Harley-Davidson délocalise la production de ses motos destinées à l’Europe.
Publié le 27 juin 2018
À la suite de l’imposition par l’Union Européenne (UE) de tarifs de rétorsion envers certains produits américains (les taxes douanières grimpent de 6 % à 31 %), décision résultant des mesures prises par l’administration Trump de taxer fortement l’aluminium et l’acier importés du Canada, du Mexique et de l’Europe, Harley-Davidson a décidé, lundi dernier, de déplacer la production de ses motos destinées au marché européen à l’étranger.
La firme de Milwaukee possède en effet des usines en Australie, au Brésil, en Inde et en Thaïlande, pays bénéficiant de tarifs de douane favorables avec l’Europe.
« Augmenter la production internationale pour alléger le fardeau tarifaire de l’UE n’est pas la préférence de l’entreprise, mais représente la seule option viable à long terme », a déclaré la marque américaine dans un communiqué de presse.
Cette décision aura des conséquences immédiates et durables sur l’emploi aux États-Unis, car il est fort probable que Harley, dont 16 % des ventes s’effectuent en Europe, ne rapatriera pas cette production en sol américain une fois que la guerre tarifaire entre les États-Unis et le reste du Monde aura pris fin. La compagnie exporte annuellement près de 40 000 motos en Europe, lesquelles sont fabriquées dans ses usines américaines.
De son côté, l’administration Trump accuse Harley-Davidson d’utiliser ce conflit commercial comme excuse pour délocaliser une partie de sa production, un argument repris par les syndicats qui prétendent que la marque a transféré les emplois de l’usine de Kansas City, fermée au début de l’année, en Thaïlande. Une accusation réfutée par Harley-Davidson.
« Je suis surpris que, de toutes les compagnies américaines, Harley-Davidson soit la première à agiter le drapeau blanc, » a tweeté Donald Trump.
Harley-Davidson, dont le marché intérieur s’effrite depuis quelques années en raison du vieillissement de sa clientèle et de la concurrence des motos japonaises et européennes, dépend fortement du marché européen qui est en hausse (+ 7 %), comme ceux du Moyen-Orient et de l’Afrique.
La délocalisation de la production devrait s’étaler sur une période de 9 à 18 mois selon les estimations de la firme de Milwaukee.
Source : Chicago Tribune