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La solidarité motarde existe-t-elle encore en 2015?

Avec mes baskets moto, mon blouson de cuir et mon casque « Racing » j’ai l’air d’un p’tit jeune, mais mes cheveux grisonnants témoignent de mon vécu. (photo © Dave Beaudoin)

 

Cette question,  je me la pose régulièrement depuis quelques années déjà. Elle est revenue sur le tapis cette semaine lors d’un repas au restaurant avec mon pote Patrick, lui-même motocycliste. Patrick est un authentique passionné avec qui j’ai entrepris de nombreux voyages, dont un magnifique périple de trois semaines, l’an dernier, qui nous a fait traverser une dizaine de pays alpins, sans parler de notre pèlerinage annuel en Drôme.

Je comprends un peu ceux qui ne retournent pas le salut, même si ça me gêne de l’avouer. En fait, je me sens très éloigné de certains motards que je rencontre. Il y en a très peu avec qui j’ai des atomes crochus, avec qui je connecte, avec qui j’ai envie de rouler. Nous ne venons assurément pas du même monde, même si ce n’est pas une raison de nous éviter. Nous ne vivons pas la même passion ou, à tout le moins, nous ne l’exprimons pas de la même manière. La grande majorité des motards ne sont pas des gens que je côtoierais dans la vie quotidienne. Avec lesquels je deviendrais ami ou avec lesquels je partirais en vacances. Soit par manque d’intérêts communs, soit en raison de différences culturelles ou de divergences d’opinions. Pourtant, je salue tous les motocyclistes que je croise, mais pas les Spyder — il y a des limites tout de même. Et si un motard est arrêté au bord de la route, je m’arrête pour vérifier s’il est en panne et si je peux l’aider (ceci dit, je m’arrête aussi quand un automobiliste est en panne). Est-ce par solidarité ou par habitude? À moins que ce ne soit à cause de mon éducation. Va savoir!

Je me demande parfois si le fait de partager un intérêt pour la moto dédouane les motards de leurs défauts ou de leurs vices à mes yeux? Peut-être qu’inconsciemment, je m’attendais à ce que tous soient des gens de qualité faisant preuve de bon goût. Nos idéaux de jeunesse nous amènent souvent à entretenir des attentes démesurées à l’égard des gens qui partagent nos passions. Ce qui nous laisse amèrement déçus parfois. Statistiquement, on retrouve le même échantillonnage d’individus dans la communauté motarde que dans la population générale et les probabilités de tomber sur des personnes que l’on n’apprécie guère pour toutes les bonnes raisons du monde sont identiques. Il y a donc autant de risques de tomber sur un con à moto qu’en voiture ou à pied.

Patrick semblait partager le même constat. « On vit un peu la même chose dans le milieu du camionnage — il est trucker au cas où vous ne l’auriez pas deviné — et on se fait signe quand on se croise. Pas sur la 401, c’est sûr. Sinon on passerait notre temps la main en l’air. Mais sur les routes moins fréquentées. C’est sûrement dû au fait qu’on partage non seulement le même métier, mais surtout les mêmes galères. »

Intéressant! Serait-ce donc la marginalisation que nous avons subie collectivement à l’âge d’or de la moto qui s’exprimerait à travers ce salut que les plus âgés d’entre nous affectionnent tant? Celui-ci serait-il une réminiscence des temps immémoriaux, un réflexe conditionné par des années de lutte pour notre reconnaissance sociale? Pour notre survie?

Exemple type d'un motard et de sa compagne candidats aux Darwin Awards. L'équipement reflet de la conscience...

Exemple type d’un motard et de sa compagne candidats aux Darwin Awards*. L’équipement reflet de la conscience… (photo © Didier Constant)

À mon avis — et je peux me tromper —, c’est le succès de notre sport, en partie causé par l’arrivée massive au début des années 90 de « baby-boomers » aisés à la recherche de sensations fortes et de validation instantanée qui est à l’origine de la déchéance de la solidarité motarde et du salut. Les passionnés sont devenus une espèce menacée. Ils sont progressivement remplacés par des conducteurs dilettantes — et là j’emploie le terme conducteur plutôt que pilote à dessein — par des hédonistes et des motards du dimanche. Par tous ceux qui voient dans la moto un mode d’affirmation de soi plutôt qu’une passion, qu’un sport ou qu’un art. Un art de vivre. Par ceux qui ont forcé l’industrie à développer des produits de niche correspondant à leurs besoins spécifiques ou à leurs mauvaises habitudes de conduite. Par ceux qui glorifient l’électronique qui les absout de leur manque d’expérience et de talent.

