Présentation
Habituellement, quand on cherche à ménager la chèvre et le chou, on obtient des résultats moyens, qui nous laissent sur notre faim. Le cas présent fait exception à la règle puisque tout en nous baladant sur les sommets montagneux de la région de Charlevoix, nous jouissons de la vue apaisante du fleuve St-laurent.
Sur la route... des Caps
Il existe des choses si sublimes qu’elles se passent de présentation. Charlevoix fait partie de cette liste sélective.
Pour rejoindre Charlevoix, sortez de Québec par la 138 Est (direction Ste-Anne-de-Beaupré). Avec une vue magnifique du fleuve enjambé par le pont de l’île d’Orléans. Puis ça se poursuit avec les majestueuses chutes Montmorency. Gardez ces images puissantes en tête pour contrebalancer les prochains 30 km où les humains sont parvenus à dévisager un beau coin de pays et le transformer en autoroute avec commerces façon Boulevard Taschereau à Longueuil. Reste que la basilique de Ste-Anne-de-Beaupré est aussi grandiose que le camping des pèlerins et le Cyclorama de Jérusalem sont weird. Finalement, à la sortie de Ste-Anne, une côte marquera le début de la véritable équipée; vous ne pouvez pas la manquer! Cette montée à pic qui obligera certains à rétrograder d’un, voir de deux rapports donne un peu le ton en matière de topographie routière. En fait, j’ai compté 17 de ces monstrueuses montées entre Ste-Anne et La Malbaie. Si vous voulez un conseil, il vaut mieux éviter de rester bloqué derrière un camion sur cette route. Ça risque d’être long sinon... Chacune correspond à un mont (dans la région, on les appelle les Caps). Certains d’entre eux culminent à 800 mètres d’altitude. Les descentes sont tout aussi nombreuses évidemment et il faut utiliser le frein moteur et les freins pour ne pas se ramasser en bas à des vitesses trop coûteuses pour votre permis de conduire. Pendant 40 km, ce qui vous mènera à Baie St-Paul, le mot d’ordre c’est: garde le cap sur les Caps. Charlevoix est un véritable étalon lorsqu’il vient le temps de jauger les monts québécois en ce qui me concerne.
Comme si sauter d’une montagne à une autre tout en négociant de grandes courbes à haute vitesse n’était pas assez enivrant, il y a le fleuve qui s’offre majestueusement à notre regard. C’est magique et grandiose! On est si haut que les cargos ne semblent pas plus gros que des jouets de bain en plastique. Plus les monts sont éloignés et plus ils perdent de leur vert turquoise au profit d’un gris foncé. Le peintre Marc-Aurèle Fortin a fait beaucoup de toiles dans les parages. À l’approche de Baie St-Paul, enclavée dans une crique bordée de montagnes, les avertissements de pentes dangereuses se multiplient. Celle qui mène à la ville léchée par le fleuve est dantesque et les ingénieurs ont offert 2 pistes d’arrêts d’urgence pour les poids lourds. Baie St-Paul se présente comme une ville très riche culturellement, avec ses galeries d’art, ses ateliers d’artisanat, ses restaurants pour gourmets ou ses charmants hôtels et Bed & Breakfast.
Prenez la 362 est (tout de suite à droite en bas de la pente) pour traverser la ville et remonter de l’autre bord vers un belvédère très fréquenté, avec raison. Il ne vous faudra que 10 minutes pour joindre les Éboulements où se situe la côte la plus infâme de tout le Québec avec une dénivellation de 18%. Descendez (lentement) et allez prendre le traversier (gratuit) qui relie la St-Joseph-de-la-Rive à l’Île aux Coudres en 15 minutes (départ toutes les 30 minutes). Trente minutes sont suffisantes pour en faire le tour et s’imprégner de l’odeur du St-Laurent. Après avoir affronté une deuxième fois la côte (à l’ascension cette fois) il vous reste 30 kilomètres avant de joindre La Malbaie. Le parcours se fait à travers de multiples pâturages à moutons et offre des panoramas à vous couper le souffle. Finalement, la route redescendra très près de l’eau (dix mètres) séparée de la route seulement par le chemin de fer. Une série de courbes très serrées (25 km/h), en pente de fou commanderont votre respect et votre expérience. Lorsque vous verrez le golf sur son terrain accidenté, c’est que vous approchez de la ville. Poursuivez simplement votre chemin en passant devant le Casino et revenez par la montagne sur la 138 où les lignes d’Hydro ont forcé la coupe d’une lanière de forêt donnant l’impression d’être une fourmi devant une ligne de tondeuse...
Ma femme d’habitude sévère a donné 5 étoiles au parcours. C’est vous dire! Merci mon Dieu d’avoir créé un coin pareil et merci à celui qui a inventé le moteur à explosion.
CARTE INTERACTIVE (Cliquer sur le lien sous la carte pour agrandir celle-ci) |
