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Honda dévoile officiellement sa nouvelle aventurière

Ça fait longtemps que Honda nous fait languir avec l’Africa Twin dont le prototype True Adventure a été présenté au salon de Milan, en novembre 2014. Un an que la compagnie a démarré sa campagne d’aguichage vidéo dont le sixième et dernier volet s’est retrouvé sur le Web par « accident » en début de semaine. Et à la vue des images que Honda nous offre aujourd’hui, j’avoue ne pas être déçu. L’Africa Twin est sublime et sent bon le sable chaud. Elle rappelle la légendaire XRV 750 Africa Twin et ressemble beaucoup à la NXR750 de rallye-raid avec laquelle le Géant Rouge a remporté plusieurs éditions du Paris-Dakar, notamment avec Cyril Neveu.

La Honda CRF1000L Africa Twin sera disponible en trois versions — Standard, ABS et DTC — et dans trois coloris, CRF Rally, Argent/Noir métallique, Noir mat métallique (la version Tricolore ne sera pas offerte au Canada). Elle est propulsée par un bicylindre en ligne Unicam très compact, calé à 270° pour plus de caractère et refroidi au liquide qui développe une puissance de 94 ch à 7 500 tr/min et un couple de 73 lb-pi à 6 000 tr/min. Elle sera proposée avec une boîte mécanique à six rapports ou avec une boîte automatique DCT avec modes route et tout terrain (TT). L’entrainement final est confié à une chaîne.

La partie cycle s’articule autour d’un cadre double berceau en acier dans lequel la centralisation des masses a été optimisée. À cet effet, la batterie est localisée derrière la culasse. La suspension est totalement réglable. À l’avant, on trouve une fourche inversée Showa à grand débattement équipée de deux étriers quatre pistons Nissin à montage radial, pinçant des disques à pétales de 310 mm de diamètre. À l’arrière, le monoamortisseur Showa dispose d’un réglage hydraulique de la précontrainte. L’Africa Twin sera équipée de l’ABS de série (débrayable à l’arrière).

Honda-CRF1000L-2016_Africa_Twin-51

L’Africa Twin affiche des prétentions affirmées en tout terrain comme en témoigne sa roue avant de 21 pouces, à rayons. À l’arrière, Honda a choisi une jante rayonnée de 18 pouces de diamètre. La monte pneumatique est assurée par des Dunlop D610 TrailMax (Av. 90/90 — R21 — Ar. 150/70R18). Dotée d’une garde au sol généreuse de 250 mm, la CRF1000L ne s’adresse pas aux nains. La selle culmine à 850 mm du sol et peut être ajustée à 870 mm, pour ceux qui ont de grandes jambes. La CRF1000L affiche un poids tout pleins faits de 228 kg en version de base (232 kg sur la version ABS et 242 sur DCT).

Mais l’Africa Twin se veut également routière et voyageuse. Étroite, élancée, elle devrait se montrer agile au quotidien, un avantage en hors route, mais aussi sur la route, particulièrement en ville. Les gros rouleurs pourront compter sur une foule d’accessoires, dont un ensemble de trois valises (deux latérales et un top case).

La dotation électronique comprend, outre l’ABS, un antipatinage HSTC débrayable et réglable sur trois niveaux offert seulement sur les versions ABS et DCT.

La Honda CRF1000L Africa Twin 2016 devrait arriver chez les concessionnaires canadiens au printemps 2016. Tarif non annoncé encore.

FICHE TECHNIQUE

Honda-CRF1000L-2016_Africa_Twin-31

MOTEUR

  • Bicylindre en ligne Unicam à 270°, 8 soupapes, refroidissement liquide
  • Cylindrée:  998 cm3
  • Alésage x course : 92,0 mm x 75,1 mm
  • Puissance : 94 ch à 7 500 tr/min
  • Couple : 73 lb-pi à 6 000 tr/min
  • Boîte mécanique à 6 rapports en prise constante/Boîte automatique DCT à 6 rapports avec modes route et TT
  • Embrayage multidisque à bain d’huile
  • Transmission secondaire par chaine

