L'aventurière-sport
19 septembre – 417 km
Aujourd’hui, je suis allé me balader avec Patrick, un lecteur de motoplus.ca qui se trouve être le beau-frère d’un de mes amis. Après une couple de saisons au guidon d’une Ducati Monster 620, Patrick s’est acheté une BMW R1200S 2007 durant l’hiver. Afin de profiter au maximum de sa nouvelle monture avec laquelle il est tombé en amour, il a suivi un cours de conduite avancée, au circuit de St-Félicien, lors d’un voyage au Lac St-Jean. Puis il a participé à plusieurs journées d’essais libres au circuit Mécaglisse, à Notre-Dame-de-la-Merci. En plus de parcourir 16 000 km durant l’été, au Québec et aux États-Unis. Un vrai passionné, comme on les aime!
Patrick et moi nous sommes rencontrés lors du Salon de la moto de Montréal, en février dernier, et, depuis, nous avons entretenu un échange épistolaire régulier. Nous nous étions alors promis de faire une «ride» ensemble, mais, comme c’est souvent le cas dans ce genre de situations, l’occasion ne s’était jamais présentée… jusqu’aujourd’hui. Et pour le faire exprès, la dernière moto sportive que j’ai eu en essai, la KTM 990 Super Duke R, a quitté mon garage en fin de semaine dernière. C’est donc la Varadero qui me servirait de monture en l’occurence.
Ce matin, le soleil était radieux et le fond de l’air frais, presque frisquet. Des conditions idéales pour rouler. Après avoir échangé les banalités d’usage, nous nous sommes mis d’accord sur un itinéraire «sportif», fait de routes secondaires sinueuses, à l’écart des autoroutes. Nous commencerons par la 341 Nord, de l’Épiphanie à Rawdon, de là nous rejoindrons Val-St-Côme et Notre-Dame-de-la-Merci par la 337 Nord, la 343 Nord et la 347 Nord, puis St-Donat par la 125 Nord. Après le lunch, direction Lac Supérieur, par la 125 Nord et une petite route rapide dont j’ai oublié le nom. De là, nous mettrons le cap sur Mont-Tremblant et nous prendrons la 327 Sud jusqu’à Lachute pour rejoindre Montréal par la 148 Est et la 440 Est. Comme vous le voyez, rien que des belles routes.
Comme je n’avais jamais roulé avec Patrick, je l’ai laissé ouvrir le chemin et imposer son propre rythme. Il a commencé un peu timidement, ne sachant pas trop comment je réagirais, puis, après Rawdon, il s’est dégené et a mis du gros gaz. La cadence est alors passée de rapide à sportive. Et, pour être tout à fait franc, ça faisait mon bonheur. De prime abord, la Varadero ne semble pas être le véhicule de choix pour ce genre d’excursion. Pourtant, si on fait exception de la section très sinueuse de la 347 N, entre Val St-Côme et Notre-Dame-de-la-Merci, elle s’est montrée très efficace. Grâce à son couple abondant, elle négocie ces routes viroleuses avec facilité, sans qu’il faille abuser de la boîte de vitesses. Seules ses suspensions la trahissent parfois et vous rappellent que vous êtes au guidon d’une grosse aventurière et non d’une sportive. Les repose-pieds ont bien frotté à une ou deux occasions, mais à aucun moment la Varadero n’a dévié de sa trajectoire, ni manqué de garde au sol. Évoluant régulièrement dans la partie élevée de sa bande de puissance au cours de cette sortie, elle a démontré une puissance étonnante sans jamais s’essouffler. Ni rechigner à la tâche. Depuis le début de saison, la Honda m’a accompagné dans une multitude de sorties, la plupart correspondant parfaitement à son mandat. Mais, elle ne m’a jamais autant impressionné qu’aujourd’hui. Hors de son élément et poussée dans ses derniers retranchements, elle ne s’est pas avouée vaincue et a tenu tête à une opposition nettement mieux adaptée au parcours choisi et au rythme adopté. Une belle preuve de polyvalence!
Didier Constant