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ESSAIS   FICHE TECHNIQUE

ESSAI BUELL XB12XT ULYSSES 2009
22 juin 2009

Odyssée moderne
Profitant de la sortie de la récente XB12XT, nous avons contacté Buell Canada pour en obtenir une en prêt de longue durée, dans le but avoué de vérifier son potentiel au tourisme. Voici le premier volet d'une série d'articles illustrant cet essai de longue haleine. Embarquez pour une odyssée mémorable!

Texte : Didier Constant - Photos: Didier Constant, Denis Vayer et Buell
 
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INFORMATIONS GÉNÉRALES
  • Poids tous pleins faits: 211 kg
  • Hauteur de selle : 780 mm
  • Capacité essence : 16,7 L
  • Consommation : 5,98 L/100 km
  • Autonomie : 280 km
  • Prix : 15 399$

MOTEUR

  • Moteur : Bicylindre en V à 45 degrés, quatre temps, à tiges et culbuteurs, 2 soupapes par cylindre, refroidi par air et huile
  • Puissance : 103 ch à 6 800 tr/min
  • Couple : 84 lb-pi à 6 000 tr/min
  • Cylindrée : 1 203 cc
  • Alésage x course : 88,90 x 96,82 mm
  • Rapport volumétrique: 10,0:1
  • Alimentation : injection à corps de 49 mm
  • Transmission : cinq rapports
  • Entraînement : par courroie

PARTIE-CYCLE

  • Suspension : Fourche inversée Showa à poteaux de 43 mm réglable en compression, précontrainte du ressort et détente. Monoamortisseur Showa à réservoir séparé, réglable en compression, précontrainte du ressort et détente.
  • Empattement : 1 370 mm
  • Chasse/Déport : 22 degrés/122 mm
  • Freins : Disque périmétrique de 375 mm avec étrier à six pistons, à l’avant; simple disque arrière de 240 mm avec étrier simple piston.
  • Pneus : Pirelli Diablo Strada
    120/70 ZR-17 à l’avant;
    180/55 ZR-17 à l’arrière.
VERDICT RAPIDE
ON AIME BIEN
  • Couple et souplesse du moteur. Le V-Twin reprend dès 1 500 tr/min, en cinquième, sans à-coups.
  • Suspensions confortables et bien contrôlées.
  • Freinage puissant et facile à moduler.

ON AIME MOINS

  • Boîte de vitesse rugueuse.
  • Chaleur dégagée par le moteur, surtout du côté droit.
L’AVIS DES AUTRES ESSAYEURS

Ugo Ulysses

Imaginons que vous vouliez essayer quelque chose de différent. De vraiment différent! Alors, je vous conseillerais un tour sur une Buell XB12XT. Pour le look d’abord. Ça ne ressemble à rien d'autre. Le V-Twin ne vibre pas… il tremble… allégrement! La moto toute entière est secouée à l’arrêt. Comme si elle avait le Parkinson. Les vibrations s’atténuent à mesure que les tours grimpent, mais les pulsations restent omniprésentes même à vitesse d’autoroute, ce qui fini par engourdir les fessiers à la longue. La selle, quant à elle, est bien rembourrée. La position de conduite relevée ne taxe aucune partie du corps et avec le trio de valises en équipement de série, la possibilité de voyager loin et longtemps est bien réelle. La Ulysses mettra votre sens de la tolérance à l'épreuve. Son moteur dégage tellement de chaleur qu'on a l'impression de cuire littéralement au niveau de la jambe droite. Un vrai calvaire! Une lacune de taille à laquelle Buell devra s’attaquer. Par ailleurs, il y a quelque chose d’étrange à entendre cette mécanique ultra-coupleuse prendre ses tours dans une sonorité qui n’est pas sans rappeler une Sportster torturée par un pilote trop pressé. Une conduite agressive demande une attention particulière; l’avant se décharge et les débuts de wheelies involontaires sont courants. Le rayon de braquage limité est à considérer lors des manœuvres lentes. Cette moto a les qualités de ses défauts; elle ne ressemble à rien de connu! Assurez-vous simplement d’être compatible avec la bête avant d’en envisager l’acquisition, elle n’est pas faite pour tout le monde.

Ugo Levac

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Extrêmement coupleux, le V-Twin Thunderstorm de 1 203 cc de la Buell fait preuve d’une souplesse incroyable.

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Le pare-brise plus large et plus haut que celui de l'ancienne XB12X remplit parfaitement son rôle et parvient à réduire les turbulences aérodynamiques à un niveau acceptable.