PARTIE CYCLE

  • Cadre double berceau acier
  • Freins : double disque avant de 310 mm étriers 4 pistons, simple disque arrière de 310 mm étrier 2 pistons. ABS deux canaux débrayable sur la roue arrière.
  • Jantes : Aluminium à rayons
  • Av. 21M/CxMT2.15
  • Ar. 18M/CxMT4.00
  • Pneus : Dunlop D610 TrailMax
  • Av. 90/90 — R21
  • Ar. 150/70R18
  • Electronique : Antipatinage HSTC débrayable et réglable sur trois niveaux (versions ABS et DCT seulement)

DIMENSIONS

  • L 2 335 mm x l 875 mm x h 1475 mm (DCT : 2 355 x 930 x 1 475 mm)
  • Empattement : 1 575 mm
  • Hauteur de selle : 850 à 870 mm
  • Garde au sol : 250 mm,
  • Réservoir : 18,8 litres
  • Poids (ABS/DCT)
  • 208 kg (212/222) à sec
  • 228 kg (232/242) tous pleins faits

Galerie

5 réponses à “Honda CRF1000L Africa Twin”

  1. Samy

    Les compagnies Japonaises on le dont de ruiner la fête en n’offrant que des couleurs ternes pour le Canada. Je vais être poli et m’en ternir qu’à ce là.

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  2. Christian

    Je ne sais pas quelle perception vous avez de cette moto au Canada.

    En France, dans le prolongement de la Transalp, l’Africa Twin arriva avec l’image du Paris-Dakar, dont l’aura était alors assez extraordinaire.

    Elle faisait rêver et je faisais partie des motards qui s’imaginaient partir en voyage dans le désert finalement assez proche pour nous les Français. J’ai longtemps pensé que j’en achèterais une un jour, mais mon choix finit par se porter sur une Transalp d’occasion, moins coûteuse, qui me permit,plus discrètement qu’avec sa grande soeur, d’aller dans les pays du Maghreb, du Moyen-Orient et de m’approcher de l’Asie.

    L’annonce de l’arrivée d’une nouvelle Africa Twin fait beaucoup parler chez nous et j’ai, 27 ans après, le coeur qui bat aussi fort en visionnant le film promotionnel de Honda la montrant dans des grandes étendues, en tout-terrain.

    Depuis, j’attends avec une immense impatience le jour où je pourrai la voir, et surtout me mettre à son guidon pour voir si elle à la hauteur de mes espérances, ce dont je ne doute pas.

    En attendant, j’ai déjà imaginé quelles seront mes sensations à travers un petit texte:

     » Boum ! Boum ! Son cœur battait à tout rompre. Dans le silence de la nuit, il avait l’impression que ses battements s’entendaient à l’extérieur. Il sentait l’issue imminente et il était tétanisé.

    C’était pourtant maintenant qu’il devait agir. Il n’aurait sûrement pas d’autre opportunité. Ce n’était pas le moment de flancher.

    Pendant quelques secondes, son cerveau fit un saut dans le passé. Tout avait commencé lorsqu’il avait découvert ses toutes premières photos sur internet. A partir de ce jour, c’était comme si une force extérieure l’avait envahie. Il n’avait alors eu de cesse de vouloir la rencontrer, coûte que coûte. Il avait perdu toute raison, faisant fi des signaux d‘alerte que lui prodiguait, de temps en temps, son inconscient. Alors, il s’était laissé guidé par son instinct et avait entrepris ses recherches. Il s’était rapproché du seul endroit, en France, où il avait espoir de la trouver.

    Des jours de recherche, de quête, d’espoir déçu. Le découragement commençait à l’habiter, mais il poursuivait ses investigations.

    Il connaissait bien les lieux dorénavant, à force de guetter les allers et venues.

    Enfin, ce soir-là, un pressentiment l’avait conduit à rester sur son poste d’observation. Il avait laissé la nuit s’installer. Le ciel était dégagé et la pleine lune, dans sa douce clarté, semblait promettre un dénouement heureux. Immobile derrière le petit mur, il sentait le froid engourdir son corps. L’arrivée de cette camionnette devant le portail d’entrée de Honda France le réveilla complètement. Quand le chauffeur, en compagnie du gardien ouvrit brièvement la porte arrière du Mercedes Sprinter, son sang ne fit qu’un tour. Il l’avait reconnue ! Elle était là !

