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ESSAI HARLEY-DAVIDSON DYNA WIDE GLIDE 2010
13 décembre 2009

La charge de la Horde sauvage!
Avec sa Dyna Wide Glide, Harley vous transporte de la « Horde sauvage » à « Easy Rider », en faisant un petit détour par « Hell Ride ». Et vous convie à un voyage intérieur dans l'univers du mythe américain. Si vous êtes un adepte du style chopper et des bonnes vibrations, cette Dyna vous plaira à coup sûr...

Texte : Didier Constant - Photos : Didier Constant et Ugo Levac

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Quand j'ai ramassé la Dyna Wide Glide (FXDWG) chez Harley-Davidson Montréal, je n'avais pas conduit une Harley aussi radicale au niveau du look et de la position de conduite depuis une éternité. Il faut dire que les customs, et à fortiori les choppers, ne sont pas les Harley que j'affectionne le plus. Je leur préfère les routières, façon Road King Classic ou, à la limite et tant qu'à privilégier le look à l'efficacité, une Dyna Fat Bob. Une des motos les plus séduisantes du catalogue HD, selon moi. Néanmoins, une chose est sûre, j'ai une inclination pour les modèles Dyna, en raison de leur moteur monté souple dans le cadre qui transmet des sensations que l'on ne retrouve pas de façon aussi marquée sur les Softail, par exemple.

Le retour d'un classique
La Wide Glide effectue un retour dans l'alignement 2010 du constructeur de Milwaukee après une année sabbatique. Pourtant, elle bénéficie d'une foule d'améliorations qui en font un nouveau modèle à part entière. Avec son style chopper à fourche massive, large et inclinée, sa position de conduite les pieds devant, jambes tendues, et son assise basse, la FXDWG a une allure inimitable. Laquelle est renforcée par son guidon plat dans lequel les câbles et les faisceaux de fils sont habilement cachés. Elle se distingue également par ses échappements superposés courts « Tommy Gun », son garde-boue arrière tronqué, sa « Sissy Bar » et sa roue avant étroite, à rayons, de 21 pouces de diamètre. Une version Vivid Black avec des flammes sur le réservoir est également offerte.

Longue, effilée et basse de selle (647,7 mm), cette custom personnalisée a vraiment une gueule d'enfer. Le cache-culbuteur et le couvercle d’embrayage sont chromés. La transmission Cruise Drive à six vitesses comporte un nouveau cinquième rapport à pignon hélicoïdal pour un fonctionnement en douceur. Les éléments distinctifs du style Dyna Wide Glide comprennent une boîte de batterie logée sous la selle, deux amortisseurs chromés et un réservoir de carburant de 17,79 L, ainsi que l’indicateur de vitesse intégré à la console centrale qui surmonte le réservoir.

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Longue, basse et fine, la Dyna Wide Glide est une excellente boulevardière.

Un moteur vivant et expressif
Cette Wide Glide est propulsée par un bicylindre en V, Twin Cam 96, de 1 584 cc, monté sur silentblocs. Il s'agit d'un moteur culbuté, à deux soupapes par cylindres, refroidi à l'air. Un classique de la firme de Milwaukee. Il est alimenté par un système d'injection électronique de carburant à port séquentiel (ESPFI). Malgré une puissance modeste estimée à environ 75 ch à 5 000 tr/min, le V-Twin de la FXDWG se démarque cependant par un couple imposant de 92 lb-pi à 3 000 tr/min.

Avant de prendre contact avec la Wide Glide, j'avais passé une semaine avec la Fat Boy Lo (cadre Softail) dont le moteur m'avait laissé sur ma faim. Il faut dire que ce dernier, monté rigide dans le cadre, est équipé de contre-balanciers qui tempèrent grandement son caractère. Ce qui n'est pas le cas du V-Twin qui équipe les motos de la plateforme Dyna. En effet, sur ces machines, il offre des sensations nettement plus marquées. Même si, comme tous ses congénères, il est muselé par les restrictions imposées par le respect des normes antipollution et antibruit.

Sans être une bombe, le bicylindre de 1 584 cc offre des accélérations grasses et des reprises franches. Avec ce moulin, rien de plus facile que de s'extraire de la circulation urbaine, ou de décoller avec autorité au feu vert. D'autant que le couple abondant est livré à 3 000 tr/min, soit le régime utile de cette boulevardière à l'allure rebelle. En ville, on roule sur les rapports intermédiaires et on profite du couple. Impressionnant à bas régime, le twin américain brille également aux régimes moyens. À 100 km/h stabilisés, sur l'autoroute, il suffit d'ouvrir les gaz en grand pour dépasser camions et voitures, sans même rétrograder. Et on peut étirer les rapports jusqu'en sixième, pour bénéficier de l'allonge de ce moteur fort attachant. Il est d'autant plus agréable à utiliser qu'il fait preuve d'une souplesse extrême, reprenant aussi bas que 1 500 tr/min, sans cogner, même sur les rapports élevés. Et les vibrations, présentes au ralenti, disparaissent à l'usage. Relativement peu gourmand, le Twin Cam 96 consomme en moyenne 6,2 L/100 km, ce qui lui permet de parcourir environ 287 km sur un plein.