 
 
 
 
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L'aventure à l'américaine
Loin de moi la prétention de vouloir me comparer à Ulysse. Bien que je sois un voyageur invétéré, je n'ai pas grand chose en commun avec lui. Pas de rêves de conquêtes, de gloire, ni de péchés à expier. Je reviens au port immanquablement. À mes racines, à mes proches. Faire le plein d'énergie pour vivre de nouvelles aventures. Cependant, à l'instar du héros de Homère, je suis attiré par des ailleurs lointains, réels ou mythiques. Et dès qu'une moto au profil de baroudeuse pointe son nez à l'horizon, une envie irrésistible de la mettre au défi m'envahit. Ce qui est arrivé avec la XB12XT. Et c'est pour cette raison que, grâce à la collaboration de Buell Canada, l'aventurière américaine accompagnera notre Honda Varadero dans ses pérégrinations estivales.

Présentée à la fin de l'été dernier, la XB12XT, une variante de la Ulysses originale lancée en 2006, est le nouveau cheval de Troy (East Troy, pour être précis). La XT abandonne ses prétentions au tout-terrain pour devenir une authentique routière, une machine qui se destine au tourisme d'aventure. Avec sa selle abaissée, son pare-brise élargi et relevé, ses suspensions au débattement réduit et ses pneus au profil routier, la XT, dont l'équipement de série inclut désormais un ensemble de trois valises rigides et des poignées chauffantes, se donne les moyens d'assumer sa nouvelle vocation. À mi-chemin entre les exclusives BMW R1200GS ou KTM 990 Adventure et les gros trails routiers comme les Ducati Multistrada, Honda Varadero, Moto Guzzi Stelvio, Suzuki V-Strom et Triumph Tiger 1050, la nouvelle Buell XB12XT reprend à son compte un concept parfaitement adapté à notre réseau routier. Et à l'environnement dans lequel nous évoluons.

Lors de la présentation de la Ulysses, en 2006, Erick Buell, vice-président et directeur technique de Buell Motorcycle Company déclarait: «sur les petites routes, il y a apparemment toujours une aventure qui vous attend au-delà du bitume noir. Nous avons fabriqué une moto aux grandes aptitudes tout chemin, qui se comporte parfaitement en ville comme sur les petites routes de campagne». Une affirmation que nous avions pu vérifier à l'époque dans le cadre d'un essai poussé. Cependant, malgré son potentiel multiroute, la Ulysses originale se montrait exclusive et laissait de nombreux amateurs, spécialement les roule-toujours et les pilotes de petits gabarits, sur le bord du chemin. Les changements apportés à la version XT devraient corriger ces défauts.

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Dans sa mutation de X en XT, la Buell a pris un peu d'embonpoint. Elle passe de 193 kg à 211 kg à sec, soit un surplus de poids de18 kg, mais gagne un ensemble de bagages complet dans sa transformation.

 

Une évolution tourisme de la XB12X
Dérivée de la XB12S Lightning, la Ulysses reprend les principes de la trilogie technologique chère à Erick Buell (centrage des masses, rigidité du cadre, réduction des masses non suspendues). L'abaissement du centre de gravité obtenu par la localisation du carburant dans le cadre, de l'huile dans le bras oscillant et du positionnement du silencieux sous le moteur rend la Ulysses extrêmement facile à incliner sur les routes goudronnées et inspire confiance au pilote.

La Ulysses XB12XT conserve l'empattement allongé de 1 370 mm de la X, gage d'une bonne stabilité. L'adoption d'une selle abaissée de près de 60 mm (par rapport à la X originale) rend la Ulysses accessible à un plus grand nombre de pilotes. On pose désormais facilement les deux pieds au sol à l'arrêt. Plus besoin d'être un géant pour goûter aux plaisirs que l'aventurière américaine distille avec générosité. Grâce à son large guidon tubulaire relevé et à ses repose-pieds placés dans l’axe des hanches et des épaules, la Buell bénéficie d'une position de conduite confortable et spacieuse. La selle large et texturée offre une assise détendue au pilote et au passager sur de longues distances. Cependant, le rayon de braquage reste conséquent. À cause de la massive colonne de direction, le guidon vient en butée avec le cadre rapidement, spécialement du côté gauche, ce qui rend les manœuvres à basse vitesse délicates. Attention lorsque vient le temps d'effectuer des demi-tours sur des routes étroites.

