Lancement Harley-Davidson Breakout 2013
12 avril 2013

Un look de mauvais garçon parfaitement assumé!
Présentée lors de la Bike Week de Daytona, à la mi-mars, la Breakout est la dernière-née d’Harley-Davidson. Costa Mouzouris l’a découverte pour nous…

Le plus récent ajout à la famille Softail de Harley-Davidson est longue, ultra basse et massive. Répondant au patronyme de Breakout, il s’agirait, selon la description du dossier de presse de la firme de Milwaukee «d’une rodeuse urbaine, une moto prête pour une randonnée nocturne au bar du coin ou pour un rendez-vous au resto, avec les potes.»

Les bistrots et les restaurants, ce n’est pas ce qui manque à Daytona Beach où se déroule le lancement de la Breakout. Le choix de l’endroit, dans ce cas précis, n’est pas fortuit. Je dirais même qu’il s’imposait.

Longue, ultra basse et massive, la Breakout est une moto à vocation urbaine.

Conçu parallèlement à la Breakout CVO présentée l’été dernier, le modèle de base partage plusieurs caractéristiques avec sa devancière de performance, dont la roue avant de 21 pouces chaussée d'un pneu de 130 mm de large et le massif boudin arrière de 240 mm, sans oublier le long empattement de 1710 mm, ni la fourche au déport exagéré.

Ce que la Breakout n'a pas retenu de la CVO, c'est le chrome abondant de cette version, ses accessoires cosmétiques ou le moteur survitaminé de 110 pouces cubes (1802 cc). C'est en raison de toutes ces omissions que la Breakout se vend 10000$ de moins. Son prix de détail débute à 20329$. L'ABS optionnel est inclus dans l'ensemble de sécurité facturé 1360$.

La Breakout est une boulevardière radicale pour se pavaner en ligne droite, en ville.

La Breakout est propulsée par le coupleux V-Twin Harley Twin Cam 103B de 103 pouces cubes (1690 cc). Il est équipé d'un contrebalancier destiné à réduire les vibrations et est complété par une boîte de vitesses à 6 rapports et une transmission par courroie sans entretien.

Ainsi équipée, la Breakout a un air méchant. Par moment, un filet de chrome vient trancher avec l'austérité de la peinture noir matte. Parfait si vous aimez une allure anonyme ou si vous préférez personnaliser vous-même votre monture. Auquel cas, le catalogue d'accessoires Harley-Davidson regorge de trésors.

L'adage prétend que le diable est dans les détails. Si c'est le cas, la Breakout est démoniaque. Le fini de la peinture est spectaculaire. Personnellement, j'aime beaucoup la version rouge ambrée, dont le fini est lisse comme le verre et met admirablement la machine en valeur. Même l'emblème en forme d'engrenage, sur le réservoir, ressort comme un diamant serti. Les jantes de stle Glasser sont un hommage aux dragsters des années 50-60 avec leur fini usiné en alternance, un rayon sur deux.

Cette Harley-Davidson n'a pas été conçue pour parcourir les routes secondaires, mais pour frimer en ville.

Dans le but de mettre les énormes pneus de la Breakout en valeur, les garde-boues ont été raccourcis. Ma machine d'essai (un modèle américain) était équipée d'un support de plaque latéral. De dos, la seule chose que l'on distingue de la moto, c'est l'énorme boudin Dunlop. Néanmoins, les modèles canadiens disposeront d'un support de plaque en position normale et d'un feu arrière plus conforme à la réglementation plus sévère en vigueur chez nous.