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Noir, c'est noir. Et cette couleur sied à merveille à la Wide Glide.

La boîte de vitesse à six rapports est douce et fonctionne parfaitement. L'engagement du premier rapport s'accompagne toujours d'un clonk caractéristique, mais après ça, la boîte est relativement silencieuse et précise. Tout comme l'embrayage. Le dernier rapport agit comme une vitesse surmultipliée. La transmission par courroie crantée est douce et ne demande aucun entretien.

Une conduite typée
Si le style chopper de la Wide Glide est particulièrement réussi, il impose une ergonomie radicale qui ne conviendra pas à tout le monde. Car, bien que sa selle soit logée particulièrement bas, les repose-pieds placés à l'avant du cadre sont passablement éloignés. Même pour un pilote de taille moyenne (1,76 m dans mon cas, soit 5'10"). Et la position de conduite qui en résulte (dos arrondi, jambes et bras tendus — le guidon plat est large) est loin d'être confortable. D'autant que la suspension arrière est assez sèche et retransmet une bonne partie des irrégularités de la chaussée au pilote dont la colonne vertébrale est soumise à rude épreuve. Et là, nous ne parlerons pas du sort réservé à l'éventuel passager qui doit s'asseoir sur un pad de la taille d'une brique qui n'a de selle que le nom. À utiliser en cas de dépannage seulement. Ou pour dissuader quiconque de vous accompagner dans vos sorties.

Le guidon tubulaire plat est monté sur des rallonges noires de 10 cm de hauteur. Légèrement recourbé vers l'arrière, il offre une bonne préhension, mais force le pilote à tendre les bras un peu plus que la moyenne. Il procure un effet de levier raisonnable. La longue fourche fortement inclinée n'arrange guère les choses au chapitre de la tenue de route et de la maniabilité. À basse vitesse, la direction est non seulement lente, mais également un peu floue. Comme si la roue cherchait constamment son équilibre. On a toujours l'impression que la moto veut tomber dans le virage. Entre 40 et 90 km/h, la moto devient neutre et maintient bien son cap. Facile à emmener, légère à ces régimes, la Wide Glide affiche alors des qualités de boulevardière évidentes. Parfaite pour se pavaner en ville. Par contre, dès qu'on dépasse les 100 km/h, le pilote se transforme en parachute humain. Il offre une prise au vent importante. Sous la poussée, il a tendance à se cramponner au guidon, ce qui induit parfois des mouvements inopinés de la direction.

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En ville, et à vitesse modérée, la Wide Glide fait preuve d'une tenue de route irréprochable.

Dans les courbes, la FXDWG fait preuve d'une tenue irréprochable. Surtout dans les grandes courbes. Dans les virages serrés ou dans les épingles, elle n'offre pas la vivacité d'une Sportster, par exemple, mais n'est pas non plus handicapée. Seule la garde au sol réduite limite ses prétentions routières et lui impose de respecter un rythme raisonnable. Lequel est conforme à sa vocation de moto de balade. Ce qui ne l'empêche pas d'inspirer confiance à son pilote dans la plupart des situations.

La béquille latérale, cachée sous le moteur, est difficile à rejoindre et a posé des problèmes à tous les pilotes qui ont essayé la Wide Glide. De plus, quand on laisse le poids de la moto reposer dessus, on se demande immanquablement si elle va supporter cette charge ou non. Personnellement, je m'en méfais tout le temps, spécialement quand le sol était meuble ou inégal.

Le freinage qui est assuré par un simple disque de 300 mm à l'avant, pincé par un étrier à quatre pistons et un disque de 292 mm avec étrier double piston à l'arrière est passablement efficace. Afin d'obtenir la meilleure performance possible, il est recommandé d'utiliser les deux freins simultanément. En ville ou à basse vitesse, sa performance est bonne. Et elle est suffisante à haute vitesse. Cependant, on est loin de la performance des systèmes qui équipent les gros cubes modernes.

WG4

Simple et élégante à la fois, la Wide Glide a de la classe.

Les pneus Dunlop conçus spécifiquement pour Harley offrent une bonne adhérence et leur profil se marie parfaitement avec la vocation de boulevardière de la machine. Ils proposent une gomme relativement dure qui devrait offrir une bonne longévité quoique nous n'ayons pu en témoigner.

Allure radicale, comportement doux
Malgré ses airs d'instrument de torture, la Dyna Wide Glide est plus facile à prendre en mains qu'il n'y parait. Et son moteur vivant et gorgé de couple s'avère enivrant à l'usage. Utilisée à l'intérieur des contraintes du genre chopper, elle se révèle une moto de promenade très agréable. Ce n'est pas une voyageuse au long cours, pas plus qu'une sportive du dimanche, mais une boulevardière faite pour arpenter les rues des grandes villes avec style, ou se livrer à de petites balades dominicales entre amis, sans bagages et encore moins de passager. Le modèle Wide Glide est offert au prix de base de 17 219 $ en Vivid Black, il sera également offert en production limitée en Red Hot Sunglo (17 659 $) et Vivid Black avec motif de peinture en flammes (18 039 $).

