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DOSSIER    

Tendance : les roadsters à l’assaut du Québec

Le strict minimum
Extrêmement populaires en Europe, les roadsters et autres motos basiques dénudées commencent à connaître du succès chez nous. Costa Mouzouris nous présente certaines des motos les plus significatives de ce créneau en pleine expansion...

Par Costa Mouzouris/Moto Show – Photos : Didier Constant, Denis Vayer et constructeurs
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
Buell  
Tombée sous le couperet de Harley-Davidson, la Buell 1125CR n'aura pas eu le temps de se faire une réputation et d'attirer un public.

Il y eut une époque où des coureurs comme Eddie Lawson et Freddie Spencer devaient se battre avec des motos de série hautement modifiées comme la Kawasaki KZ750 ou la Honda CB750 sur les circuits d’Amérique du Nord. Ces machines avaient un cadre rudimentaire en tubes d’acier, un moteur refroidi à l’air, et même avec des modifications poussées, elles restaient des monstres difficiles à maîtriser. Ce que les équipes de course de l’époque ont appris sur la piste fut finalement appliqué aux motos de route qui ont suivi, lesquelles fournirent dès lors une meilleure base de travail pour la prochaine génération de motos de course. Et ainsi de suite… Après des décennies d’évolution en compétition, les Superbike se sont métamorphosés en projectiles aérodynamiques avec un rapport poids/puissance démentiel.

Aujourd’hui, nous attendons de ces machines qui ont l’air d’aller vite des performances élevées, en adéquation avec leur allure. Pour l’irréductible pilote de course amateur, aucune moto n’arrivera à le satisfaire autant qu’une sportive moderne. Grâce à leur carénage en fibres composites qui enserre un cadre périmétrique en alu, de conception hautement avancée, ces dernières affichent un coefficient de pénétration dans l’air incroyable et évoquent la vitesse, même à l’arrêt.

Malheureusement, ces performances ont un prix et sont incompatibles avec le confort en utilisation quotidienne. Pour gagner l’ultime centième de seconde en piste, le pilote doit se tapir derrière le carénage et se recroqueviller dans une position presque foetale que seul un contorsionniste parviendrait à garder pendant un laps de temps prolongé.

Les aficionados de la conduite sportive qui n’ont plus la flexibilité d’un gymnaste peuvent tout de même obtenir leur dose d’adrénaline et de performance. De plus en plus de constructeurs, particulièrement européens, dénudent leurs sportives pour les offrir en version roadster. Le carénage intégral est abandonné, des guidons tubulaires remplacent les bracelets positionnés sous le té de fourche, les repose-pieds sont abaissés, plaçant le torse du pilote plus redressé, de manière plus détendue.

Mais si vous croyez que ces motos sont « plates » à conduire, détrompez-vous! Ces roadsters survitaminés n’ont pas froid aux yeux. Ils conservent la tenue de route affûtée de leurs cousines de course, mais avec une motorisation calibrée pour offrir plus de couple à mi-régime, ce qui, finalement, est plus efficace sur route que la bande de puissance mince comme une lame de rasoir des Superbike.

Aprilia
Aprilia Shiver 750

Aprilia Shiver 750
La Shiver 750 est une monture d’entrée de gamme d’Aprilia construite autour d’un cadre hybride qui utilise une section en treillis d’acier à l’avant reliée à des longerons arrières en aluminium. Elle utilise un moteur V-Twin déjà fabriqué par Aprilia, contrairement au plus gros roadster de la firme (Tuono) qui est motorisé par Rotax en Autriche. Les innovations incluent un amortisseur simple monté sur un côté et attaché à un massif bras oscillant en aluminium.

La gestion électronique de la mécanique comprend le contrôle des gaz électronique « fly-by-wire », avec un bouton-poussoir permettant de sélectionner différentes courbes de puissance à utiliser selon les conditions de pilotage. Ne laissez pas sa modeste cylindrée refroidir vos ardeurs; ce petit Twin délivre un punch puissant de 95 ch dans un ensemble pesant uniquement 189 kilos. De plus, la Shiver ne vous donnera pas de frissons dans le dos au moment de passer à la caisse.

Benelli
Benelli TNT Sport Evo

Benelli TNT Sport Evo
Benelli célèbrera son centenaire dans deux ans, mais l’existence de la compagnie sur cette terre a été tumultueuse. Le constructeur italien est surtout connu pour ses motos à six cylindres en ligne du milieu des années 70 qui avaient été conçues pour contrer l’afflux des abordables Japonaises à moteurs quatre cylindres en ligne. Innovatrices, mais manquant de fiabilité, ces motos ont échoué dans leur tentative de faire renaître la marque et Benelli a débuté les années 80 branchée à un respirateur artificiel. Le dernier épisode de l’histoire de Benelli inclut son acquisition en 2005 par le géant chinois Qianjiang Group, un constructeur qui produit plus de 1,5 million de deux roues de petites cylindrées annuellement.