La Floride est la toile de fond idéale pour lancer une moto comme la Breakout. Les routes sont lisses comme un billard, longues et droites. Tout ce qu'on recherche quand on pilote une custom de ce type. L'empattement long et les pneus larges font que la Breakout résiste à la mise sur l'angle. On a l'impression de pousser sur un ressort en virage. À l'arrêt, si vous devez démarrer en tournant à droite, vous devrez contrer la tendance naturelle de la moto à élargir la courbe en appliquant une pression constante sur le guidon intérieur pour décrire un arc. La contrepartie est une stabilité à toute épreuve en ligne droite. Ce qui est aussi bien, puisque la garde au sol est quasiment inexistante. Le premier quidam venu parviendra à faire frotter les reposes-pieds, sans même être un as du pilotage. Selon la fiche technique, la Breakout dispose d'un angle d'inclinaison de seulement 23,4 degrés, de chaque côté.

La position de conduite à la «Easy Rider» aurait rendu Dennis Hopper fier comme un bar-tabac. Les jambes sont tendues vers l'avant, comme les bras qui tentent de s'accrocher au guidon tubulaire plat, façon dragster. Cette moto n'a pas été conçue pour parcourir les routes secondaires, mais pour frimer en ville. Accélérer fort du bar au resto où son conducteur pourra s'asseoir en terrasse et observer la foule des badauds regarder son «Monstre». Une véritable moto de poseur…

L'emblème en forme d'engrenage, sur le réservoir, ressort, comme un diamant serti.

Alors que je me promenais sur l'autoroute A1A qui longe l'Océan Atlantique, ce caractère ne me dérangeait pas du tout. La Breakout et moi ne faisions qu'un avec notre environnement. Cependant, pour user du slider sur l'asphalte, ce n'est pas la moto recommandée. Prière de choisir une autre monture pour ça. Là, je profitais du paysage dans lequel, occasionnellement, passait une conductrice de sportive en maillot de bain. À 90 km/h, je roulais sans soucis. L'asphalte en bon état ne taxait pas mes vertèbres, malgré le faible débattement des suspensions, bien qu'après une quarantaine de minutes, je commençais à ressentir des douleurs dans le postérieur. La position de conduite a peut-être l'air relaxante, mais elle fait reposer tout le poids du haut de votre corps sur votre coccyx, lequel réclame un massage assez vite.

En tournant à gauche sur High Bridge Road, au sud de Flagler Beach, je me suis retrouvé sur la seule route du coin avec des virages dignes de ce nom (j'en ai dénombré six). Là, même à allure modérée, les reposes-pieds frottaient outrageusement pendant que je passais devant l'appareil des photographes postés en bordure de la route dans le but de vendre des clichés aux motocyclistes qui paradaient.

Si on accélère avec autorité, on ressent une poussée substantielle. The gros twin produit 95,5 lb-pi de couple à 3000 tr/min tout en se montrant doux et souple. La boîte est également douce et précise, même comparée aux standards japonais.

La Breakout est propulsée par le coupleux V-Twin Harley Twin Cam 103B de 103 pouces cubes (1690 cc), équipé d'un contrebalancier destiné à réduire les vibrations.

Harley ne se fait aucune illusion au sujet des clients qu'elle veut rejoindre avec la Breakout, reconnaissant même, lors du lancement, qu'il s'agirait, pour la majorité des futurs propriétaires, d'une deuxième moto. La Breakout n'est en aucun cas une moto de débutant, une moto de tourisme ou une sportive pure et dure. C'est une boulevardière radicale faite pour se pavaner en ligne droite, en ville. Une moto sur laquelle certains ajouteront chrome et accessoires, d'autres des pièces de performance, dans le but de renforcer leur image de mauvais garçon. Pour ces gens-là, la Breakout représente la victoire de l'attitude et du style sur le confort et la praticabilité.

Si vous êtes du genre bouffeur d'asphalte, à vouloir découvrir de nouveaux horizons ou plutôt du type frotteur de sliders qui ne rêve que de routes secondaires viroleuses, passez votre chemin. La Breakout n'est pas pour vous. Mais si vous cherchez à impressionnez la populace avec une custom au look radical, vous trouverez que la Breakout est la moto idéale pour aller frimer au Dairy Queen du coin au à la terrasse d'un resto.