Personnellement, je respecte toutes les catégories de motocyclistes — les sportifs, les acrobates, les bikers, les roule-toujours, les baroudeurs du dimanche, les capitaines de navire, les frimeurs, les poseurs du Dairy Queen, les enduristes —, même si je ne comprends pas toujours leur manière de pratiquer la moto. Il y a presque autant de façons de faire de la moto qu’il y a de motards. Et aucune n’est meilleure que l’autre. Juste différente.

Pourtant, je m’interroge sur le fait que notre espèce se dilue, que la pratique de la moto soit de plus en plus marginalisée. Mais aussi que les motards soient de plus en plus méfiants, pour ne pas dire agressifs, à l’égard de ceux qui ont choisi une façon distincte de vivre la moto. Dernièrement, il m’est même arrivé de recevoir un doigt d’honneur de la part d’un Harleyiste que je venais de saluer. Il faut dire que je pilotais une petite sportive de 300 cc ce qui a du me faire passer pour une « femmelette » à ses yeux. Indigne de mériter un retour de salut de sa part.

Quand je rencontre des motocyclistes sur la route, ils sont souvent surpris quand j’enlève mon casque et qu’ils découvrent ma calvitie avancée et mes cheveux gris. Si eux-mêmes sont vieux et que l’on vient de se « tirer une bourre », l’étonnement est alors mutuel. L’autre devient un miroir dans lequel notre propre vieillesse se reflète. Les jeunes quant à eux sont étonnés qu’un « papy » puisse encore rouler à moto, et plutôt bien, dois-je ajouter sans aucune modestie. Ébahis aussi de constater que la passion que j’éprouve pour la moto transpire par tous les pores de ma peau après tant d’années. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir de nombreux autres centres d’intérêt, d’être curieux et cultivé tout à la fois.

Dans les années 60-70, voire 80, il était facile de définir le portait-type du motocycliste lambda. La loi du petit nombre garantissait notre unicité et renforçait notre intégrité identitaire. Les motards formaient une famille composée d’individus réunis par la même passion, le même attachement et la même fraternité. Une communauté constituée de personnes disparates ayant peu de choses en commun, si ce n’est l’amour de la moto, dont les membres se reconnaissaient au premier coup d’œil et se saluaient parfois ostensiblement, souvent discrètement.

Si le fait d’être plus nombreux aujourd’hui nous garantit une plus grande visibilité et contribue à nous donner un début de respectabilité, il nous fragilise en tant que groupe. Couper du vin avec de l’eau le dégrade irrémédiablement. Le pervertit. L’abandon insidieux du salut marque à mon avis la disparition irréversible de la solidarité motarde. Et toutes les valeurs partagées par notre phratrie à la fin du siècle dernier semblent désormais désuètes, surannées, voire folkloriques. Ou alors, c’est moi qui vieillis.

 

* Les Darwin Awards sont des récompenses humoristiques décernées aux personnes décédées ou stérilisées à la suite d’un comportement particulièrement stupide de leur part, et sont ainsi remerciées (le plus souvent à titre posthume) pour avoir, de cette façon, contribué à l’amélioration globale du patrimoine génétique humain.

12 réponses à “La moto, passion ou posture?”

  1. André Mailhot

    Salut Didier. Je doit te dire merci Didier pour me donné la chance de pouvoir te lire, que se soit un essais moto ou un commentaire. Je tombe rarement sur des commentaires qui abonde dans le même sens que moi, et j’en parle souvent avec une  »vieux » chum. Mais avec toi tu mise toujours dans le mille. Et oui tu as raison, moi ont me vois comme le  »vieux crouton sur son vieux tromblon », mais moi c’est mon choix à 100%, personne n’as décidé à ma place. Oui ça me désole de faire la même constatation que toi, mais bon,  »l’essence » se perd. Souvent ont me dit que je suis  »un vrais », ça sa commence à me  »drillé » pas mal. Un vrais c’est quoi, dans ton texte ce matin, ben oui je me reconnais, pour une fois……………….et c’est pas la première fois. Tu as ce  »don » de misé droit dessus. Tu as la chance de voir la moto d’un œil bien placé, on dirais avec une sorte de recul, je sais pas, mais sa remonte à loin les dernière fois ou j’eu la chance de lire un si bonne article qui n’était pas de toi, merci Didier. Comme je dit souvent à mon vieux chum, nous ont est des en voie  »d’extinction » mouha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha, mais c’est pas grave, ont as du fun pareille. Bonne journée Didier.

