Ou quand la connerie humaine est à la remorque des médias…
Publié le 4 mars 2020
Le battage qui accompagne l’actuelle épidémie de COVID-19 est un exemple du panurgisme médiatique qui sévit depuis plusieurs décennies dans les pays occidentaux.
Photos : Didier Constant, R-Pur
Depuis quelques semaines, on assiste à un unanimisme catastrophiste qui engendre une psychose incontrôlée et totalement illogique. Au point où des populations vivant dans des zones non touchées par le virus — et peu sujettes à l’être — sont prises de panique et commencent à stocker des denrées en vue de la fin du monde. On se croirait aux États-Unis au plus fort de la Guerre Froide, quand les gens construisaient des abris antinucléaires pour se mettre à l’abri des bombes russes. C’est le grand n’importe quoi.
En fait, il semblerait que les deux plus grandes sources de contagion actuellement soient les médias de masse et la bêtise humaine.
Le Coronavirus s’alimente de l’ignorance et de la peur des gens plus qu’il n’est réellement dangereux, voire mortel. Selon une analyse sérieuse, publiée le 17 février par les autorités chinoises, puis le 24 février dans la revue médicale américaine JAMA, et dont certaines données sont reprises dans La Presse +, il appert que le taux de mortalité est étroitement lié à l’âge des victimes. « Sur près de 45 000 cas confirmés, le taux moyen de mortalité est de 2,3 %, toutes classes d’âge confondues. Cependant, il est nul chez les enfants de moins de 10 ans. De 10 à 39 ans, il stagne à 0,2 %, donc très bas, pour passer à 0,4 % chez les quadragénaires, 1,3 % chez les quinquagénaires, 3,6 % chez les sexagénaires et 8 % chez les septuagénaires. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont quant à elles les plus à risque (avec celles déjà atteintes d’autres maladies) et affichent un taux de mortalité de 14,8 %. »
Les personnes âgées, un groupe dont je fais désormais partie, sont souvent les premières victimes des épidémies. On le constate avec la grippe, lors des épisodes de canicule ou lors des vagues de grand froid, par exemple. Leur système immunitaire est souvent affaibli et ils ont de la difficulté à combattre les virus et autres événements climatiques. Là encore, les statistiques le démontrent hors de tout doute.
Alors, pourquoi une telle crainte de mourir ? Surtout quand on n’a pas de vie ! Ça n’a pas de sens ! Ça a encore moins de sens pour nous, motards. Nous sommes supposés être des trompe-la-mort, des intrépides, des durs de durs. Et pourtant, comme la meute des moutons effarés, nous remettons en cause nos vacances en Europe ou notre participation aux quelques Grands Prix encore inscrits au calendrier de la FIM/Dorna. Laquelle se montre complètement inapte à faire entendre raison aux gouvernements du Qatar ou de la Thaïlande, pour ne parler que des cas récents.
En tant qu’acteur de l’industrie du voyage depuis plus de 20 ans — j’ai un permis d’agent de voyage en bonne et due forme —, j’ai assisté à ma part de catastrophes et d’épidémies. Souvenez-vous du 11 septembre 2001, des épidémies de SRAS (2002/2003), de grippe aviaire (2004), de la maladie à virus Ebola (2014/2015), ou encore de l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll en 2010, laquelle a perturbé le trafic aérien pendant des semaines. Chaque fois, l’émotion l’emporte sur la raison. La peur sur la logique. Si la vérité est souvent la première victime de la guerre, la pensée rationnelle, quant à elle, s’efface devant la peur. Jugeons avec notre cerveau et non avec nos tripes. Soyons clairs, nous avons plus de chance de mourir dans un accident de la route, de l’usage du tabac ou encore de la grippe commune que du Coronavirus.
Mais une chose est sûre. Nous allons tous mourir. C’est une vérité indubitable. L’important c’est de vivre pleinement dans l’intervalle de temps qui nous est alloué. Et de prendre des décisions en pleine connaissance de cause.
Heureusement, quelques sites traitent intelligemment du Covid-19. Ils parlent des modes de contraction du virus et des traitements à suivre, en plus de donner des chiffres précis sur le nombre de décès et de rétablissements après avoir contracté le virus. Le fait d’être infecté par le Covid-19 n’est pas une condamnation à mort. Loin de là. Il s’agit, dans les cas les plus sérieux, d’une mauvaise grippe qui pourrait vous conduire à l’hôpital pour quelques jours. Sauf pour les personnes dont le système immunitaire est déjà compromis et les personnes âgées qui sont beaucoup plus à risque, comme le soulignent les études pré-citées.
Alors, pas de panique. Prenez le temps de consulter ces sites à tête reposée. Loin de la folie médiatique.
La menace d’une pandémie plane sur nous depuis des décennies. Il suffit de se souvenir des épidémies de choléra du 19e siècle ou encore de celle de grippe espagnole en 1918 pour réaliser que nous n’en sommes pas à l’abri. Il faut donc être alertés et prudents, sans pour autant tomber dans une paranoïa irraisonnée et incontrôlable.
« La vie est une maladie mortelle transmissible sexuellement, » disait Woody Allen à la blague. Mais ce n’est pas une raison pour arrêter de la transmettre. Car il s’agit d’une si belle maladie. Ne la gâchons pas par peur, ignorance ou désinformation.
Si vous avez décidé de voyager à l’étranger cette année, je vous conseillerais de réfléchir posément, de planifier et de laisser les autres paniquer. Cet été, nous serons moins nombreux sur les routes et les tarifs seront certainement beaucoup plus abordables en raison des pressions exercées sur le tourisme mondial par l’épidémie.
Choisissez vos destinations intelligemment, en tenant compte des risques réels d’infection. Éviter les pièges à touristes et les grandes villes pour vous concentrer sur les sites bucoliques. Si les interdictions touchant certains pays asiatiques, comme la Chine, persistent, vous aurez les plus beaux sites touristiques pour vous tout seul cet été. Et vous pourrez faire des photos de monuments célèbres comme le Colisée de Rome, le Grand Canal de Venise ou des magnifiques villages colorés des Cinq Terres sans avoir des milliers de touristes chinois dans le viseur de votre appareil photo.
Personnellement, j’ai vraiment hâte d’aller en France et en Italie cet été. De toute façon, nous voyageons par les routes sinueuses et pittoresques que fuient habituellement les touristes pressés et nous nous tenons à l’écart des sites touristiques. Pour ce qui est des masques médicaux, nous n’en aurons assurément pas besoin. Nous portons des casques intégraux la majeure partie du temps et nous nous tenons à plus de 10 mètres du plus proche voyageur. Peu de risque d’infection donc.
Il suffit simplement de penser à se laver régulièrement les mains, surtout avant de manger ou en sortant des toilettes et autres lieux publics, mais ça, nous le faisons déjà régulièrement. Penser également à mettre des mouchoirs et du désinfectant pour les mains dans nos sacs de réservoir. Quelques cachets d’aspirine aussi. Et tout devrait bien se passer. On croise les doigts ! D’ici là, souhaitons que les médias trouvent une autre catastrophe à couvrir ! Ça nous fera des vacances !