Lorsque Suomy a dévoilé le Vandal, son approche plutôt minimaliste se voulait radicale. Suomy déclare l’avoir développé en se basant sur son expérience en MotoGP et en Superbike mondial, rien de moins. Pour les septiques, sachez que Troy Bayliss, le pilote officiel de l’écurie Ducati Xerox en Superbike mondial, actuel meneur du championnat et Champion de cette série en 2001 et 2006, porte un Vandal. Ce casque qui est approuvé DOT, ECE 22.05 et BSI Gold (BSI 6658 Type A), est reconnu par toutes les instances sportives au monde.
Au niveau de sa conception, le Vandal dispose d’une coque extérieure en fibre de verre qui est réalisée en deux grandeurs (selon la taille) et d’une calotte intérieure en EPS (polystyrène expansé) déclinée en six tailles allant de TP à TTG. Par ailleurs, on peut l’ajuster parfaitement grâce à des coussinets de joue en mousse hypo-allergène détachables et lavables à la machine. Au tout début de la saison, lorsque que j’ai reçu le casque et que je me le suis vissé sur le crâne, j’étais un peu perplexe. Ma boîte crânienne se sentait bien enveloppée, mais mes os de joues étaient complètement compressés. Le patron m’a simplement commandé une paire de coussinets plus minces, me laissant un peu plus de place au niveau des joues, et le tour était joué.
L’intérieur du Vandal est amovile et lavable. Il est également réalisé dans un tissu hypo-allergène. Plutôt minimaliste, l'intérieur n’a pas l’air particulièrement confortable à première vue. Cependant, à ma grande surprise, il l’est. La combinaison du tissu doux et du rembourrage utilisé par Suomy, ainsi que l’attention apportée à sa réalisation (assemblage, coutures, etc…) lui garantissent un confort surprenant. Le rembourrage est minime au niveau du dessus du crâne (normal, il est juste là pour offir un bon support et ne participe pas au confort), mais il est plus généreux autour de la tête. De plus, le tissu utilisé est très doux et résiste bien à l’usure.
La forme interne du Suomy Vandal est appréciée des pilotes ayant une tête arrondie, comme c'est le cas du HJC AC-12, du Shoei RF-1000 ou du Arai Quantum II. Juste une petite note à ce sujet pour rappeler que la plupart des casques correspondent à trois formes de tête distinctes : rondes, ovales et ovales allongées. Prenez le temps d’essayer plusieurs modèles avant de choisir votre couvre-chef, car sa forme interne joue un rôle prépondérant dans le confort et la protection qu’il vous offrira.
Le modèle Italia Matte est magnifique et se marie avec toutes sortes de motos.
Les écopes d’air à profil bas et la surface nervurée à l’arrière de la coque offriraient, selon le manufacturier, un meilleur coefficient aérodynamique et un meilleur rendement acoustique. Pour l’aérodynamisme, je veux bien adhérer à cette assertion, mais pour ce qui est du niveau sonore, c’est une autre paire de manches. J’avais noté qu’il semblait effectivement moins bruyant que mon casque habituel (un Arai RX-7 réputé bruyant). J’avais omis de noter que c’était la première saison que je portais systématiquement des bouchons d’oreilles. Après quelques balades sans ces derniers, j’ai remarqué que le Vandal n’était pas des plus silencieux. Il est dans la norme, mieux que mon Arai, mais je ne le qualifierais jamais de délicat pour l’ouie.
Pourtant, il est difficile d’accuser la ventilation d’être responsable de ce bruit puisque vous ne pouvez compter que sur les deux écopes frontales (se prolongeant chacune par une sortie à l’arrière) et la classique ouverture sur la mentonnière pour vous rafraîchir. Dans le cas des écopes, cela ne semble faire aucune différence qu’elles soient ouvertes ou fermées. Le manufacturier avance par contre qu’il faudrait rouler à haute vitesse (160 km/h et plus) pour bénéficier pleinement de l’apport d’air du système; ce qui n’est donc d’aucune utilité dans la vraie vie... Pour ce qui est de l’ouverture frontale, elle s’acquitte bien de sa besogne, mais l’absence de mousse filtrante est à noter. Pour être honnête, je dois cependant dire que mon Arai, qui se vend plus du double du prix, n’offre pas beaucoup plus d’aération.
J’ai pu cependant m’épargner des maux de tête grâce à son poids passablement léger. Le modèle Très-grand (TG) ne pèse que 1 486 grammes, ce qui est même moins qu’un HJC AC-12 en fibre de carbone se détaillant 360$ de plus. Il permet de piloter toute la journée, sans exercer une pression indue au niveau des cervicales. Ultra léger? Oui! Et confortable, aussi, par voie de conséquence..
Le Vandal est équipé d’une visière anti-buée et anti-égratignure. Et ça fonctionne. Il tombera toute la pluie du ciel, jamais votre vision ne sera réduite par la buée. Pour avoir frotté la visière avec vigueur presque à chaque retour de balade, ce qui doit faire pas loin d’une soixantaine de lavages, ma visière est toujours exempte d’égratignures.
La qualité de la peinture et la finition sont remarquables. Les designs offerts par Suomy sont parmi les plus réussis dans le domaine et ils sont réalisés à la perfection. Le vernis transparent est profond et résistant, tandis que les couleurs sont brillantes. Disponible en 21 coloris (cinq teintes unies, 16 multicolores, dont plusieurs répliques de coureurs) le Vandal Lanzi (en gris, noir et blanc) que nous avons mis à l’essai est facile à assortir à la couleur de votre blouson ou de votre monture. Comme nous testons plus d’une vingtaine de motos par saison à motoplus.ca, il nous faudrait un nombre presque équivalent de casques de toutes les teintes pour réussir à les harmoniser à nos montures. L’espace et le budget n’étant pas illimités, nous avons opté pour ce design monochrome passe-partout.
Force est d’admettre que ce Suomy a fière allure. Sans avoir le côté tape à l’œil de mes précédents casques de course, il est très classe. Le fait que le mécanisme de maintien de la visière soit visible nuit un peu à l’allure générale, mais comme les éléments sont de même couleur, on ne le remarque pas trop. La visière s’enlève et s’installe en un tour de main, sans outillage. Elle est retenue par une pièce métallique circulaire avec une vis en son centre (Shark utilisait un système semblable sur l’ancien RSR). Une portion de cette pièce se relève permettant de dévisser l’ensemble sans avoir recours à un tournevis ou à une tête de clé. Le système demande cependant un peu de pratique afin de bien aligner les éléments lors du remontage. Le système de rétention du casque est assuré par une sangle classique en nylon et un double anneau en D. L’excès de sangle se rabat sur lui-même et se fixe à l’aide d’un bouton pression.
Malgré quelques petits défauts, le Vandal fut de très agréable compagnie durant toute la saison et je n’ai pas le moins du monde regretté mon ancien Araï RX-7 qui, en dehors d’être beaucoup plus dispendieux, commençait à se faire vieux. Très franchement, à la lumière de cette expérience, mon crâne n’y a vu que du feu. Je recommanderais sans hésitation le Suomy Vandal à tout acheteur recherchant qualité et économie, deux caractéristiques qui, dans ce cas précis, ne sont pas antinomiques. Le Suomy Vandal est conçu et fabriqué en Italie. Il est distribué par Les Importations Thibault Ltée, de Sherbrooke. Vendu à 369,99 $ en uni (449,99 $ en multicolore), il constitue un très bon rapport qualité/prix. |