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ESSAIS   FICHE TECHNIQUE

Essai KTM RC8R Race 2011
15 août 2011

Prête pour la course! Et vous?
Fidèle à son image sportive et audacieuse, KTM ose ce que peu de constructeurs ont osé dans l'histoire de la moto, c'est-à-dire commercialiser une machine exclusivement réservée à la piste, dotée d'une liste interminable de pièces de course de haute facture, et ce, à un prix presque raisonnable. Une bête de circuit nommée RC8 R Race. J'ai eu la chance de l'essayer une journée complète sur le superbe circuit Mont-Tremblant à l'occasion d'une journée de roulage T-SBK, en compagnie de Stéphane Brisebois et de Renée Larouche, les propriétaires de Moto Nation…

Texte : Didier Constant — Photos : Didier Constant (statiques), Pierre Goyette (actions)
Pilotes : Didier Constant, Stéphane Brisebois et Renée Larouche

 
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INFORMATIONS GÉNÉRALES
  • Poids à sec: 173 kg
  • Hauteur de selle : 845 mm
  • Capacité essence : 16,5 L
  • Consommation : N.D.
  • Autonomie : N.D.
  • Prix : 22 999 $

MOTEUR

  • Moteur : Bicylindre en V ouvert à 75 degrés, 4 temps, DACT et 8 soupapes, refroidi par eau
  • Puissance : 180 ch à 10 300 tr/min
  • Couple : 97,4 lb-pi à 8 100 tr/min
  • Cylindrée : 1 195 cc
  • Alésage x course : 105 x 69 mm
  • Rapport volumétrique: n.d.
  • Alimentation : Injection électronique
  • Transmission : à six rapports
  • Entraînement : par chaîne
  • Échappement : Akrapovic Evo 4 titane

PARTIE-CYCLE

  • Cadre treillis en tubes d'acier au chrome molybdène peint à l'époxy
  • Suspension : fourche inversée WP 4354, 43 mm de diamètre, ajustable en compression, en précontrainte du ressort et en détente. Débattement : 120 mm
    Monoamortisseur WP 4618 DACC ajustable en compression lente et rapide, en précontrainte du ressort et en détente. Débattement : 120 mm
  • Empattement : 1 425 mm
  • Chasse/Déport : 23,3 degrés/N.D.
  • Freins : avant : disque double Brembo Monobloc avec étriers radiaux à quatre pistons
    Arrière : frein monodisque Brembo Monobloc avec étrier à double piston
  • Roues Marchesini en aluminium forgé
  • Pneus :
    Dunlop Sportmax GP-A Racer (lisses)
    120/70ZR-17 à l'avant
    190/55ZR-17 à l’arrière
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Extrêmement complet et précis, le tableau de bord de la Race est destiné à un usage course. Il fournit une foule d'informations pratiques (chronomètre, meilleur tour, moyenne au tour, vitesse maxi enregistrée...), mais est difficile à règler quand on n'a pas le manuel du propriétaire sous la main.

VERDICT RAPIDE
ON AIME BIEN
  • Look sublime
  • Freinage monstrueux
  • Équipement superlatif
  • Possibilités infinies de réglage

ON AIME MOINS

  • Série très limitée
  • Vibrations élevées à haut régime
  • Injection pointue
 
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Shifter életronique débrayable, platines repose-pieds ajustables en 9 positions (avant/arrière et haut/bas), amortisseur de direction WP, leviers Magura ajustables en tous sens : la KTM est richement équipée et se donne les moyens de ses prétentions. Une authentique moto de course.

Circuit Mont-Tremblant

Longueur du circuit : 4,26 km
Nombre de virages : 15
(10 à droite - 5 à gauche)
Largeur moyenne : 11 m

1209, chemin du Village
Mont-Tremblant QC J8E 1G7
http://www.lecircuit.com

 
 
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La RC8R Race est exclusivement réservée à un usage sur piste.

Il est 7 heures, Tremblant s'éveille
Accompagné de mon ami Pierre, j'arrive à la grille du circuit Mont-Tremblant au volant du camion de l'équipe de course KTM. La grille n'est pas ouverte et le paddock est encore inanimé. Les membres du club T-SBK dorment du sommeil du juste, certains dans de luxueux Winnebagos, d'autres, moins fortunés, dans leur auto. Le soleil levant baigne le circuit d'une magnifique lumière dorée presque irréelle. Pas un bruit, hormis le gazouillement des oiseaux et le bruissement des feuilles dans les arbres, ne vient perturber cette quiétude matinale.

