Construction émotive
28 juin — et quelques kilomètres de plus
Bien que plusieurs me connaissent comme un chialeux douillet lorsqu’il est temps de parler, par exemple, de l’onctuosité d’une selle, je ne suis pas de nature à me plaindre de la température. Tant qu’il fait mi-ensoleillé et que le mercure oscille entre 22 et 24 degrés, tout est bien pour moi… Mais avec le temps maussade des 2 dernières semaines, y a de quoi ronchonner. Lorsque j’ai vu une éclaircie en fin d’après-midi en revenant d’une fête d’enfants, j’ai largué femme et bébé au profit d’une courte virée sur mon bouillant destrier.
Honnêtement, je commence à m’y attacher. Il y a bien des trucs qui mériteraient d’être améliorés, comme les indicateurs du tableau de bord qui sont difficilement lisibles sous le soleil, mais l’expérience particulière que livre la XB commence à me plaire. Je persiste à croire qu’il faut avoir perdu toute sensibilité dans le bas du corps pour ne pas ressentir la chaleur qui émane du V-Twin de Milwaukee ou être amoureux de sa Buell au point d’être dans le déni le plus total. On m’a informé que ce problème s’amenuiserait avec le temps et les kilomètres. Je ne demande qu’à le croire. On verra bien à la fin de l’été.
Ça ne m’empêche pas de commencer à l’aimer sérieusement. En plus, l’exclusivité est flatteuse. Après être tombé par hasard sur un couple d’amis de longue date (Ian trouve « qu’ils » me passent des motos pas pires du tout cette année) je suis allé faire un tour dans les petites rues sur le bord de l’eau à Rosemère. En revenant, j’ai reçu une barre d’acier de 20 pouces de long sur le bout du pied à 110 km/h. Avoir été en gougounes ou en souliers souples j’aurais maintenant un pied à 6 ou 7 orteils. Un bon argument pour le port des bottes.
Ugo Levac