Malgré son affiliation chinoise et l’injection de capitaux qui en découlèrent, la petite usine localisée à Pesaro, sur la côte adriatique de l’Italie, continue à produire en petite quantité des motos exotiques et exclusives faites à la main, telle la TNT Sport Evo. Sa gueule de Transformer fait certainement tourner des têtes, alors que son châssis unique est formé de tubes d’acier de large diamètre et de soudures en aluminium. Pas uniquement pour la rigidité, mais aussi pour le style. Son tricylindre en ligne de 1 131 cc produit une dose massive de couple à mi-régime.

BMW K1300R
BMW K 1300 R

BMW K 1300 R
Malgré son look de moto brutale, la BMW K 1300 R est l’archétype du raffinement dans la classe des roadsters. Avec sa cylindrée portée à 1 293 cc, la puissance grimpe à un impressionnant 173 ch. Cette dévoreuse d’autobahn est également la plus moderne technologiquement parlant, avec sa fourche Duolever développée par BMW pour remplacer la traditionnelle fourche télescopique à tubes plongeurs. En plus, l’effet de couple caractéristique des transmissions acatènes est maîtrisé par le système arrière Paralever combiné au bras oscillant monobranche qui intègre le cardan.

Ajoutez toutes les options proposées et vous piloterez la monture à laquelle le plus d’acronymes sont greffés. Vous pouvez opter pour les freins ABS, l’ASC (antipatinage), le TPC (contrôle électronique de la pression des pneus), et probablement le plus utile de tous, l’ESA (suspensions à contrôle électronique). L’ESA vaut amplement le supplément que BMW réclame. Cette option très sophistiquée permet d’ajuster les suspensions selon trois modes différents (normal, sport, confort) grâce à une simple pression d’un bouton, en roulant. Ah! En passant, le pseudocoureur en vous pourra aussi ajouter le Gear Shift Assist (sélecteur de vitesse électronique) qui permet un changement de vitesse à la volée, sans recourir à l’embrayage.

F800R
BMW F 800 R

BMW F 800 R
Nouvelle pour 2010, la F 800 R, propulsée par un bicylindre vertical refroidi au li­quide de 798 cc qui développe 87 ch à 8 000 tr/min, est un roadster à vocation urbaine et ludique. Très similaire à la Triumph Street Triple dans son approche du créneau, elle mise avant tout sur sa facilité et le plaisir de conduite.
Visuellement inspirée de sa grande sœur, la K 1300 R, elle reprend cependant la base mécanique (moteur et partie cycle) des F 800 S/ST, mais abandonne le monobras au profit d’un bras oscillant double, aussi rigide et moins cher à fabriquer, et adopte une chaîne plutôt qu’une courroie crantée.

Offerte à un prix très attrayant, la F 800 R s’adresse à une clientèle jeune et urbaine qui recherche une moto ludique, performante, mais aussi évoluée techno­logiquement. Il faut dire que la liste d’options de la petite BMW est impressionnante et inclut notamment un système de freinage ABS très efficace. Une série limitée appelée Chris Pfeifer Special Edition aux couleurs de l’équide de course BMW Motorrad et autographiée par le fameux cascadeur autrichien est également proposée aux amateurs du modèle.

Monster
Ducati Monster 1100 S

Ducati Monster 696/1100
Originatrice de la catégorie roadster, et particulièrement des versions les plus sportives du créneau, la Monster est celle à laquelle chaque nouvelle prétendante est mesurée, depuis son lancement, en 1993. Au fil des années, elle a subit de multiples modifications sans jamais rien perdre de son charisme originel.

Présentée en 2009, la Monster 1100 est une copie presque parfaite de la 696 lancée une année plus tôt. On la distingue de cette dernière à son magnifique bras oscillant qui révèle le côté droit de la jante arrière Marchesini. La 1100 qui fait osciller la balance à 169 kg, à sec (168 kg pour la S) est la moto la plus légère de sa catégorie. Elle est propulsée par le bicylindre en L de la Multistrada qui développe 95 ch à 7 500 tr/min et 79,5 lb-pi de couple à 6 000 tr/min. Avec son chassis treillis inspiré de la compétition et des pièces mécaniques de haut niveau, le nouveau roadster de la firme de Borno Panigale représente 15 ans d'évolution de la Monster.

La version S est un pur concentré de légèreté, de puissance et de haute couture mécanique. Elle reçoit le même genre de traitement que les autres versions S de Ducati (Streetfighter S, 1198 S). La 1100 est proposée en trois coloris: rouge, argent et noir mat alors que la S est offerte en rouge ou en blanc perle.