    Les deux hommes entamèrent une discussion. C’était le moment, il devait agir. Il tenta d’oublier les semelles de plomb que ses chaussures semblaient avoir revêtues. Il traversa silencieusement la rue et s’approcha de la camionnette. Les deux hommes parlaient, ponctuant leur conversation de quelques rires. Il arriva sur le flanc droit du véhicule, hors de vue. Le moteur était resté en marche, les claquements du moteur diesel couvraient son approche. Il était maintenant au niveau de la porte avant droite. Il actionna avec mille précautions la poignée et ouvrit délicatement la porte. Il s’introduit avec souplesse dans l’habitacle, recroquevillé. Il se leva avec précaution, aperçut les deux hommes dans la lumière des phares. Enfin, il se glissa derrière le volant, desserra le plus délicatement possible le frein à main, débraya, enclencha la marche arrière.

    Tout alla alors très vite, il accéléra vivement. Il entre-aperçut le visage figé d’étonnement des deux hommes. Il passa la première et la camionnette s’engouffra dans la rue déserte. Il rejoignit rapidement l’autoroute proche. Il avait hâte de se fondre dans la circulation. Ses mains moites avaient du mal à agripper le volant, sa conduite était heurtée ; il avait le sentiment de commettre l’irréparable mais une petite voix intérieure le poussait à poursuivre son méfait.

    Il roula toute la nuit et ne s’accorda que deux arrêts dans des stations d’autoroute. Il arriva enfin en vue de son village aux premières lueurs du jour. Il ouvrit les lourdes portes en bois du hangar et y gara la camionnette. Epuisé, autant par la route que par la tension extrême qui ne l’avait pas quitté, il rejoignit immédiatement sa chambre et s’affala sur son lit. Un sommeil réparateur de quelques heures l’attendait.

    Vers midi, il se réveilla. Reposé, il se sentait l’esprit clair. Il se dirigea tout d’abord vers la camionnette, ouvrit les portes arrière. Elle était là, maintenue par des sangles, encore plus belle qu’il ne l’avait imaginée. Emu, il se décida, après quelques longues minutes à la contempler, à la sortir du Mercedes. Un bonheur n’arrivant jamais seul, il vit que la clef était sur le contact.

    Il était déterminé maintenant, mais avait retrouvé son calme. Il entreprit de charger cette belle moto. Tente, sac de couchage et quelques vêtements. Ensuite, il enleva la plaque d’immatriculation de sa Transalp et la posa sur « sa » Honda CRF 1000 L Africa Twin, puisque tel était le nom officiel donné par le constructeur mondial à son nouveau modèle sur le point d’être présenté à la presse moto, dans quelques semaines.

    Il vérifia une dernière fois son équipement et, enfin, appuya sur le bouton du démarreur. Le bicylindre se réveilla dans un beau bruit qui résonna sur les murs de pierre du vieil hangar. Il fut parcouru d’un frisson de plaisir avant d’oser enfourcher la moto.

    C’était un modèle avec boîte DCT et il démarra en laissant la transmission gérer la commande des vitesses. Il avait besoin d’un peu de temps avant d’imposer son mode de conduite personnel. Il fit rapidement le plein à la station. Il craignait d’être abordé avec cette moto encore inconnue sur le marché. Il tentait de se convaincre qu’il n’était pas vraiment un voleur, mais qu’il empruntait une moto dont il était tombé amoureux.

    Pour plus de discrétion, il emprunta les petites routes de montagne de ses Pyrénées pour rejoindre l’Espagne. Une fois sur le sol ibérique, il ressentit un soulagement. Il retrouva rapidement l’autovia en prenant soin de respecter scrupuleusement les limitations de vitesse; il n’était pas question qu’il se fasse arrêter par la police. Un intense bonheur l’envahit. La moto le comblait. Elle obéissait au doigt et à l’œil au moindre de ses désirs, se plaçait scrupuleusement dans les trajectoires qu’il choisissait. Il était très respectueux envers le moteur tout neuf et roulait paisiblement, sans accélérations brusques. Il se sentait bien, haut perché, et appréciait les grands débattements de suspensions qui effaçaient les inégalités de la route.