Le préposé au circuit arrive à sept heures tapantes et nous ouvre la grille après nous avoir chaleureusement salués : « Bonjour! C'est l'fun de voir des courageux, debout de bonne heure! Passez une belle journée et amusez-vous bien! ». C'est bien notre intention...

Pendant que nous stationnons le Mercédès Sprinter devant le kiosque de Moto Nation, un égaré à la mine patibulaire, l'œil vitreux, le cheveu hirsute et la démarche claudicante trotte péniblement vers les toilettes, visiblement réveillé par une envie pressante. Il passe devant le camion sans le voir. Puis, au retour, débarrassé de son fardeau et un peu plus réveillé, il marque une pause à l'approche du Sprinter. Il en fait le tour, tente de regarder ce que celui-ci recèle et jete un coup d'œil autour de lui pour voir si le propriétaire dudit camion se trouve dans les parages. J'observe son manège à distance, amusé et je me décide à aller vers lui...
« Salut! me lance-t-il d'une voix éraillée. Vous êtes l'équipe KTM?
— Non! Pas tout à fait. Nous sommes journalistes. Nous venons essayer une nouvelle machine et faire des photos d'action.
— Laquelle? Une nouveauté?
— La RC8R Race 2011. Vous l'avez peut-être déjà vue, mais elle est assez rare. Il n'y en a que 5 au pays. Elle est réservée à la piste.
— Tu m'niaises? T'as une RC8R Race dans ton truck? Ouvre la porte qu'on voit ça… »

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Didier Constant tente d'assimiler le mode d'emploi de la RC8 R Race.

Je vous fais grâce du reste de la discussion, mais toute la journée durant, nous avons dû répondre à des tonnes de questions de la part de pilotes curieux… et envieux. Certains trouvant même que c'était donner de la confiture aux cochons que de nous laisser la conduire. En attendant, et au risque de les décevoir, c'est nous qui nous amusions à ses guidons.

En fait, la RC8R Race attire les badauds comme le miel les mouches. Tout le monde est subjugué par ses lignes tendues, découpées à la serpe. Par sa robe blanche et orange qui se détache sur le gris de l'asphalte. Par ses pièces de course exotiques qui trahissent son héritage génétique et sa vocation sans équivoque. Par l'absence de tout accastillage routier et par la présence de pneus lisses (slicks). La Belle fait tourner les têtes!

Une bête de course
Contrairement à sa petite sœur, la RC8R, la Race est une moto de course, comme son nom l'indique. Elle est homologuée par la FIM (Fédération internationale de motocyclisme) pour courir en classe Superstock et est pilotée en championnat AMA Pro Superbike par Chris Fillmore, de l'équipe KTM / HMC Racing, avec très peu de modifications. Ce dernier a réussi une 7e et une 9e positions lors de ses deux premières courses, lors du programme double de Mid-Ohio, en juillet dernier. Un exploit dans les circonstances. L'an dernier, le constructeur autrichien a également remporté le titre dans le prestigieux championnat IDM (Superbike allemand) avec une machine très semblable à la Race. C'est donc avec un palmarès éloquent qu'elle fait ses débuts au Canada…

Offerte à 22 999 $, la RC8R Race est une aubaine et une bonne base pour construire un Superbike avec lequel courir ou participer à des journées de roulage sur piste. Tout le monde ne peut pas être pilote d'usine et bénéficier d'une moto de pointe, ni avoir les connaissances techniques ou les moyens financiers pour transformer une sportive légale sur route en bête de circuit. Dans sa version Race, la KTM est prête pour la piste et bénéficie d'un arsenal de pièces racing digne des meilleures machines du championnat canadien de Superbike. Et à un prix nettement moins faramineux qu'une Buell 1190RR (plus de 40 000$) ou une Aprilia RSV4 Max Biaggi Replica (plus de 65 000 $).

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Fine, racée et superbement équipée, la RC8 R Race est une autentique moto de course.