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  2. Samy

    Je ne suis motard que depuis deux ans alors je ne peux témoigné de la perte du Salut. Par contre j’ai été suspris de constater que j’accumule un important kilomètre sur l’odomètre face à la majorité des motocyclistes que je connais et rencontré. 45 000km en deux ans. La plupart des mes confrères n’accumullent même pas 5000km par année. Probablement que je vais réduire ma moyenne de kilomètrage avec le temps et l’usage.

    Soit dis en passant. Je Salut presque tout le monde -incluant scooter, Harleys , trois roues et Policiers (vous devriez voir la surprise de ces derniers…:P) sur la grande route. Je voudrais bien faire moin de salut en ville mais je me retrouve souvent à répondre un Salut que l’on ma adressé.

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  3. Jacques Boissinot

    Bon texte. Merci.

    Ça représente exactement ce que je vois sur la route. Nous sommes tous les deux des « baby-boomers » mais passionnés d’avant 1990. Je salue tout le monde de la moto, peu importe leur monture.
    Tant pis pour eux, les snobs.

    Jacques Boissinot

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  4. Luc Forget

    Nous, c’est ma femme qui se charge des saluts. Nous roulons souvent en duo… et full gear plus de 10 000 km annuellement. Pour nous, la formation est primordiale… Étonnamment, nous allons au pays de l’Oncle Sam à l’occasion et nous y constatons que le salut est plus présent de ce côté-là de la frontière, surtout par les motards en Harley (lire moins de discrimination).

    Par contre, côté habillement, moins on en porte plus le sentiments de sécurité semble présent. C’est valable des deux cotés de la frontière… et spécifiquement durant les grands rassemblements comme le bike week et autres

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  5. Martin R.

    Salut Didier,

    Encore de justes réflexions sur nous, motards et notre monde. Merci!
    J’ai la chance de rouler maintenant sur trois montures totalement différentes: BMW R1150GS, Kawa Super Sherpa et la réalisation d’un vieux rêve de jeunesse, un V45 Magna 1987.

    Je salue tout ce qui a deux et trois roues, en autant qu’ils soient enfourchés. Les jeunes (et moins jeunes!) en scooter sont toujours surpris. Mais le plus drôle, comme tu as mentionné, c’est que le salut dépends de ta monture. Quand je suis sur le GS: presque rien des harleyistes et customs mais pratiquement des révérences des autres gros double-usagistes! En Sherpa, pratiquement rien du tout et en custom, tout le monde me salue!! Ça me fait tellement rire (maintenant) quand on me regarde et on ne lève pas le petit doigt. Je me dit qu’il m’aurait probablement salué si j’étais sur une autre moto!!! Et pourtant, je suis toujours le même passionné sous mon casque et surtout, j’arbore la même passion sur chaque monture, pour des raisons différentes.
    Pour ma part, je considère que le salut motocycliste ne se perd peut-être pas tant que ça, mais il se catégorise ou plutôt discrimine beaucoup. Mais pas chez nos voisins du sud !
    Salut à tous… et toutes!

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  6. Christian

    Quand j’ai commencé à rouler en moto, avec ma 125, en 1980, j’avais un sentiment bien ancré en moi depuis des années. Le motard était un voyageur et la moto un formidable outil pour satisfaire ses envies de prendre la route, toujours plus loin.

    J’ai vite réalisé que la vérité était tout autre et que, derrière le motard, il y avait toutes sortes d’hommes et de femmes, très différents de moi.

    Pour ma part, le salut motard a été une évidence et, 900 000 kilomètres plus tard, je ne me pose pas de questions, ma main gauche quitte naturellement la, poignée au guidon pour donner et recevoir (pas toujours). Ce salut m’apporte un très court moment de bonheur, le sentiment de partager cet espace de liberté. Il y a une semaine à peine, c’est à deux motards de la police que je l’ai donné et l’un des deux m’a répondu, dans un geste que j’ai pris pour de la sympathie.

    Cela fait longtemps que j’ai pris conscience de nos différences, que je sais n’avoir aucun atome crochu avec certains, et j’ai la conviction qu’il est inutile de vouloir les changer. C’est cette variété humaine qui construit la société.

    J’ai aussi la certitude que de donner sans rien attendre en échange est la meilleure manière d’amorcer un début de changement c’est l’autre. Quoi de plus gratifiant que de donner beaucoup plus à l’autre que ce à quoi il s’attend recevoir de nous. Cela ne peut que l’inciter à changer, à être plus ouvert.