    La nuit s’installa mais il ne s’arrêta pas. Le phare le guidait et le tableau de bord et son doux éclairage le rassurait.

    A Malaga, la vision de la mer lui réchauffa le cœur. La nuit tirait sa révérence, la vie reprenait son cours normal et la route se chargea de véhicules. Les villes traversées s’animaient. La présence du soleil lui fit oublier sa fatigue. Il se savait proche de sa destination.

    Enfin, il arriva à Algéciras. Par chance, un ferry était sur le point de partir et il rangea son Africa Twin dans la cale du bateau. Il monta sur le pont et accoudé au bastingage, assista ému au départ. La ville disparut de sa vue et, très vite, le ferry accosta à Ceuta.

    Quelques kilomètres plus loin, il se présenta, la gorge serrée, à la frontière marocaine. Il tentait de dissimuler sa tension mais c’est avec une large appréhension qu’il présenta ses papiers et ceux de la moto au douanier. Il espérait que ce dernier ne saurait pas faire la différence entre cette magnifique Africa Twin et sa Transalp. Heureusement, tout se passa bien. Il démarra, un peu tremblant et regarda un long moment le poste frontière qui s’éloignait dans son rétroviseur. Une deuxième barrière s’était refermée derrière lui ; il en était sûr maintenant, plus rien ne pourrait l’arrêter.

    Il rejoignit la belle petite ville de Chefchaouen. Il retrouvait avec grand plaisir l’atmosphère du Maroc. La route souvent fatiguée s’effaçait sous les suspensions de l’Africa Twin. Il était sous le charme de ce moteur dont il sentait toute la puissance maîtrisée. Il répondait à la moindre sollicitation de la poignée de gaz et les vitesses montaient ou descendaient avec une rapidité et une douceur totales. Le pot d’échappement distillait un bruit envoûtant dont il ne se lassait pas. Arrivé à Chefchaouen, il monta rapidement sa tente dans le camping surplombant la ville. Il mangea rapidement un tajine dans un petit resto car les premiers signes de fatigue se manifestaient. Il s’endormit paisiblement sous la protection de sa petite toile de tente.

    La fraicheur du matin le sortit de son sac de couchage. Il avait soif de kilomètres aujourd’hui et était impatient de parcourir les routes marocaines au guidon de sa moto. Une heure plus tard, il quittait le camping et prenait la direction de Fès. Comme la veille, il apprécia le côté évident de cette moto. A son guidon, il avait le sentiment de chevaucher sa Transalp, tant la moto était facile à mener. Mais, il y avait un tout autre moteur que son vieux V-twin, tout vaillant qu’il soit. Là, c’était un 1000 cm3 qui officiait sous le réservoir, et avec lequel tout semblait possible. Les véhicules devant lui étaient avalés avec force mais douceur d’une simple rotation de la poignée de gaz. La boîte se mariait admirablement bien avec le bicylindre et libérait le pilote de toute contrainte. Il essaya de se mettre en mode manuel mais l’abandonna très vite tant la boîte en mode automatique semblait deviner ses désirs et réagissait à propos aux circonstances de la route. De temps en temps, il se mettait debout sur les repose-pieds pour mieux apprécier les magnifiques paysages traversées. Il se penchait en avant et regardait la fourche travailler. Il pressentait un comportement adapté au tout-terrain.

    Après Fès, la route s’éleva. Il appréciait la réserve de puissance toujours disponible. Le moteur était très compact, mais les chevaux étaient bien présents à l’intérieur ! Peu à peu, il pénétra dans le Moyen Atlas. D’ailleurs, le froid gagnait du terrain. Le moteur se libérait, après ce rodage rapide. Il s’autorisait, de temps en temps, une accélération plus forte, non par besoin, mais pour le plaisir de ressentir cette poussée solide et d’écouter la musique délivrée par le pot d’échappement. Il avait oublié que, trois jours auparavant, il était sur le point de s’emparer, en toute illégalité, d’une moto non encore commercialisée. Au contraire, il ne s’était jamais senti aussi libre. Sa moto était son prolongement. Il était en confiance totale dessus ; elle était devenue son amie. A quelques reprises, il avait dû solliciter les freins pour faire face aux imprévus de la route, et la moto avait pilé, bien en ligne, avec juste une plongée raisonnable de la fourche, pour lui rappeler qu’il était bien au guidon d’un trail.