Au premier coup d'œil, la Race ressemble étonnamment à sa cousine routière, la RC8R. Il faut s'approcher et la passer en revue pour noter les différences. Lesquelles sont nombreuses. À commencer par le carénage en fibre de verre qui permet non seulement de sauver quelques kilos superflus, mais aussi de réparer la Bête à moindres frais en cas de chute. Puis on note la présence de superbes jantes Marchesini en aluminium forgé, chaussées de pneus lisses Dunlop Sportmax GP-A Racer. La suspension est également modifiée. Elle consiste en une massive fourche inversée WP 4354 à tubes de 43 mm de diamètre, dotée de tous les réglages imaginables et d'un monoamortisseur WP 4618 DACC équipé de circuits séparés pour la compression (lente et rapide) et la détente. La précontrainte du ressort est évidemment ajustable. Ces suspensions haut de gamme sont spécifiquement conçues pour se marier au mieux avec le châssis de course de la RC8R Race. Les freins sont fournis par le magicien italien Brembo. À l'avant, on retrouve un double disque monobloc énorme, pincé par des étriers radiaux à quatre pistons, alors qu'à l'arrière on bénéficie d'un disque simple avec étrier à doubles pistons.

Mais la liste des pièces d'exception ne s'arrête pas là. En fait, le souci du détail accordé à cette machine par KTM est incroyable, au point où l'on se demande comment la firme de Mattighofen fait pour offrir un tel niveau d'équipement à un tel prix. Leviers ajustables Magura, platines de repose-pieds ajustables sur 9 positions (d'avant en arrière et de haut en bas), amortisseur de direction transversal WP, shifter électronique KLS débrayable à l'aide d'un commutateur situé sur le côté gauche du carénage, échappement Akrapovic Evo 4 Titane, assiette ajustable : la liste n'en finit pas de se dérouler. Sans oublier les béquilles de course fournies avec la machine… mais que nous avions oubliées chez KTM. Heureusement pour nous, de bons samaritains sont venus à notre rescousse. Des couvertures chauffantes pour les pneus sont aussi proposées en option par KTM. Dans notre cas, nous en avions emprunté une paire à Moto Nation.

Le châssis atteint un niveau d'adaptabilité rarement observé sur une moto de série. La position de conduite est réglable dans tous les sens. Sur la machine qui nous a été fournie, les guidons bracelets étaient réglés un peu haut, tout comme la selle. Pour baisser les premiers, il suffit d'ôter les cales d'ajustement sur chaque fixation. Les bracelets descendent ainsi d'un pouce environ. Le support de selle peut être abaissé pour s'adapter à des pilotes de différentes morphologies ou à des styles de conduite différents. Enfin, l'assise peut être réglée en hauteur et l'angle du bras oscillant altéré grâce à l'excentrique de l'amortisseur. Ajoutez à cela les platines de repose-pieds ajustables et vous obtenez une moto que l'on peut adapter facilement à différents pilotes ou en fonction des circuits sur lesquels on roule.

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Stéphane Brisebois apprivoise la RC8 R Race au fil des tours.

Malheureusement, dans notre cas — parce que nous étions trois pilotes de gabarits différents à tester la Bête —, nous avons décidé de conserver les ajustements d'origine, lesquels représentaient un compromis. De ce fait, l'adaptation à la Race a été plus long, mais une fois le mode d'emploi assimilé, nous avons pu nous amuser pleinement, sans retenue. Je dois avouer, à notre décharge, que nous n'avions ni mécanicien, ni technicien spécialisé en châssis pour nous guider dans ces réglages qui sont si nombreux qu'il est facile de s'y perdre.

Contrairement aux dernières sportives BMW, Ducati, Honda ou Kawasaki, la RC8R Race n'offre ni freinage ABS, ni antipatinage, ni modes variables. Seulement un système d'injection électronique Keihin — chacun peut bien entendu adapter la cartographie à ses besoins particuliers — et l'échappement Akrapovic Evo 4 Titane déjà cité. Par rapport à la RC8R, l'injection a été reprogrammée, la puissance accrue par l'adoption d'un joint de culasse plus fin, augmentant la compression et d'arbres à cames modifiés. Tout le contrôle revient donc au pilote qui joue un rôle actif.