    D’ailleurs, lors de mes voyages un peu lointains, j’ai souvent reçu énormément des gens de rencontre, même s’ils n’étaient pas motards, et je suis persuadé que cela m’a construit, que leur attitude m’a transformé, dans le bon sens. Rien de tel que l’exemple de l’autre qui ne vous fait aucunement la leçon, mais qui se contente d’agir, pour être convaincu.

    Bien sûr, le monde motard a évolué, chez nous, en France, comme chez vous au Canada, je suppose. Le motard roule de moins en moins, peu importe. Je continue à partager avec lui lors des arrêts ou chez mon concessionnaire. Et c’est toujours instructif.

    Le changement très positif que nous avons connu en France, est celui de nos relations avec les automobilistes. Je suis étonné du nombre de voitures qui, spontanément, se rangent sur la droite pour me permette de pouvoir les dépasser, sans mordre la ligne blanche.

    Parfois, je suis même obligé de ralentir pour leur faire comprendre, qu’aujourd’hui, je ne suis pas pressé ! Je les remercie toujours chaleureusement et j’aime cet échange entre deux mondes différents, mais respectueux l’un de l’autre. Parfois, je me dis même que, derrière son pare-brise, l’automobiliste est en train de murir doucement pour aboutir, dans quelques années, au passage du permis moto.

    En résumé, mon bonheur en moto n’a pas pris une ride, contrairement à moi!

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  7. Patrick C.

    Bonjour M. Constant,

    Grosso modo, je partage votre point de vue. J’ai remarqué le même phénomène. Par contre, là où je crois que vous reproduisez le phénomène décrié, c’est quand vous dites ne pas saluer les utilisateurs de Spyder/Can-Am. J’ai aussi l’impression que ces engins sont des « motoneiges sur roues » mais réalise que les gens qui ont choisi ce produit plutôt qu’une « vraie » moto à 2 roues ont parfois des raisons et un historique qui peuvent justifier ce choix.

    Ayant pour ma part une Harley adaptée de type trike, je constate que la communauté motocycliste vieillit, ont parfois des limitations physiques qui ne permettent plus l’utilisation d’une 2 roues mais qui souhaitent conserver le feeling qu’on apprécie tous. Aussi, le manque de relève (coûts obligent!) nous oblige à reconsidérer notre vision de ce segment d’usagers de la route sans quoi ce type d’usagers disparaîtra d’ici quelques années et les irréductibles le paieront très chers en terme de permis et immatriculations. Sachez que ces utilisateurs de Spyder et de Trike contribuent au même titre que les motos dites « régulières ».

    Partant du fait que l’union fait la force et que certaines instances pourraient être tentées de diviser pour mieux régner, la prochaine fois que vous croiserez un utilisateur de Spyder ou d’un Trike qui vous salue, retournez-lui son salut. Il n’est pas si différent qu’il puisse le paraître!

    Patrick

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  8. Denis Hotte

    Bonjour Didier Constant,

    De bonnes réflexions sur l’attitude des motocyclistes et un bon texte, captivant à lire, comme toujours!

    Je roule depuis 1974, cela donne une idée de mon âge… Un seul intermède de quelques années sans moto, jusqu’au jour ou un copain à moi m’a proposé de faire un petit tour avec sa dernière acquisition… le lendemain je préparais mon retour sur une nouvelle monture.

    J’ai toujours salué les motocyclistes que je croisais et je le fais encore sans discernement de catégorie. À l’inverse, je perçois souvent une discrimination évidente selon la monture que je possède.

    J’ai eu toutes sortes de moto, bien qu’autrefois, la plupart étaient des motos régulières légèrement transformées. Habituellement j’avais tendance à les modifier comme routière. Des cylindrées moyenne surtout: une Triumph, plusieurs Honda: Supersport , Silverwing etc. et maintenant un scooter Suzuki Burgman 650 de 51,000 km au compteur.

    Catastrophe, le bonhomme roule en scooter, envoyez-y pas la main, il ne fait plus parti de la gang, surtout que c’est une machine qui ne gronde pas… Pourtant, je suis le même gars, toujours sur deux roues, roulant à la même vitesse?

    C’est peut-être différent en Europe, mais ici au Québec le gros scooter m’a marginalisé.

    Au plaisir de vous saluer, si je vous croise !

