The Dark Side of the Goon !
Publié le 10 novembre 2021
Sous ses airs de boxeur des rues et son attirail de roadster extrême, la Yamaha MT-10 est en fait une R1 en string. Pourtant, elle n’a jamais eu la reconnaissance qu’elle méritait. Avec ce millésime 2022, plus puissant et plus abouti, doté d’un arsenal électronique à la fine pointe et d’un habillage revisité, la MT-10 pourrait réserver des surprises à la concurrence.
Photos © Yamaha
Depuis son lancement en 2016, sous le pseudonyme FZ-10, la firme d’Iwata City ne s’est pas vraiment occupée de son Hyper Naked comme elle l’a baptisée et ne lui a pas apporté de révision majeure. Au fil des ans, à mesure que l’effet de nouveauté s’estompait, elle a perdu de son attrait. Surtout face à ses concurrentes européennes qui ont fait monter la pression en présentant des streetfighters plus riches en fonctionnalités et plus attractifs.
La Yamaha MT-10 a souffert de son physique ingrat et de son caractère rude face aux roadsters sportifs européens, au point de passer pour une brute. Pour emprunter une dénomination propre au langage du hockey, c’est un « goon », c’est-à-dire un joueur physique, un dur à cuire qui compense son manque de talent pur par une volonté féroce à défendre son équipe. Et qui le fait merveilleusement bien en punissant sévèrement ceux qui s’en prennent à ses attaquants vedettes, ou, insulte suprême, à son gardien de but.
Pourtant la Yamaha est une moto plus raffinée qu’il n’y paraît, amusante à piloter, puissante et abordable. Elle constitue un excellent achat pour quiconque cherche une sportive apte aux voyages.
En 2022, la MT-10 bénéficie enfin d’un restylage, fût-il modeste, et d’un nombre de mises à jour importantes. Du coup, elle mérite que vous vous intéressiez à elle.
Visuellement, la moto évolue dans le détail et subit le même traitement esthétique que ces petites sœurs, la MT-09 et la MT-07. Une logique de plateforme intelligente. Elle s’est affinée en se départissant de certains éléments superflus. Son réservoir de 17 litres a été redessiné avec de nouveaux conduits d’admission d’air. La selle a été repositionnée ainsi que les repose-pieds et le guidon, ce qui change le triangle ergonomique et offre une position de conduite davantage axée sur le confort. Ses panneaux de carrosserie ont été modifiés, ce qui a permis d’exposer davantage le superbe cadre Deltabox ainsi que le quatre cylindres en ligne de 998 cm3.
La grande nouveauté est ce moteur, qui devient conforme à la norme Euro5 et gagne cinq chevaux, portant ainsi la puissance maximale à 162 ch à 11 500 tr/min et le couple à 82,6 lb-pi à 9000 tr/min. Ce couple est également supérieur sur toute la plage de régime et plus particulièrement entre 4000 et 8000 tr/min. Yamaha annonce également une baisse de la consommation.
Intelligemment, Yamaha a également ajouté un IMU à six axes à l’arsenal électronique, qui apporte un contrôle de la traction sensible à l’inclinaison et un contrôle des wheelies à l’ensemble. Un quickshifter bidirectionnel et un tableau de bord TFT de 4,2″ font désormais partie de l’équipement standard.
Les suspensions KYB avant et arrière sont entièrement réglables et offrent 120 mm de débattement.
Le freinage est bonifié par l’ajout d’un maître-cylindre Brembo radial couplé à deux disques de 320 mm à l’avant.
Les jantes aluminium à cinq branches sont chaussées de pneus sportifs Bridgestone Battlax Hypersport S22.
Enfin, le poids tous pleins faits est estimé à 212 kg.
La Yamaha MT-10 2022 sera proposée en trois coloris — cyan, bleu icône et noir —, mais au moment d’écrire ces lignes on ne sait pas si elle sera importée au Canada ni à quel tarif si elle l’est.