StreetFigther
Ducati Streetfighter

Ducati Streetfighter
Ducati qualifie la nouvelle Streetfighter de roadster extrême. Basée sur la suave et dominatrice supersportive 1098, gagnante du Championnat du monde de Superbike, la Streetfighter conserve toutes ses pièces dédiées à la vitesse, incluant le bicylindre en L de 1 099 cc qui dégage 155 ch, seulement 5 chevaux de moins que les 1098.

Si vous insistez pour obtenir un maximum de pièces de courses exclusives, la Streetfighter S remplace les suspensions japonaises Showa par des composantes du constructeur suédois Öhlins, et utilise des roues en aluminium forgé plus légères signées Marchesini. Elle incorpore également le système d’antipatinage DTC (Ducati Traction Control) exclusif à la firme de Borgo Panigale, une technologie encore largement réservée aux machines doté d’une plaque à numéro blanche.

KTM SuperDuke

KTM SuperDuke
KTM , le spécialiste du hors-route, possède de nombreuses victoires au Dakar dans son curriculum vitae. Ce qui ne l’a pas empêché, récemment, de faire sa place dans la catégorie des motos de route de grosse cylindrée. Ouvertement inspirée par la R1200 GS de BMW, la 990 Adventure connaît un succès d’estime et ne parvient pas à rivaliser avec la meilleure vendeuse de BMW. Par contre, les modèles sportifs comme la SuperDuke 990 ou la RC8 se démarquent de la concurrence et propose un caractère délinquant unique. La Super Duke fait un pied de nez à la rectitude politique. Elle est tout, sauf conformiste. La vidéo promotionnelle qui accompagnait la sortie de cette machine brutale a été retirée du site web de la compagnie à la suite de plaintes dénonçant son comportement à la limite du hooliganisme. On y voyait la moto en dérapage contrôlé aux coins des rues, sauter les trottoirs et se promener sur la roue arrière dans le trafic urbain. Pourtant, force est d’admettre que ce film était bien fait et décrivait bien le caractère exclusif de la SuperDuke. Siège dur, suspension ferme et livrée de puissance presque violente du V-Twin LC8 de 999 cc : la Super Duke ne fait ni compromis, ni prisonnier. C’est une machine pure et dure pour pilote en manque d’adrénaline.

Moto Guzzi Griso 8V

Moto Guzzi Griso 8V
Moto Guzzi n’est pas un nom qu’on associe spontanément avec les hautes performances, mais cela a changé grâce docteur John Wittner, un dentiste américain qui n’était pas reconnu pour ses compétences à remplir les cavités dentaires, mais pour avoir couru sur des Guzzi Le Mans préparées pas ses soins, dans les années 80-90. Son expérience dans la construction de motos de course a éventuellement mené à une collaboration avec les ingénieurs de Moto Guzzi, et ensemble, ils ont conçu la Moto Guzzi Daytona au début des années 90, une moto qui a inspiré la Sport 1100, et plus récemment la Griso.

La Griso 8V est une moto à la finition superbe et à l’allure classique, avec un système d’échappement « siamois » unique et très attrayant. Sa mécanique diffère des V-Twin à 90 degrés que produit Guzzi puisqu’elle possède quatre valves par cylindre et développe conséquemment plus de puissance. Elle crache 110 ch et un couple impressionnant à mi-régime, ce qui la rend agréablement compétente en ville tout en ayant assez de jus pour attaquer les routes tortueuses. Avec un prix relativement élevé et un réseau de concessionnaires limité, l’exclusivité est assurée.

StreetTriple
Triumph Treet Triple

Triumph Street Triple et Speed Triple
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les modèles les plus populaires de Triumph sont des roadsters. Alors que le fabricant de motos britanniques commercialise toujours des montures classiques, affublées du légendaire nom Bonneville, propulsées par un twin parallèle, c’est son tricylindre aux yeux d’insecte, la Street Triple, qui est responsable d’amener du sang neuf vers la marque d’Hinckley. La machine qui pourrait la lancer sur la voix de succès. Et lui redonner son lustre d’antan.

Il est facile de comprendre l’allure de cette moto, puisque c’est une des plus équilibrées sur le marché, toute catégorie confondue. Son tricylindre de 675 cc, à 12 soupapes, refroidi au liquide, offre une bande de puissance large et émet un grondement sourd qui provoque des palpitations cardiaques. L’étroitesse de la moto encourage les rapprochements entre le pilote et sa monture. Sa légèreté et sa direction neutre ne font qu’aider à conclure la vente.

La Speed Triple, avec son moteur trois cylindres de 1 050 cc qui délivre 132 ch est également proposée par Triumph. Et connait un immense succès.

SpeedTriple
Triumph Speed Triple

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