Décès de Fausto Gresini
Publié le 23 février 2021
Le double Champion du monde 125cc et fondateur de l’écurie Gresini Racing était hospitalisé depuis janvier, après avoir contracté la Covid-19.
La nouvelle est malheureusement tombée ce mardi matin. Après un long combat, la Covid-19 aura tout compte fait eu raison de Fausto Gresini. C’est une figure emblématique du paddock qui nous quitte. La plus jeune génération l’a connu bien sûr en tant que Team Manager, mais comme beaucoup de personnes impliquées dans ce milieu, il fut également pilote, avec une carrière exclusivement consacrée à la 125cc.
Tout commence donc en 1983 au guidon d’une MBA, qu’il hisse d’emblée sur le podium à Anderstorp. À cela s’ajoute une pole obtenue en Yougoslavie. Huitième pour ses débuts, le jeune Italien parvient toutefois à hausser le ton, en collectant trois autres tops 3 en 1984, dont cette fameuse victoire sur cette même piste suédoise. La consécration arrive finalement l’année suivante et pour cause : le représentant Garelli y figurera huit fois parmi les trois premiers, avec trois succès supplémentaires. De quoi ravir le titre devant Pierpaolo Bianchi ! Mais cette couronne, le Transalpin ne sera pas en mesure de la conserver en 1986, battu pour huit points par son compatriote Luca Cadalora, qui partira ensuite en 250cc. Disposant du champ libre, Fausto Gresini survole alors ses adversaires pour prendre sa revanche. Il enchaînera d’ailleurs pas moins de dix triomphes : un carton plein sans cette maudite crevaison alors qu’il pointait en tête lors de la finale madrilène.
En 1988, une blessure le tiendra néanmoins à l’écart un certain nombre de courses. Il effectuera dans la foulée un bref passage par Aprilia, à qui il offrira un podium. De 1990 à 1994, il évoluera en revanche pour le compte de Honda. Il y terminera à deux reprises vice-champion… En 1991 tout d’abord, il se rapprochait du n° 1 Loris Capirossi sans pouvoir le renverser. Puis en 1992, il s’inclinait face à Alessandro Gramigni. Fin 1994, Fausto Gresini raccrochait le cuir.
En 1997, il lance sa propre équipe baptisée Honda Racing Gresini au sein de laquelle il engage Alex Barros. Dans un premier temps alignée en 500cc, l’équipe se rabat vers la 250cc à compter de 1999. Parmi les pilotes qui officieront pour lui, on citera : Loris Capirossi, Daijiro Kato, Vincent Philippe, Emilio Alzamora, ou encore Roberto Rolfo. En 2001, le regretté Daijiro Kato sera au passage sacré sous ses couleurs.
Après une saison à mener deux programmes de front en MotoGP et en 250cc, le clan décide de se consacrer exclusivement à la cour des grands, ou du moins durant sept saisons ; une période qui débutera de façon tragique, avec le décès de son Japonais. Durant trois années consécutives, ils atteindront tout de même la deuxième place du Championnat, grâce à Sete Gibernau et Marco Melandri, avant de reculer quelque peu dans la hiérarchie.
En 2010, l’écurie Gresini Racing fait parallèlement son retour en catégorie intermédiaire et la réussite sera de suite au rendez-vous comme en atteste ce titre de Toni Elias. En 2011, son équipe est de nouveau frappé par la disparition d’un des siens : Marco Simoncelli, en marge du GP de Malaisie. À compter de 2012, leur projet prend de l’ampleur, puisque Gresini Racing est désormais représenté sur les trois grilles et même une quatrième corde viendra s’ajouter à son arc en 2019, avec l’avènement de la Coupe du Monde FIM Enel MotoE. De nombreux jeunes se feront pendant ce temps-là connaître au sein de leur structure Moto3, à l’instar d’Enea Bastianini (Esponsorama Avintia), de Fabio Di Giannantonio (Federal Oil Gresini Moto2) qui retrouve d’ailleurs sa famille cette année ou de Jorge Martín (Pramac Racing), sacré en 2018 !
En 2015, ils rejoignent également le programme Aprilia, délaissant ainsi Honda qui les accompagnait depuis les prémices : une page blanche à écrire, mais pas de quoi leur faire peur. On signalera également ce titre de Matteo Ferrari (Trentino Gresini MotoE) sur l’Energica Ego Corsa en 2019, battu la saison suivante par Jordi Torres (Pons HP40).
Source : MotoGP.com