes sens s’affûtaient et que je découvrais ce nouvel univers pour notre XB, la vitesse augmentait. J’ai fait un premier 60 kilomètres avant de m’arrêter. Que du plaisir! Le freinage a assez rapidement commencé à perdre de son efficacité, m’amenant toujours un peu plus loin dans l’entrée de virage sans que je le veuille vraiment. Par moment, lors des décélérations intenses, je sentais que le train avant voulait chasser. Ce qu’il y avait de plus frustrant, c’est que les autres tournaient avec la HP2 Sport et une RC8. Pas besoin de vous dire que je me faisais bouffer tout cru. Ils sont plus rapides que moi en temps normal; ajoutez le facteur Buell vs bombe de l’année et j’étais ridiculement largué. J’avais beau accélérer avec toute la vigueur que le Twin me le permettait, j’allais rarement chercher plus de 170 km/h à la fin de la ligne droite, alors, qu’au même endroit, j’atteignais 210, voire 220 km/h sur la R1, en juillet. Genou à terre ? Êtes-vous fou ? Je n’ai jamais été même proche. Mais j’ai râpé le coin de mon pied gauche 2 fois. Je n’ai jamais ressenti de dégagement de chaleur excessif. Peut-être parce que j’étais trop concentré, ou que la moto filait trop vite. Est-ce que c’est une moto de piste? Dieu non! Mais j’ai pu faire environ une centaine de tours à son guidon et elle m’a donné beaucoup de plaisir. La même chose ne pourrait pas être dites d’une GL1800, je crois bien. En passant, j’ai réussi à faire une dizaine de tours avec la HP2 Sport, ce qui est pas mal dans les circonstances… Mais ça, c’est une autre histoire. Une que je vous raconterais un autre jour.
Ugo Levac