Triplé historique pour Alvaro Bautista et la Ducati Panigale V4R
Publié le 25 février 2019
Trois victoires en trois courses pour Alvaro Bautista, avec un boulevard d’avance sur le quadruple champion du Monde en titre, Jonathan Rea, lors de chacune d’elle... voilà de quoi ravir le cœur des aficionados du WSBK qui se plaignaient de la domination sans partage de Kawasaki depuis six saisons.
Au circuit de Philip Island, en Australie, l’Espagnol, transfuge du MotoGP, démontre son talent, mais surtout la différence de niveau entre les pilotes des deux championnats. Lors de ce week-end, il a carrément humilié Rea, terminant avec une avance de plus de 12 secondes dans chaque course sur le Britannique, pourtant auteur de la pole, qui n’a jamais été en mesure de l’inquiéter. Même scénario lors de la course Superpole dans laquelle Bautista s’impose dans le sprint de 10 tours avec une marge de 1,75 s. Il faut remonter à John Kocinski, en 1996, pour voir une recrue — là encore venue des Grands Prix — remporter toutes les courses de son premier week-end en WSBK.
Jonathan Rea a beau dire « qu’il n’y a pas de substitut pour la puissance » pour justifier la domination de l’Espagnol, suggérant que sa Ducati Panigale V4R est intouchable, il n’en reste pas moins vrai que les autres pilotes Ducati sont loin derrière Bautista. Chaz Davies, son coéquipier, pointe en 10e et 7e places lors des deux courses (10e du sprint). Quant à Michael Rinaldi (9-16) et Eugene Laverty (12-9), ils n’impressionnent guère plus sur leur V4R, preuve que la puissance de la Panigale ne suffit pas, à elle seule, à gagner des courses.
En fait, si on fait abstraction de la performance époustouflante de Bautista, rien n’a changé réellement. Les deux Kawasaki de Rea et de Leon Haslam mènent la charge. Quand les pilotes de la ZX-10RR ne chutent pas, ils grimpent logiquement sur les deux marches du podium laissées libres. Quant à Topak Razgatlioglu (6— DNF), pilote de l’équipe Turkish Pucetti Racing, il montre certaines dispositions et peut légitimement prétendre à une position dans le Top 5.
Derrière eux, à quelques encablures, on retrouve les Yamaha R1 de Marco Melandri, Alex Lowes, Michael Van der Mark et Sandro Cortese qui semblent plus compétitives que la saison dernière et offrent un bon spectacle. Il reste à voir si les pilotes Yamaha seront en mesure de se hisser au niveau de Bautista lors des prochaines courses.
Du côté de BMW, la nouvelle S1000RR pilotée par Tom Sykes (7-13) et Michael Reiterberger (13-12) démontre un certain potentiel. Au fur et à mesure de son développement, il est certain qu’elle pourra se battre pour les places d’honneur, avec Tom Sykes, principalement. Pour l’instant, elle se maintient en milieu de peloton.
Une affirmation que l’on ne peut pas encore faire pour Leon Camier (DNF, 10), pas plus que pour son coéquipier Ryuichi Kiyonari (16-15) dont les Honda CBR1000RR SP préparées par Moriwaki sont encore à la traîne. Surprenant pour des motos du HRC qui nous a habitué à mieux.
Et pour les privés, l’ordre observé les saisons précédentes est respecté. Logiquement. Ils complètent la grille en donnant au championnat WSBK une apparence de légitimité, mais ne semblent pas pouvoir faire autre chose que de la figuration. À moins de chutes multiples en avant.
Il faudra voir, lors des prochaines épreuves — particulièrement en Thaïlande, les 15-17 mars prochains — si le duo Bautista/Panigale V4R dominera encore outrageusement le week-end ou si Kawasaki et Yamaha trouveront une riposte pour maintenir l’illusion d’une série ouverte. Si la concurrence ne réagit pas rapidement, j’ai bien l’impression que Ducati remportera son 18e titre sans coup férir.
Résultats
Course 1 — Course Superpole (10 tours) — Course 2 — Classement provisoire