    Il passa une deuxième nuit sous la tente à Midelt, à 1500 mètres d’altitude. Les montagnes du Haut Atlas barraient l’horizon. C’est vers elles qu’il comptait se diriger le lendemain. Il discuta longuement devant quelques verres de thé avec Hossine, un jeune du coin. Ce dernier lui fournit une multitude de renseignements sur les pistes avoisinantes. Il s’endormit avec des images de montagne ocre dans la tête.

    C’est avec un brin d’excitation qu’il entama son étape. Très vite, il quitta le goudron et entama une longe montée rocailleuse. Debout sur les repose-pieds, il sentait sa moto se plier à l’exercice avec précision. La roue avant de 21 pouces absorbait les chocs contre les cailloux omniprésents. Pour l’instant, il se contentait d’un rythme modéré, le temps de prendre la mesure de ce nouveau terrain. Très vite, il prit confiance, tant la moto réagissait bien. Sa finesse lui permettait d’être très mobile dessus et il n’arrêtait pas de s’extasier sur la disponibilité du moteur qui, alliée à sa douceur, en faisait un compagnon idéal sur ces pistes parfois très accidentées. Il avait l’impression de chevaucher une moto bien plus légère, l’équivalent de sa Transalp, mais avec une toute autre rigueur de comportement. Cette boîte DCT qui lui avait paru au départ inappropriée à une utilisation tout-terrain, y révélait au contraire tous ses atouts. Elle le libérait de toute contrainte supplémentaire, il avait juste à se préoccuper de choisir les meilleurs passages et à doser la poignée de gaz.

    Les fortes pluies récentes dont lui avaient parlé Hossine avaient laissé des traces. A de nombreuses reprises, la piste était coupée par un oued en crue et il avait fallu traverser ces oueds sur un sol caillouteux et meuble. Dans ces conditions, il appréciait de ne pas avoir à doser l’embrayage ; il se concentrait juste sur la poignée de gaz et laissait le moteur tracter en douceur l’équipage pendant que les pneus cherchaient leur chemin dans l’eau glacée. Les suspensions épousaient le terrain.

    La fin de journée approchait, la piste devint plus roulante, avec de nombreux dénivelés et virages. Imperceptiblement, gagné par la confiance que lui inspirait sa monture, il accéléra le rythme ; il sentait la roue arrière partir dans de belles dérives qu’il contrôlait aisément ; le soleil couchant éclairait la scène sous des tons orangés. Des images du Paris-Dakar lui revenaient. Il s’imaginait à la lutte avec Cyril Neveu, Hubert Auriol. Le pot d’échappement résonnait sur les rochers qu’il frôlait, renvoyant le chant du moteur jusqu’à ses oreilles. Il n’avait pas envie de s’arrêter, il aurait voulu prolonger ce sentiment de bonheur intense jusqu’à la nuit. Jamais il n’avait conduit une moto aussi polyvalente, alternant la route et la piste avec autant de bienveillance ; elle était bien la digne héritière de l’Africa Twin première mouture.

    Il arriva dans un village alors que le soleil avait disparu, depuis un moment, derrière les hauts sommets qui lui faisaient face. Il pénétra dans une minuscule épicerie pour acheter un peu de nourriture et demanda où il pouvait monter sa tente. L’épicier lui proposa alors, tout naturellement, de l’héberger chez lui. L’hospitalité marocaine qu’il avait si souvent côtoyée était bien toujours ancrée chez ses habitants.

