Photos : Didier Constant, DR

C’est Aaron, le frère aîné de Gobert, lui aussi ancien pilote de vitesse, qui a publié l’information sur sa page Facebook :

« C’est avec tristesse que nous devons annoncer qu’Anthony est actuellement hospitalisé en soins palliatifs et qu’il est en phase terminale à la suite d’une courte maladie. En cette période difficile, les vidéos d’Anthony distribuées pendant ce qui a été une période extrêmement troublée de sa vie sont profondément inquiétantes. Cependant, au nom d’Anthony, nous devons remercier ses nombreux supporters tout au long de sa carrière de pilote. »

Anthony Gobert a remporté les championnats de Supercross et de Superbike en Australie, mais c’est en World Superbike qu’il a acquis sa réputation en remportant sept courses pour Kawasaki, de 1994 à 1997.

En 1997, il a participé au Championnat du monde de GP500 dans l’écurie Suzuki Lucky Strike, remplaçant Scott Russell en tant que pilote numéro un, mais il a été licencié à la mi-saison après avoir échoué à un test de dépistage de drogues. Il a néanmoins réalisé six places dans le top 10 pendant son court passage en Grand Prix, en 1997, 1999 et 2000, au guidon de la Suzuki RGV 500, mais aussi d’’une MuZ Weber et d’une Modenas.

Anthony Gobert sur la Suzuki RGV de GP500, en 1997

En 1998 et 1999, il a participé au championnat Superbike de l’AMA, sur une Ducati Vance & Hines, avec un certain succès, y compris une victoire en tant que wildcard WSBK à Laguna Seca. Une victoire dans la deuxième course était à portée de main, jusqu’à ce qu’une chute imprévue dans le dernier virage, sur la ligne droite principale. La deuxième course a été remportée par son coéquipier Ben Bostrom.

En 2000, il est revenu au WSBK sur une Bimota SB8R. Avec le numéro de course 501, il a remporté une course sur piste mouillée à Philip Island et a généralement fait mieux que prévu sur la machine, avant que l’équipe ne se retire, faute de soutien financier. Bimota a donné son nom à la moto SB8K Gobert. Trois courses du British Superbike (en remplacement de Steve Hislop au sein de l’équipe Virgin Mobile Yamaha) ont suivi à la fin de l’année 2000.

2000, Anthony sur la Bimota SB8R, en WSBK

En 2001, il a repris le championnat AMA avec Yamaha, passant deux ans à piloter la YZF R7 dans la catégorie Superbike et la YZF R6 dans la catégorie Supersport. Il a ensuite fait une brève incursion chez Ducati en 2003. Il a remporté 11 courses dans l’AMA, en Pro Superbike.

200 Miles de Daytona 2002, sur une Yamaha YZF-R7 officielle. Photo © Didier Constant

Après un retour dans le championnat australien de Superbike en 2006, il a participé à deux manches du Championnat du monde Supersport au début de l’année 2006, remplaçant David Checa, blessé. Cette même année, il a participé à la manche du Championnat du monde Superbike de Valence (ce qui fait de lui le premier pilote à bénéficier d’une wildcard dans trois pays différents), ainsi qu’à quelques manches de la série Superbike d’Espagne. En 2007, il est retourné en Australie où il a couru en Superbike sur une Kawasaki. Il a mis fin à sa carrière de pilote à la fin de cette saison.

Un an plus tard, Gobert a été accusé de deux chefs d’accusation de vol et a purgé une peine de prison.

200 Miles de Dayton 2003, sur la Ducati Parts Unlimited. Photo © Didier Constant

Son style flamboyant et sa combativité lui ont valu son surnom de « The Go Show » et de nombreux fans dans le monde entier.

Tout au long de sa vie, Gobert a lutté contre l’alcoolisme et la toxicomanie. Plus récemment, ses addictions l’ont conduit à des problèmes juridiques et à devenir sans-abri.