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Renée Larouche, en action sur la RC8 R Race, a vraiment pris la mesure de la KTM
lors de sa deuxième sortie, comme Stéphane et Didier. La belle autrichienne
demande en effet un certain temps d'adaptation avant de se livrer.

L'épreuve du circuit
Renée a été la première à s'élancer en piste au guidon de la Race. Un peu tendue au début… Mal installée sur une machine non réglée pour elle et inquiête des répercussions d'une chute possible — répercussions financières, mais aussi humaines —, elle a fait quelques tours timides avant de rentrer aux puits pour analyser son expérience et en discuter avec Stéphane et moi. « Je suis assise trop haut et les guidons sont trop relevés. Je n'arrive pas à trouver une position confortable, nous dit-elle. En plus, l'injection est très brutale et je ne parviens pas à avoir une conduite coulée. À la fermeture et à l'ouverture des gaz, la moto bondit en avant et donne des à-coups. C'est vraiment différent de mon CBR600RR. »

Personnellement, ces traits de caractère particuliers au twin KTM me surprenaient à moitié, car j'avais eu l'occasion de les expérimenter sur la RC8 originale, en 2009 et sur la version R, l'an dernier, lors du comparo des sportives de classe ouverte que nous avions organisé au circuit de Calabogie. Par expérience, je savais qu'il fallait faire preuve de douceur et d'anticipation lors des phases de transition pour adoucir le comportement de la RC8. Quant à la position de conduite, nous avons vite réalisé que nous ne pouvions rien faire dans l'immédiat. Sinon nous adapter. Ce que nous fîmes.

Après une pause, Renée est retournée en piste, en essayant d'être plus douce sur les gaz. Nous avons dès lors pu observer sa progression sur le circuit. Tour après tour, elle prenait de l'assurance et semblait s'amuser aux guidons de la KTM. Ce que nous avons pu valider en observant les pneus, quand elle est rentrée aux puits. « Ça commence à venir, dit-elle. En fait, le comportement du moteur est tellement différent de celui du quatre cylindres de ma CBR que je dois changer mon style de pilotage. C'est aussi très différent du comportement de mon ancienne Ducati 996S. »

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La RC8 R Race est équipée d'un échappement Akrapovic Evo 4 Titane.

Puis ce fut au tour de Stéphane de s'élancer en piste. Il effectua quelques tours, puis rentra rapidement aux puits, visiblement déconcerté par la KTM. « Ce n'est vraiment pas fait pour moi cette machine-là. Je n'arrive pas à me faire à l'injection. » Il faut dire que Stéphane possède un style de pilotage très agressif, lequel ne convient pas forcément à la RC8R Race qui demande douceur et doigté. Il finira, lui aussi, par faire une deuxième sortie avec l'Autrichienne, très longue celle-ci, au terme de laquelle son opinion s'affinera. « Plus tu la pilotes, plus elle devient naturelle. Si on pouvait changer la position de conduite, je pense que je parviendrais à m'amuser plus à son guidon. Par contre, j'ai l'impression que le moteur est bridé — il était encore en rodage et le joint de culasse haute compression n'avait pas été installé, NDLR — et qu'il ne prend pas tous ses tours, car j'atteins seulement 235 km/h au bout du droit au fond du circuit. C'est 30 km/h de moins que sur la BMW, hier. »  

Ma chance de dompter ce cheval fougueux arriva enfin. J'effectuais d'abord cinq tours tranquilles avec la Race pour me familiariser et trouver mes marques. De retour aux puits, je constatais le même comportement que mes collègues avaient noté. À la différence près que je fis preuve de douceur et d'anticipation dès la première sortie lors des transitions « on/off », ce qui améliora immédiatement la situation. Je remarquai aussi que le moteur tirait fort, beaucoup plus que celui de la RC8R de l'an dernier, et sur une plage de régimes plus étendue. Il produit une pulsation organique qui ressemble à celle d'un battement de cœur. Dans la longue ligne droite, je pouvais sentir les deux énormes pistons marteler les chambres de combustion. Je les ressentais distinctement en me couchant sur le réservoir en tentant d'atteindre la vitesse maxi. J'enregistrai quant à moi 230 km/h, mais je réalisai qu'il y avait encore de la marge et que le twin autrichien était capable de faire mieux. Surtout en mode pleine puissance (avec le joint de culasse haute compression). Le V-Twin de la KTM est coupleux et puissant à la fois (97,4 lb-pi à 8 100 tr/min pour 180 ch à 10 300 tr/min) et se montre très efficace dans la partie médiane de sa bande de régimes. Il est particulièrement impressionnant entre 3 500 et 8 500 tr/min, zone dans laquelle il livre le meilleur de lui-même. Au-delà, il est moins démonstratif, même s'il continue à tirer 500 tours au-delà de la zone rouge, avant que le rupteur n'entre en action. Parfaitement secondé par le shifter électronique et l'embrayage à glissement limité, il permet de piloter agressivement tout en s'amusant. Et en minimisant les risques de bloquer la roue arrière lors d'un rétrogradage violent, par exemple.

