À la recherche de la perfection
Ce matin, mon ami Denis et moi avons ramené la BMW R1200R de presse que j’avais en essai chez Moto International. Comme nous le faisons chaque fois que nous testons une BMW depuis maintenant quatre ans. Cette moto, j’attendais de poser mes fesses dessus depuis que je l’ai vue au Salon Intermot de Cologne, en octobre dernier. Et je n’ai pas été déçu.
Ceux qui me connaissent savent ma passion pour les Boxers allemands. Mais, contrairement à beaucoup de Béhémistes convaincus, j’aime par dessus tout les roadsters de la marque de Munich. Encore plus que les légendaires RT et GS. Ce qui n’est pas peu dire. Car, pour moi, ces deux modèles constituent une référence absolue. J’aime la simplicité des modèles R. La façon particulière qu’ils ont de synthétiser les qualités intrinsèques des RT et GS, sans leur côté tape à l’œil, sans leur sophistication, ni leur équipement pléthorique. La R est la routière ultime: simple, efficace, compétente. Elle offre toutes les qualités de ses sœurs dans un ensemble homogène qui privilégie l’efficience. Ce qui n’empêche pas son propriétaire de goûter malgré tout au luxe germanique. La R propose une tenue de route impériale, des suspensions parfaitement calibrées, un confort royal, un freinage (avec ABS) impossible à prendre en défaut et tous ces petits plus (poignées et selle chauffantes, ensemble de bagages haut de gamme, ABS deux voies, prise accessoire 12 V, suspensions Telelever/Paralever…) qui font qu’une BMW est une routière incomparable, quel que soit le modèle choisi, une machine authentique qui se distinguera toujours des japonaises de qualité et de prix équivalents.
Par rapport à sa devancière qui était déjà très convaincante, la R1200R s’est bonifiée à tous les niveaux. Le Boxer qui développe désormais 109 ch est nettement plus puissant et plus coupleux que son prédécesseur, tout en se montrant plus doux, quasiment exempt de vibrations. La boîte est enfin précise et onctueuse, sans le côté «agricole» de celles des modèles précédents. L’effet de couple de renversement, caractéristique des flat-twins allemands, qui fait osciller la moto de droite à gauche à l’accélération, a été considérablement réduit, tandis que le nouvel ensemble bras oscillant/cardan/Paralever annule complètement l’effet de soulèvement et d’affaissement associé aux transmissions acatènes.
En deux semaines, nous avons parcouru près de 2 500 km au guidon de la R1200R, dont un voyage de 1 600 km à Parry Sound, au bord de la Baie Géorgienne, dans le nord de l’Ontario afin d’assister à la manche canadienne du Championnat du monde d’enduro. Chargée comme un mule, la Béhème s’est tirée d’affaire comme une vraie GT. Se montrant capable de suivre un rythme carrément sportif à l’occasion, de flirter avec des angles d’inclinaison impressionnants (en passant les pneus Continental Road Attack qui équipaient notre modèle d’essai sont vraiment top) et de faire preuve d’une agilité et d’une maniabilité déconcertantes, malgré sa charge. Sans parler du confort. Un vrai Pullman!
La R1200R n’est certes pas parfaite, mais elle frôle la perfection. Au point que les ingénieurs de BMW vont avoir du pain sur la planche pour se surpasser. S’ils y parviennent, le prochain Boxer de Munich va sûrement faire couler beaucoup d’encre… Et attirer les foules!