    Denis

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  9. Rémy P

    Bonjour Didier,

    Mon commentaire ira dans le même sens que celui de Denis hotte plus haut. Plus le temps passe plus la ligne de vie raccourcie, plus l’envie de tout essayer me démange.
    Après avoir roulé sur toute sortes de moto et de cylindrées, j’essaye actuellement un maxi-scooter (arthrite et autre vieillerie du genre m’y ont amené) que je fais rouler partout, moto camping (heu scooter-camping) que je charge comme un mulet sans compter mon clebs en back seat, les longues rides mais aussi l’utilisation « utilitaire » boulot, transport de tout genre, déplacements au centre ville et j’en passe

    alors dès que je suis passé dans la classe honnie, c’est comme si j’étais devenu transparent, un pôvre niaiseux attardé, trop débile pour avoir une moto mais quand je les croisent ceux qui économisent leur salut je sourie tout seul en pensant que plus de la moitié de ces seigneurs hauts perchés dans leur caste de rouleux du dimanche, je ne les vois jamais des que le froid est là, début et fin de saison, sous la pluie et tout autre mauvais temps. pourtant je coure les mêmes risques qu’eux avec les mêmes peurs et les mêmes joies.
    Je remercie tout ceux qui m’envoie un petit salut, ça me conforte dans l’idée qu’il y a encore des gens biens et que le mot solidarité et acceptation de la différence veut encore dire quelque chose.

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  10. VARALAND

    Bonjour,

    Que de vérités exprimées dans ses lignes, en particulier dans les deux dernières interventions.

    Permis A en poche depuis 1984 et jusqu’en 1992 (naissance de ma fille) pas de voiture après avoir gouté aux joies du 2RM sur différentes montures ;

    Trail, sportives, routières, et même side-car, j’ai terminé ma carrière de motard en 2011 en passant de la Varadéro 1000 au Satelis 125.

    Vous vous doutez bien que depuis 4 ans je n’ai plus droit au V… !

    Je m’en passe aisément, vu ce qu’il représente depuis quelques années, la moto est devenue un objet de consommation, de frime, tout comme le dernier smartphone, il faut qu’elle soit le plus possible visible, avoir une tenue de pilote de course assortie le tout dans des couleurs qui pètent, fluo si possible.
    Afin d’exprimer sa virilité, sa puissance son niveau de vie…

    Une expérience à tenter, arrêtez vous, simulez une panne et observez les réactions des motards…
    « Les meilleurs » iront même jusqu’à klaxonner pour que vous tourniez la tête afin d’admirer leur beau V ! C’est du vécu au début des années 90 avec une 900 XJ.

    Savoir d’où l’on vient et si possible où l’on va…

    Amicalement, à tous ceux qui sont intérressés par ce sujet.

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  11. Georges MELA

    Bien observé Didier et merci pour ton papier. La société, fusse-t-elle motarde, quel creuset pour l’écrivain que tu es!!!
    Pour ma part le salut que j’adresse à tous, participe de la joie d’être en moto, du plaisir d’allonger des km, de goûter aussi bien les senteurs estivales, que les odeurs de pluie.Ce salut participe du partage.
    Si les 2 roues croisées répondent à nos saluts, tant mieux pour eux, sinon c’est tant pis, ils passent à côté de cet esprit de fraternité dont tu parles.
    Je ne manque jamais non plus de remercier par un signe les voitures qui nous facilitent le passage.
    Mis à part les deux automobilistes qui ont faillis me mettre au tas ce matin entre Six-Fours et Toulon(2 fois en une heure!), ceux-là je ne les ai salué que d’un seul doigt, et tant pis pour leur réponse.

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  12. Rémi Barrette

    Je suis moi-aussi un motard de longue date. Plus de 43 années de bonheur sur 2 roues. J’ai connu la dernière année « pas de casque obligatoire » au Québec.

    À mes débuts en moto, on n’était vraiment pas aussi nombreux que maintenant. C’était un réel plaisir de se saluer sur la route. Il y en a tellement maintenant que, ça prendrait une petite main en plastique montée sur un ressort pour fournir à la tâche (c’est une blague…).
    En fait, je salue toujours ceux que je croise et j’obtiens une réponse de la plupart.
    Il y a probablement les « baby boomers » qui ont un peu de difficultés à retourner le salut car ils ont débuté sur le tard dans ce beau monde de la moto et ne sont pas trop à l’aise de laisser la main gauche quitter le guidon ne serais-ce que quelques secondes. Ça doit être ceux qui lèvent 2 doigts sans lâcher la poignée gauche. J’obtiens quand même un bon pourcentage de salut.

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