L'autre chose que je notai, c'est combien la Race était plus stable que sa devancière (la fourche et l'amortisseur travaillent désormais à l'unisson) et à quel point sa garde au sol avait été améliorée. L'an dernier, à Calabogie, les repose-pieds frottaient rapidement quand le rythme devenait sportif. Là, sur la Race, impossible de faire toucher quoi que ce soit. En fait, le châssis bonifié de la Race, conçu pour la course, est à la fois plus rigide et plus précis. Plus affûté aussi, en ce qu'il permet de piloter à un rythme franchement plus soutenu.

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Renée (au centre) est submergée de questions au sujet de la RC8 R Race. Il faut dire
que la KTM suscite bien des interrogations de la part des amateurs de track days.

Lors de ma deuxième sortie d'une petite dizaine de tours, il devint évident qu'il faudrait ajuster l'amortisseur, car l'arrière avait tendance à sautiller dans les sections bosselées avec les ajustements d'origine. La fourche, quant à elle, fonctionnait à merveille. Elle permettait même de rentrer en virage sur les freins, sans que la machine soit déstabilisée. Ceci était d'autant plus notable que je roulais sur des slicks hypercollants, alors que la RC8R 2010 était chaussée de Pirelli Diablo Supercorsa SP approuvés pour la route. Cette adhérence supérieure, au lieu de handicaper la KTM et faire ressortir d'éventuels défauts, mit en exergue la tenue fabuleuse de son châssis, dont l'angle de colonne est également ajustable. Poussée à la limite, la KTM se révèle à la hauteur des attentes qu'elle suscite. Elle est précise et incisive. Dotée d'une tenue de route impériale en ligne droite, elle est stable au freinage et négocie les courbes rapides ou serrées avec aplomb.

J'ai pu effectuer une troisième sortie d'une quinzaine de tours avec la RC8R Race et là, je suis tombé sous le charme. J'adore les bicylindres. Et celui de la KTM ne fait pas exception à la règle. J'aime sa pulsation caractéristique, sa courbe de puissance grasse qui débute dès les bas régimes, sa sonorité riche et musclée — gracieuseté de l'échappement Akrapovic Evo 4 Titane —, et ses vibrations de basse intensité. Comparativement aux quatre cylindres en ligne de la BMW S1000RR ou de la Honda CBR1000RR que nous avions en essai en même temps, le twin semble plus vivant, plus puissant, même s'il s'agit seulement d'une impression. Doté d'une inertie plus importante, il monte moins rapidement dans les tours que les deux autres, mais il le fait avec plus de gniack.

Verdict final
Bien que je ne sois pas un pilote de course et que mon expérience des machines de compétition soit extrêmement limitée, je suis quand même en mesure d'apprécier la KTM RC8R Race à sa juste valeur. Il s'agit d'une moto impressionnante qui représente plus que la somme de ses pièces, lesquelles sont exotiques et de très haute facture. Avec quelques ajustements et un temps d'adaptation un peu plus long, dans mon cas, elle ferait une excellente moto de track day. Elle pourrait même s'avérer parfaite pour la course, aux mains d'un pilote chevronné. Jamais une machine aussi proche d'un vrai Superbike n'a été offerte à la vente. Et, dans sa livrée actuelle, la KTM RC8R Race est non seulement une moto sexy, aguichante, mais surtout très performante. Une moto prête pour la course, comme l'affirme le slogan de KTM.


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