    Le lendemain, il se dirigea vers le sud. Il avait maintenant bien en main sa moto et n’hésitait plus à affronter avec autorité les difficultés de terrain. Et c’est dans ces conditions que la moto se révélait encore meilleure pistarde. De temps en temps toutefois, sur sol incertain, les pneus orientés route amorçaient quelques glissades. Des pneus tout-terrain auraient mieux convenu, mais les préparatifs du voyage avaient été réduits à leur plus simple expression !

    Plus tard, il retrouva le goudron et descendit, les yeux grand ouverts les magnifiques gorges du Dadès. La chaleur se fit plus présente, et avec elle « l’odeur » du désert. D’ailleurs, c’était son but, il voulait amener sa monture voir les dunes de sables.

    La chance lui sourit. Il rencontra deux motards allemands en BMW 1200 GS qui prévoyaient un itinéraire piste jusqu’à Merzouga. Munis de GPS et rigoureux dans leur préparation, se joindre à eux était pour lui la garantie de ne pas se perdre. C’est donc avec plaisir qu’il répondit à leur invitation. Ses deux compagnons étaient d’ailleurs intrigués de voir cette moto pas encore commercialisée parcourir le Maroc. Il se présenta comme essayeur officiel Honda pour justifier sa présence. Les deux jours qui suivirent se déroulèrent comme dans le meilleur des rêves. Sa Honda continuait à l’étonner et lui permettait toutes les audaces. Il avait vite vu l’intérêt de l’ABS déconnectable à l’arrière car cela lui permettait de provoquer les glisses de l’arrière. De même, il appréciait de pouvoir choisir les différents paramétrages de l’antipatinage en fonction de ses envies et du terrain à affronter.

    Merzouga sonna la fin du voyage. Pour le plaisir, il s’aventura dans le sable avec ses deux compagnons après avoir dégonflé les pneus.

    Il était temps de rentrer, et vite. Ses congés arrivaient à terme. Il quitta les dunes de Merzouga alors que le soleil n’était pas encore levé. Il sollicita plus que de coutume le moteur lors de cette journée destinée à abattre du kilomètre. Il apprécia d’autant plus la boîte en mode automatique qui lui épargna de la fatigue supplémentaire.

    La traversée du Moyen Atlas ne fut qu’une formalité ; la moto enchaînait les virages avec aisance, le moteur répondait présent. Tout en restant concentré sur sa conduite rapide, il n’en appréciait pas moins les paysages traversés. Il les recevait, par bribes, comme un cadeau, un petit bonheur supplémentaire pour accompagner sa journée sur la route.

    Ceuta l’accueillit alors que la nuit était déjà bien installée. Il ne se sentait pas fatigué ; cette moto était vraiment reposante par sa facilité de conduite. Elle épargnait son pilote tout en lui distillant du plaisir avec ce moteur vivant et doux à la fois.

    Il y eut ensuite la remontée un peu monotone de l’Espagne.

    Puis, après une nuit de repos dans sa maison, il chargea la moto dans la camionnette, et rejoignit la région parisienne.

    Tard dans la nuit, la gorge serrée, il s’approcha du siège de Honda France, gara la camionnette à proximité. Avant de refermer la porte, il se retourna vers « son» Africa Twin. Elle était revêtue de son habit de voyageuse, en ce sens qu’il ne l’avait pas lavée et qu’une poussière ocre avait atténué la dominante blanche de la couleur d’origine. Il la trouvait si belle ainsi, cette moto, tant elle semblait destinée à voyager.

    Sur le siège passager, il laissa une enveloppe. A l’intérieur, une feuille de papier et ces quelques motos. « Excusez-moi, je n’ai pas pu résister. Et merci d’avoir fait renaître l’Africa Twin ». »

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  3. Denis

    Va t elle remplacer la Varadéro ?

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    • Didier Constant

      Si on veut. La Varadero n’est plus offerte depuis 2009 au Canada. C’est une toute nouvelle moto. Plus orientée hors route. Dans le genre de la KTM Adventure 1190R.

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  4. Chantal Cournoyer

    Étant fidèle à ma 1200GS 2005, j’avoue qu’elle me titille énormément. Je me verrais bien à son guidon sur un chemin de terre au milieu de nulle part. Je suis certaine qu’elle me procurerait beaucoup de plaisir !

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