Passé en tête devant Lorenzo et Dani Pedrosa (Repsol Honda), auteur d’un excellent départ depuis la septième position, l’Australien semblait pourtant bien parti pour signer une cinquième victoire MotoGP à Losail et a longtemps mené avec une confortable avance sur les Espagnols.

Ces deux derniers ont cependant profité de la baisse de rythme de Stoner en fin de course pour très vite rattraper leur retard et doubler tour à tour le pilote qui avait si largement dominé la présaison. Grâce à cette première victoire au Qatar, Lorenzo se lance à la reconquête du titre mondial de la meilleure des manières et compte déjà neuf points d’avance sur Stoner, nettement battu par Pedrosa qui conclut un week-end difficile avec une excellente seconde place.

«Quelle course! Je me suis donné au maximum, j’ai mis toute mon énergie, et cette victoire récompense le fait que je n’ai jamais abandonné et que j’ai continué à me battre jusqu’au bout, déclarait Lorenzo en entrevue d’après course. Casey a été très fort en début de course et il a creusé l’écart. Il a ensuite eu un peu de mal, il a baissé de rythme et j’ai réussi à maintenir le mien pour passer devant. Je suis très reconnaissant envers Yamaha parce que cet hiver, ils ont vraiment fait un travail extraordinaire sur la YZF-M1.»

L’équipe Monster Yamaha Tech3 repartira également de Losail avec un très bon bilan puisque Cal Crutchlow et Andrea Dovizioso ont respectivement terminé quatrième et cinquième à l’issue d’un magnifique duel entre coéquipiers, finalement remporté par le Britannique, qui égale son meilleur résultat MotoGP, pour trois dixièmes de seconde.

«C’est une superbe façon de commencer la saison, mais la course a été très dure. Je n’ai pas pris un très bon départ, j’ai perdu quelques places et c’est dommage parce que j’aurais peut-être pu être plus proche du Top 3» reconnait Cal Crutchlow qui a réalisé une fin de course époustouflante. Tout comme son coéquipier qui disputait sa première course au guidon de la Yamaha.

«La cinquième place n’est pas un mauvais résultat, mais je ne peux pas en être satisfait. Je voulais faire mieux, mais je ne pouvais tout simplement pas. Je ne maîtrise pas encore parfaitement la Yamaha et je crois aussi que nous n’avions pas les réglages parfaits pour le châssis et l’électronique, s’excuse Dovizioso. J’ai perdu pas mal de temps en essayant de passer Spies et ça m’a éloigné du groupe de tête. C’est aussi dommage que je n’ai pas pu suivre Cal sur la fin, je n’étais pas assez confiant, mais ça n’enlève rien à sa course, il a fait un excellent travail. Je vais essayer de garder le positif de cette expérience, mon équipe a fait du très bon boulot et m’a beaucoup aidé pour que je comprenne mieux cette moto et sois plus fort à Jerez.»

Nicky Hayden (Ducati), Álvaro Bautista (San Carlo Honda Gresini) et Stefan Bradl (LCR Honda) ont quant à eux profité de la grosse sortie de piste d’Héctor Barberá (Pramac Racing) pour prendre les sixième, septième et huitième positions, devant l’Espagnol qui regrettera son erreur de fin de course.

Seulement douzième en qualifications, Valentino Rossi (Ducati) a eu beaucoup de mal en début d’épreuve, mais a progressivement trouvé son rythme pour reprendre du terrain et finir devant un Ben Spies (Yamaha Factory Racing) en grande difficulté et onzième à l’arrivée.

«J’ai malheureusement perdu beaucoup de temps en début de course. J’avais un pneu neuf et beaucoup de grip, ce qui fait que l’arrière poussait très fort et rendait les freinages difficiles. Barberá m’a ensuite poussé sur le bord de la piste et j’ai perdu cinq ou six secondes. Sans ça, j’aurais pu rester avec ce groupe. Une fois que le pneu a commencé à s’user et à glisser un peu, j’ai pu piloter un peu mieux et faire de meilleurs temps, si bien que j’ai fait mon meilleur temps sur le dernier tour, mais à ce stade-là, ça ne comptait plus vraiment.»

Colin Edwards (NGM Mobile Forward Racing) a été le premier pilote CRT (Claiming Rule Team) à franchir la ligne d’arrivée et a donc battu Randy de Puniet (Power Electronics Aspar), finalement treizième de la course.

Michele Pirro (San Carlo Honda Gresini CRT), Danilo Petrucci (Came IodaRacing Project) et Karel Abraham (Cardion AB Motoracing) ont été les trois pilotes à abandonner.

CLASSEMENT MOTOGP
1 / Jorge LORENZO / SPA / Yamaha Factory Racing
2 / Dani PEDROSA / SPA / Repsol Honda Team
3 / Casey STONER / AUS / Repsol Honda Team
4 / Cal CRUTCHLOW / GBR / Monster Yamaha Tech 3
5 / Andrea DOVIZIOSO / ITA / Monster Yamaha Tech 3
6 / Nicky HAYDEN / USA / Ducati Team
7 / Alvaro BAUTISTA / SPA / San Carlo Honda Gresini
8 / Stefan BRADL / GER / LCR Honda MotoGP
9 / Hector BARBERA / SPA / Pramac Racing Team
10 / Valentino ROSSI / ITA / Ducati Team
11 / Ben SPIES / USA / Yamaha Factory Racing
12 / Colin EDWARDS / USA / NGM Mobile Forward Racing
13 / Randy DE PUNIET / FRA / Power Electronics Aspar
14 / Yonny HERNANDEZ / COL / Avintia Blusens
15 / Aleix ESPARGARO / SPA / Power Electronics Aspar

Moto2: les fauves sont lâchés
Comme lors des deux dernières saisons, la catégorie Moto2 nous a offert un spectacle fantastique, animé par les vedettes de la saison dernière. La course à la succession de Bradl est lancée de belle façon et les candidats au titre 2012 sont bien décidés à en découdre jusqu’à la fin pour décrocher la couronne tant convoitée. Au terme d’une course serrée et riche en rebondissements, c’est finalement Marc Márquez qui s’impose à l’arraché avec une incroyable victoire dans le dernier tour, à la suite de la sortie de piste de Thomas Lüthi. Andrea Iannone a pris la seconde place, juste derrière l’Espagnol, tandis que Pol Espargaró a fini troisième, devant son coéquipier Esteve Rabat, Scott Redding et Mike di Meglio.