L’antithèse de la passion et de la vie !
Publié le 6 avril 2020
Pour faire passer la pilule de l’annulation des grands événements sportifs, certaines corporations au demeurant sérieuses organisent des rendez-vous virtuels. Grotesque !
Dans les sports mécaniques, MotoGP et F1 se couvrent de ridicule en nous offrant un ersatz de passion à deux balles. Des courses fictives auxquelles on nous demande de nous intéresser, voire de prendre part. Comble de l’hypocrisie, dans le même temps, la société continue de stigmatiser les enfants — ou pire, les adultes — qui jouent avec des amis imaginaires. Le ridicule ne tue pas ! Malheureusement !
Les rendez-vous eSport sont une gabegie. Une pathétique bouffonade ! Ce ne sont rien d’autre que des activités futiles dans lesquelles même les participants se ridiculisent. Comme la triathlonienne australienne Mirinda Carfrae qui a perdu une course virtuelle après que son mari eut trébuché et débranché le câble d’alimentation de son vélo intelligent. Le pire dans cette histoire, c’est qu’elle et son conjoint aient trouvé nécessaire de commenter l’incident et de justifier leurs réactions sur les réseaux sociaux. Quels losers !
Les eSports ne sont pas du sport — ils ne devraient pas pouvoir utiliser cette appellation frauduleuse — pas plus que les visites virtuelles de musées, d’expositions, les voyages numériques ou les simulateurs de pilotage ne constituent un substitut acceptable à l’original.
Que des particuliers s’adonnent aux sports électroniques dans l’intimité et le confort de leur salon, je peux le comprendre. Pour certains, il s’agit d’une évolution logique des jeux vidéo. Mais que des organismes comme la Dorna et la F1 tentent de nous duper en nous présentant leurs courses virtuelles comme des événements incontournables et qu’ils poussent la plaisanterie jusqu’à organiser des championnats virtuels, alors là, je dis « ça suffit ! »
Il faut arrêter de nous prendre pour des cons. La situation est déjà assez pénible comme ça sans ajouter l’injure à l’insulte. Surtout que pour combattre les effets du confinement forcé, il y a d’autres options : lecture, télé, films, vidéos, jeux de société, marche, jogging, cuisine… je pourrais allonger cette liste à volonté.
Cette vie virtuelle est une façon d’assister en direct à la mort d’une société qui a perdu ses repères, ses valeurs. On ne vit plus. On survit. De peines et de misères. En voulant se prémunir d’un virus, on supprime la vie dans ce qu’elle a de plus beau, de magique. On tombe de Charybde en Scylla.
Quand la crise sera passée, il faudra faire le décompte des tragédies humaines que notre peur aura engendré. Décès, dépressions, maladies mentales, suicides, accidents coronariens déclenchés par le stress. Sans oublier tous ces commerces et petites entreprises qui auront fermé leurs portes faute de pouvoir exercer leur activité. Ni bien sûr tous les particuliers qui seront littéralement ruinés et dont la vie sera à jamais brisée.
Il faudra aussi se questionner sur la façon dont cette crise aura été gérée. Pas seulement ici, mais à l’échelle planétaire.
Tous ceux qui pensent que « ça va bien aller ! » se mettent le doigt dans l’œil. Le virus est là pour rester. Il viendra et s’en ira de façon saisonnière. Sans prévenir. Il fait désormais partie de notre vie collective. Pendant ce temps, notre peur de mourir nous empêche de vivre ! Bienvenue dans la eLife !