La XT qui conserve ses protèges-mains façon motocross, offre désormais des poignées chauffantes de série. Il s'agit d'une caractéristique très pratique (et peu coûteuse) que les gros rouleurs apprécieront, surtout au printemps ou à l'automne, et qui permet de prolonger la saison de quelques semaines. D'autant plus que la Buell dispose de deux prises douze Volts pour accessoires 10 A (une sur le tableau de bord, l'autre sous la selle) dans lesquelles on peut brancher une veste électrique ou d'autres équipements, comme un GPS, par exemple. Un grand espace de rangement sous la selle permet de ranger de menus objets, comme un antivol en U, par exemple.

Le pare-brise plus large et plus haut que celui de l'ancienne XB12X remplit parfaitement son rôle et parvient à réduire les turbulences aérodynamiques à un niveau acceptable. Il possède une fixation rapide permettant de l'ôter facilement. L'intervalle entre le pare-brise et le saute-vent est conçu pour diriger une faible quantité d'air vers le pilote et ainsi réduire les turbulences. La pression du vent sur le haut du torse et la tête est faible à des vitesses modérées (moins de 140 km/h). Au-delà, elle s'accroit sensiblement sans devenir rédhibitoire pour autant.

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Grâce à ses suspensions bien calibrées, à sa large selle et à son pare-brise réhaussé,
la XB12XT offre un niveau de confort élevé.


Un bagage génétique inaltéré
Le confort de la Buell est renforcé par des suspensions Showa entièrement réglables. La précharge du ressort arrière est réglable instantanément par rotation d'une molette à gauche, sous la selle. Sur route au revêtement dégradé, ces suspensions se sont avérées impeccables, même avec un passager et des bagages. Elles gomment les bosses et les nids-de-poule et vous procurent une conduite royale. En fait, elles rendent la XB12XT idéale pour notre réseau routier… ce qui n'est pas un mince exploit!

Grâce à sa garde au sol abondante et à ses pneus à profil routier, la Buell atteint des angles d’inclinaison surprenants pour une machine de ce type, dont la vocation première n’est pas de jouer les sportives. La XB12XT est facile à piloter. Elle se place sur l’angle d'une simple poussée sur son guidon haut et large et conserve sa trajectoire sans broncher. En ligne droite, elle maintient son cap, imperturbable. Et ne bouge pas d'un poil. À condition de ne pas se cramponner au guidon trop fermement ce qui induit une oscillation de la roue avant.

En ville, la maniabilité de la XB12XT, associée au couple important du V-Twin de Milwaukee, permet de se jouer de la circulation dense avec facilité. Agile, elle se faufile partout, sans problème. Il suffit seulement de tenir compte de la largeur des valises lorsque vient le temps de manœuvrer dans des endroits restreints.

Les roues en aluminium coulé à six bâtons de 17 pouces sont légères et solides. Elles sont chaussées de pneus Pirelli Diablo Strada. Ces gommes de type sport-touring proposent un comportement sportif en adéquation avec les aptitudes de la Buell et une performance élevée sur chaussée sèche ou mouillée. Ils bénéficient d'une adhérence supérieure qui met le pilote en confiance et permettent d’atteindre des angles d’inclinaison prononcés.

La souplesse d'emploi de la Ulysses est améliorée par le système Triple Tail. Ce plateau en plastique qui se place en trois positions peut être replié sur la selle ou bien servir de dosseret vertical/poignée de maintien pour le passager, ou encore de porte-bagages.

Dans sa mutation de X en XT, la Buell a pris un peu d'embonpoint. Elle passe de 193 kg à 211 kg à sec, soit un surplus de poids de18 kg, mais gagne un ensemble de bagages complet dans sa transformation. Cependant, elle reste très facile à manier. Agile et vive, elle fera taire ses détracteurs à l'approche de sections de route sinueuses et en ville.

Par ailleurs, en plus d’être fabriquée en Amérique du Nord, ce qui la rend exclusive et désirable aux yeux de certains, la Ulysses possède un look inimitable et fait appel à des technologies inédites.

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Malgré son changement de vocation, la Ulysses a gardé intactes ses qualités intrinsèques
et n'a pas renié son héritage génétique.


