Vers des motos écologiques?
Le Yamaha FC-DII est un véhicule urbain alimenté par une pile à combustible de très haut rendement.
Aujourd’hui, l’écologie s’invite à toutes les tables et se mêle de toutes les discussions. La tendance est au vert. Impossible d’y échapper. On mange bio, on boit bio, on parle bio, on s’habille bio, on roule bio — mais seulement en vélo — on est à la veille de mourir bio. Sans laisser de traces.
Et la moto dans tout ça? Elle poursuit son petit bonhomme de chemin, tranquillement, sans faire de bruit pour qu’on l’oublie un peu. Il faut dire qu’elle a mauvaise presse en ce moment, au même titre que l’automobile d’ailleurs. Comme bien d’autres industries, elle cherche désespérément à trouver une réponse immédiate à une question que l’on a oublié de se poser depuis longtemps. L’application de la norme Euro 3 est un pas dans la bonne voie, mais ce n’est qu’un début de réponse. Tout comme les campagnes visant à promouvoir l’utilisation des deux-roues motorisés en tant qu’alternative à l’auto. Mais il faut aller plus loin car, à long terme, ces mesures seront aussi efficaces que la pose d’un pansement sur une fracture ouverte. Nous devons vraiment changer nos manières de faire, revoir nos priorités et militer pour des motos propres si nous voulons faire avancer les choses.
De son côté, l’industrie tarde à réagir. En fait, elle ne bougera que forcée et contrainte, par la pression du public et des autorités. Dans un premier temps, elle va concevoir des véhicules moins énergivores, basés sur le moteur à explosion. Ce n’est qu’en dernier recours qu’elle développera des motos utilisant des énergies renouvelables ou non polluantes.
À ce chapitre, de nombreuses avenues sont explorées. Pile à combustible, biocarburants, moteur à hydrogène, moteur-roue, aucune avenue n’est écartée. On reparle même du moteur à eau. C’est vous dire si on est désespéré. La technologie hybride, celle qui a la faveur des spécialistes et du public pour l’instant, continue de faire des adeptes. Pourtant, au risque de me tromper, je pense qu’elle ne constitue qu’une solution transitoire dans la mesure où elle ne vise pas à remplacer l’énergie fossile, mais à minimiser ses impacts momentanément, à les rendre plus acceptables socialement. Et pendant qu’on cherche à réduire la consommation de nos moteurs actuels, on ne travaille pas sur des solutions à long terme visant à remplacer les énergies fossiles. Et on ne remet pas en cause la prédominance du pétrole dans notre mode de vie. Si nous n’apportons pas de réponse à ce problème rapidement, les options qui s’offrent à nous seront de plus en plus rares. Et que vous rouliez en auto, en moto ou en vélo n’y changera rien, malheureusement.