WG6
FICHE TECHNIQUE
INFORMATIONS GÉNÉRALES
  • Poids tous pleins faits : 301 kg
  • Hauteur de selle : 647,7 mm
  • Capacité essence : 17,79 L
  • Consommation : 6,2 L/100 km
  • Autonomie : 287 km
  • Durée de l'essai: 1020 km
  • Prix de base: 17 219 $

MOTEUR

  • Moteur : bicylindre en V, 4-temps, refroidi par air,, 2 soupapes par cylindres actionnées par des culbuteurs
  • Puissance : environ 75 ch à 5 000 tr/min
  • Couple : 92 lb-pi à 3 000 tr/min
  • Cylindrée : 1 584 cc
  • Alésage x course : 95,25 x 111,25 mm
  • Rapport volumétrique: 9,2:1
  • Alimentation : injection électronique
  • Transmission : six rapports
  • Entraînement : par courroie

PARTIE-CYCLE

  • Suspension : fourche télescopique de 49 mm à l’avant et deux amortisseurs à l’arrière
  • Empattement : 1 734,82 mm
  • Chasse/Déport : 34 degrés/132,08 mm
  • Freins : simple disque avant de 300 mm avec étriers à 4 pistons; simple disque arrière de 292 mm avec étrier à 2 pistons;
  • Pneus : Dunlop série Harley-Davidson
    80/90-21 à l’avant;
    180/60-17 à l’arrière.

 

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VERDICT RAPIDE
ON AIME BIEN
  • Le look chopper réussi
  • Le moteur vivant

ON AIME MOINS

  • La position de conduite incongrue
  • Le confort réduit
  • La garde au sol limitée

 

WG8

La garde au sol limitée de la Wide Glide l'empêche d'explorer les limites de son châsis.

 

Le point de vue des autres essayeurs

WGUL

C’est « Fucking hot! » C’est à tout le moins le commentaire que je me suis passé tout haut 200 mètres après ma prise de possession de la belle édition noire de la Wide Glide. J’ai retrouvé dans cette Dyna la présence mécanique à laquelle je m’attendais d’une moto avec le logo de Harley-Davidson sur le réservoir. Des pulsations, des vibrations, du son et des ailes s’il vous plait! Le problème de la délicieuse présence mécanique de cette Harley c’est qu’à moyen terme ça finit par engourdir les pieds. Mais je ne serais pas prêt à renoncer à ce moteur pour autant. Lorsque je m’élançais vigoureusement d’un arrêt, elle me propulsait sans rechigner et assez rapidement à des vitesses plutôt intéressantes. Vaut mieux ne pas trop exagérer parce qu’avec les pieds bien devant on doit fournir un effort pour les garder sur les pédales à vitesse d’autoroute… La position de conduite fait peut-être « cool », mais n’est évidemment pas, vous vous en doutez, un cadeau. On est plus ou moins plié en deux le derrière posé sur une selle assez ferme. Lorsque j’ai ralenti la cadence et que j’ai décidé d’opter pour une conduite plus décontractée, je me suis rendu compte qu’il n’y avait qu’une seule position de conduite. On s’y fait petit à petit, surtout tant que l’esprit reste à la balade et que les distances ne sont pas exagérées. Je ne voudrais pas que mon patron me demande d’aller la rapporter à Toronto parce que je lui remettrais ma démission sur-le-champ. La béquille est très difficile à sortir puisqu’elle est cachée sous la mécanique et qu’avec les bottes hautes et rigides que je porte je ne peux que difficilement m’y rendre. Le freinage est OK, je dirais mieux que sur la Fat Boy, mais ça reste très moyen. La direction m’est apparue légère et la maniabilité n’est pas mauvaise du tout pour une monture du genre. À basse vitesse, lors de changement de cap, le guidon a tendance à tomber à l’intérieur plus qu’on ne le veut en réalité. Le système « clé en poche » est un système que j’affectionne et que j’aimerais voir s’étendre à toutes les motos. Je terminerais en faisant remarquer à la compagnie que la poignée de maintien du passager est visuellement indigne du reste de la moto (l’effet est pire sur les versions couleur) et devrait être retirée puisque de toute manière aucun être humain ne voudra s’asseoir sur la selle passager qui ressemble à une brique enveloppée dans une petite serviette. Mais, la ligne est autrement très agréable et ma mère (qui a supporté mes multiples montures en plastique nipponnes pendant mes années universitaires) s’est exclamée par trois fois qu’elle la trouvait superbe. Les harleyistes seront contents d’apprendre que la Wide Glide est « Mom approuved »!

Ugo Levac

   

 

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