Un moteur de caractère
Son moteur V-Twin Thunderstorm de 1 203 cc, à tiges de poussoirs et deux soupapes par cylindre, refroidi à l’air, développe une puissance au vilebrequin de 103 ch à 6 600 tr/min et un couple de 84 lb-pi à 6 000 tr/min. Extrêmement coupleux, le moulin de la Buell fait également preuve d’une souplesse incroyable. Il reprend dès 1 500 tr/min, sans cogner, sur un filet de gaz, sur n’importe quel rapport et s’envole jusqu’à la zone rouge située à 7 000 tr/min avec autorité. Les accélérations et les reprises sont franches et transmettent une impression de puissance importante. Si les vibrations inhérentes au V-Twin de Milwaukee à bas régime sont présentes (au ralenti la fourche et la roue avant vibrent autant que sur un Sportster), elles s’estompent au fur et à mesure que le moteur prend ses tours et ne sont jamais gênantes au régime de croisière, sauf peut-être pour le passager qui les ressent dans les repose-pieds sur presque toute la plage de régimes. En ville, le ventilateur entre souvent en action, afin de refroidir le bicylindre à l’air, ce qui finit par devenir agaçant à la longue. Dans ces conditions, on ressent également passablement de chaleur s’échapper du côté droit du moteur, au niveau du cylindre arrière. Pas toujours agréable, surtout par temps chaud.

La très large plage d'exploitation du moteur, avec beaucoup de coffre à bas régime, est idéale dans les conditions d’utilisation normale. La puissance est toujours disponible et permet au pilote de se tirer d’affaire, même s’il négocie un virage sur le mauvais rapport. La nouvelle boîte à cinq rapports utilise des bagues de synchronisation coulissantes plutôt que des pignons. Elle améliore la qualité des passages de vitesses, réduit le bruit et augmente les intervalles entre les révisions. À l’usage, elle se montre précise, mais relativement ferme. Le sélecteur est court et parfois difficile à atteindre. Cependant, les rapports passent avec autorité et la boîte est bien étagée. L’effort à l’embrayage est réduit. Enfin, la courroie de transmission finale Goodyear Hibrex transmet la puissance en limitant les pertes d’énergie. Elle ne nécessite ni entretien programmé, ni remplacement.

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C’est sur les routes secondaires sinueuses que la XB12XT est le plus à son avantage et peut laisser s’exprimer son potentiel sportif. L’initiation en virage est facilitée par le large guidon tubulaire.
Grâce à sa partie cycle rigide et ses suspensions bien calibrées, elle fait preuve d’une rigueur
et d’une vivacité étonnantes.


Des performances à la hauteur de la réputation Buell
Le frein avant périmétrique procure toute la puissance nécessaire pour ralentir la bête en toute circonstance. Il offre un mordant impressionnant et se montre très neutre dans son comportement. Le frein arrière est efficace et prévisible. Il faut peser très fort sur la pédale pour bloquer la roue arrière qui laisse alors une belle trace de gomme noire sur l'asphalte. La géométrie de direction (chasse de 22 degrés, déport de 122 mm et empattement de 1 370 mm) n’a pas complètement éliminé la tendance de la Buell à se relever au freinage, mais elle est mieux maîtrisée que par le passé.

Malgré son changement de vocation, la Ulysses a gardé intactes ses qualités intrinsèques et n'a pas renié son héritage génétique. Même si elle apparaît aujourd'hui comme une routière au long cours dotée d'un confort de haut niveau, elle conserve son caractère sportif et ses aptitudes à la conduite agressive. Elle incite à l'évasion, à l'aventure et distille le plaisir à fortes doses. Malgré son énorme potentiel routier, la XB12XT affiche un caractère joueur, voire turbulent et montre une propension presque maladive à vouloir se promener sur la roue arrière. Délinquante, elle est à son aise sur les routes sinueuses où elle peut laisser son potentiel de sportive s’exprimer en toute liberté. Elle peut même faire jeu égal avec d’authentiques sportives sur ce genre de chemins. Par contre, dès que la route s'ouvre devant vous, laissant apparaître des paysages enchanteurs à l'horizon, elle devient une incroyable machine à voyager et à faire rêver. Prompte à révéler votre caractère aventurier.

Au terme de cette première prise en main, la Buell fait preuve d’une étonnante polyvalence et d’une parfaite adaptation au réseau routier québécois. Pas loin du compromis idéal pour ceux qui aiment s’amuser sur les routes sinueuses, voyager au long cours et partir à l'aventure avec armes et bagages, elle possède tous les atouts pour devenir une des Buell les plus populaires au Québec. Et, ce qui ne gâte rien, elle propose une allure réussie et un comportement sain en même temps qu'inédits. La Buell XB12XT est offerte en rouge ou en bleu au prix de détail suggéré de 15 399$, sacoches et autres accessoires inclus de série. Soudain, l’été m’apparaît court…

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