Invitation au voyage
1 450 km – du 16 au 23 août
En dehors du fait qu’elle m’a permis de renouer avec une région que j’adore pour sa beauté intemporelle et son calme serein, cette semaine de vacances dans le Bas du Fleuve a été l’occasion de confirmer l’extraordinaire potentiel au voyage de la Varadero.
Chargée comme une mule, la Honda s’est révèlée aussi efficace que confortable. La selle vous incite à rallonger votre itinéraire, à suivre le chemin des écoliers et musarder au gré de votre humeur. Les suspensions, qui initialement paraissent relativement souples s’avèrent en fait idéalement calibrées pour les voyages au long cours. Elles gomment les irrégularités de la chaussée comme si elles n’existaient pas. Vous avez l’impression de rouler sur un coussin d’air. D’autant qu’aucune vibration ne vient tempérer votre enthousiasme. Le moteur puissant et surtout très coupleux s’adapte parfaitement au rythme de ce type d’excursion où le meilleur moyen de parcourir de longues distances rapidement est d’adopter une cadence suffisamment soutenue pour ne pas se déconcentrer et régulière pour conserver une bonne moyenne. Si la vitesse est trop élevée, la fatigue et la consommation d’essence vous obligeront à arrêter souvent et vous perdrez du temps.
Ce périple a également mis en lumière plusieurs défauts de la Honda, certains mineurs, d’autres rédhibitoires.
- Le porte-bagages qui n’est pas ajouré ne facilite pas l’arrimage des bagages. Personnellement, j’utilise des sangles en nylon. Sur la Varadero, c’est quasiment impossible. Il faut recourir aux tendeurs, au risque d’endommager les plastiques et la peinture.
- Le poids haut perché de la XL1000V et sa hauteur de selle importante sont amplifiés par la charge (un passager, un sac de marin et un sac de réservoir extensible plein à craquer) qu’elle doit transporter pour l’occasion. Les manœuvres à basse vitesse ou les déplacements de la machine à la main prennent vite des allures de parcours du combattant. Mais tout ça est secondaire et on s’y habitue bon gré, mal gré.
- En fait, ça n’est rien en regard des turbulences créées par la bulle de carénage. En position basse, un flot continu d’air vient frapper votre casque au niveau des oreilles, générant un bourdonnement insupportable à la longue, même si vous portez des bouchons auditifs. En position haute, les turbulences frappent le dessus du casque. Il en résulte un sifflement agaçant et permanent accompagné d’une pression exagérée sur les cervicales.
Personnellement, j’aimerais avoir une ou deux bulles de rechange pour faire des essais et régler ce problème qui, selon moi, empêche la Varadero de s’exprimer au plus haut niveau. C’est d’autant plus dommage que dans son rôle de routière elle excelle. Peu de motos peuvent rivaliser avec elle à ce chapitre. Allez, Mr. Honda! Un p’tit effort et faites-nous une bulle qui fonctionne parfaitement. La Varadero le mérite!
Didier Constant