Décès de Juan Garriga

Photos : Didier Constant, Stan Perec, Yamaha Motor Co. Ltd, Cagiva, motogp.com, RS Photo, DR

Juan Garriga a débuté sa carrière en 1984, sur une JJ Cobas 250 cc, une moto artisanale espagnole. En 1986, il fait ses débuts en GP 500 avec Cagiva, mais revient en quart-de-litre la saison suivante, faute de résultats. Vainqueur de trois Grands Prix 250, Garriga est couronné vice-champion du monde de la catégorie en 1988 sur une Yamaha, derrière Sito Pons, son éternel rival et pilote officiel Honda. Les deux Espagnols avaient des caractères aux antipodes. Sito, sérieux et ambitieux; Juan instinctif, téméraire et rebelle. En quête perpétuelle d’adrénaline et de défis.

Après ses succès en GP 250, Juan court en GP 500 sur une Yamaha/Ducados, de 1990 à 1992, puis sur une Cagiva d’usine en 1993. Il ne dispute que deux GP sur la Cagiva C593. Son meilleur résultat en GP 500 est une troisième place en Grande-Bretagne, en 1992. L’année suivante, il passe en WSBK, sur une Ducati 888 semi-officielle du Team Grotti, mais ne dispute que quelques courses.

Juan Garriga en action sur la Cagiva 500, en 1993

En proie à ses démons — il aurait consommé de la cocaïne durant sa carrière de pilote professionnel, ce qui expliquerait en partie ses saisons erratiques en GP 500 —, il est inculpé de trafic de drogue, d’armes à feu et de fausse monnaie, en 1998. Son procès dure plusieurs années et il écope d’une peine de prison de deux ans en 2003. En 2015, il est à nouveau inculpé de trafic de drogue.

En 2013, Garriga est expulsé de sa maison de Vallvidrera. Sans domicile fixe depuis lors, il vivait dans un hôtel barcelonais avec le soutien financier de Sito Pons, son rival d’autrefois en Grand Prix 250, aujourd’hui gérant d’équipe en Moto2.

Considéré comme un excellent pilote, il ne doit cependant ses succès qu’à son talent pur, son éthique de travail et son dévouement envers le sport étant critiqués par ses pairs et ses employeurs de l’époque.

Cette saison, Garriga a participé au World GP Bike Legends à Jerez, au guidon de sa Ducati 916 et de sa Yamaha 500 d’usine, en compagnie de Gardner, Spencer, Sarron, De Radigues, Schwantz, Crosby, Cardus. À cette occasion, il est apparu très vieilli, malgré ses 52 ans. Il faut cependant dire qu’il a subi deux attaques cardiaques ces dernières années.

« Remonter sur mon 500, à Jerez, a été un moment magique pour moi. Me retrouver en bagarre avec Spencer, Schwantz, Gardner m’a donné l’impression de faire un retour dans le temps », a déclaré Garriga après son apparition à Jerez.