Un nain au pays des Grands
Sans rien chercher à enlever au talent du Majorquin — il est sûrement le plus doué de la jeune génération des pilotes de MotoGP, avec Casey Stoner et Marco Simoncelli —, j’avoue ne pas avoir beaucoup d’estime pour lui. Je le trouve aussi arrogant que futile et je n’apprécie guère ses pitreries de sale gosse gâté qui suce sa Chupa Chups en parlant aux Grands.
En fait, je n’ai pas vraiment de respect pour l’homme. Qui confond humour et humiliation. Qui ne supporte pas que lors du GP de Valence — qu’il considère comme son GP national, même si la Catalogne possède un statut de communauté autonome, soit dit en passant —, Rossi ait eu plus de partisans que lui dans les tribunes. Au point de polémiquer sur le sujet dans une entrevue donnée à un grand magazine moto en arguant que ça s’explique simplement par le fait que Rossi est en MotoGP depuis plus longtemps que lui. C’est tellement petit!
En fait, il y a une bonne raison à la popularité de Rossi…
Que l’on aime ou non Vale, il faut bien reconnaître qu’il est aujourd’hui le SEUL pilote qui soit plus grand que le sport lui-même, comme on a pu le vérifier lors de son absence, à la suite de son accident. En dehors de son talent, lequel est immense, encore aujourd’hui, n’en déplaise à certains, Rossi possède une qualité qui fait défaut à Lorenzo, comme à Casey Stoner, Dani Pedrosa ou encore Nicky Hayden. Ça s’appelle le charisme. Un don que l’on qualifie comme l’autorité, l’ascendant naturel qu’exerce une personnalité sur autrui. Demandez à Giberneau ou à Biaggi ce que cela signifie. Ils vous l’expliqueront dans le détail.
Malgré son air supérieur et sa confiance affichée, Lorenzo subit la loi de Valentino, comme tous les autres pilotes du plateau. Et les spectateurs ne s’y trompent pas. Pas même les Espagnols et encore moins les Catalans. Demandez à n’importe quel amateur qui est le « patron » du MotoGP et il vous répondra immanquablement « Rossi! »
En plus de ne pas avoir de charisme, Lorenzo n’a pas de classe. Son attitude hautaine lors de l’absence de Rossi, ses propos indignes d’un coéquipier et sa condescendance, lors du retour de Valentino, témoignent d’une petitesse de caractère qui finira par lui jouer des tours. Je doute franchement qu’il devienne un jour le «Boss» du paddock.
Aujourd’hui, si je devais désigner un successeur à Rossi, je choisirais, dans l’ordre, Marco Simoncelli, Casey Stoner ou Ben Spies. Et je donnerais un accessit à Andrea Dovizioso.
Rossi fait partie de la race des Grands et il continuera de marquer les générations futures, tout comme ses prédécesseurs. Je ne suis pas sûr qu’il en soit de même pour Lorenzo. À moins que l’Espagnol change. Mais en est-il capable?
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