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DOSSIER    

L’avenir de la moto

La moto, mode de transport populaire
Un tour du monde des différentes utilisations de la moto au quotidien

En dépit de la crise qui frappe l’industrie de la moto, comme le reste du monde, d’ailleurs, les perspectives semblent malgré tout prometteuses. En 2009, plus de 313 millions de personnes à travers le monde avaient choisi les deux-roues motorisés (DRM) comme mode de transport. Et les prévisions annoncent une augmentation de 7,6 % par année du nombre des usagers de DRM, qui passerait à 450 millions en 2014...

Texte : Didier Constant/Moto Show - Photos : Didier Constant, UIMMQ, Ville de Paris, FIA Foundation et DR
 
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Dans la circulation dense de la région parisienne, l’utilisation des deux-roues motorisés permet de fluidifier le trafic. Mais ceci est rendu possible grâce à la tolérance que les pouvoirs publics accordent aux motocyclistes de remonter les files.

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La moto peut servir à une multitude d'usages, pour peu qu'on se creuse la tête...

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En Chine, les motos et scooters de petites cylindrées pullulent. Ils constituent un mode de transport rapide, efficace et bon marché.

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Une initiative à suivre à Montréal ou à Québec?

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L'arrivée de véhicules verts devrait favoriser encore plus l'essor des DRM dans les grandes métropoles occidentales.

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Dans la circulation dense, le secret c'est de savoir rester zen...

 
 
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Circuler dans la plupart des grandes villes asiatiques est devenu un véritable casse-tête.

La moto, un moyen de locomotion populaire, pratique et bon marché...
Ces chiffres tirés de l’étude World Motorcycles (including Electric Bicycles & Mopeds) publiée en août dernier par le prestigieux Freedonia Group, un organisme international de recherche en marketing qui conseille les décideurs de la majorité des 500 compagnies les plus importantes au monde, nous donnent des raisons d'espérer. Ils mettent en lumière l'importance des DRM à l'échelle planétaire, mais surtout les différences d'utilisation d'une région à l'autre du globe. Si dans la plupart des pays industrialisés les deux-roues ont une vocation principalement ludique et sont considérés comme des objets de loisir, dans la majorité des pays en développement ou émergents, ils constituent souvent le premier moyen de transport motorisé efficace et bon marché. Le seul réellement accessible pour un grand nombre de gens.

En Asie, en Afrique et même en Amérique du Sud, les DRM sont omniprésents. Impossible de ne pas les voir. Il suffit de se promener dans les rues de Shanghai, de Bangkok, de Delhi ou de Saigon pour constater le rôle majeur qu'ils jouent dans le développement économique de ces pays. Au fil des ans, leur nombre ne cesse de croître à mesure que le pouvoir d'achat des habitants de ces pays augmente. En bien des endroits, ils supplantent les automobiles ou les camions, rares, chers et énergivores, dans de nombreuses sphères d'activité.

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Au Québec, l’Unité d'intervention médicale à moto du Québec (UIMMQ) profite de la
mobilité de la moto pour intervenir rapidement.

Tantôt utilisées comme taxis, comme moyen de transport en commun, ou comme véhicules de transport de marchandises, les motos sont, dans ces pays, appréciées pour leur vocation utilitaire. Et les qualités que les gens attendent de leurs montures sont complètement différentes de celles qui nous préoccupent, ici, en occident. Il faut qu'elles soient bon marché — c'est un préalable — légères et maniables, pour se faufiler dans la circulation dense des métropoles surpeuplées, fiables et faciles à entretenir. La majorité de ces motos et de ces scooters sont de petite cylindrée (250 cc ou moins). Ils consomment peu, comparativement aux autos ou aux camions, et sont propulsés par des mécaniques simples (pour ne pas dire simplistes) et indestructibles. Efficacité énergitique et performances environnementales arrivent très loin au palmarès des préoccupations de leurs propriétaires. Même le confort, qui revêt une importance capitale pour les motocyclistes occidentaux, est secon­daire à leurs yeux. C'est dire le fossé qui nous sépare de ces utilisateurs lointains, aux besoins distincts.

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En France, le développement des mototaxis permet aux gens pressés de retrouver un
semblant de mobilité, en plus de fournir un travail intéressant à certains motocyclistes.

… ou un véhicule de loisir
Comme on le voit, le portrait type du motocycliste moyen dans les pays émergents est totalement différent de celui du motocycliste européen ou nord-Américain. Et, entre l'Europe et l'Amérique du Nord, les différences sont également tangibles. Si on observe ce qui se passe chez nous, les exemples d'utilisation commerciale de la moto sont rares. Ici, pas de mototaxis, comme on en voit à Paris, Londres ou Saint-Tropez! Pas de coursiers à moto ou en scooter, non plus. Il y a bien quelques pizzérias qui effectuent leurs livraisons en scooter, mais on les compte sur les doigts de la main. Même chose pour les véhicules d'urgence. En dehors de l'UIMMQ (Unité d'intervention médicale à moto du Québec), il n'existe pratiquement pas de ser­vices de ce genre au Québec. Ici, il est difficile de concevoir la moto comme un moyen de locomotion à part entière. D’abord, en raison de la prédominance de l'automobile dans notre mode de vie. Ensuite, il y a cet interminable hiver qui nous oblige à posséder une auto, sans parler du fait que même les motocyclistes, dans leur majorité, considèrent la moto comme un véhicule récréatif. Le pourcentage de ceux qui utilisent leur moto tous les jours, pour aller au travail ou dans leurs déplacements quotidiens, est ridiculement faible. À l’inverse des scootéristes qui semblent faire un choix délibéré motivé par un souci d’économie et d’efficacité. Le kilométrage moyen parcouru par les motocyclistes québécois (près de 5 500 km par an, soit grosso modo 210 km par semaine, si on répartit ce total sur 26 semaines) est très faible et reflète bien nos habitudes de consommation.

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En Inde, comme dans beaucoup de pays émergents, la moto est le premier moyen
de transport auquel les gens ont accès

Malgré tout, l’étude citée en préambule confirme que les pays industrialisés, dont le Canada, n’échapperont pas à la croissance des DRM. L’augmentation des coûts de l’énergie, des frais d’utilisation d’une automobile, l'engorgement urbain et la reprise économique soutiendront l’accroissement de la demande pour ce type de véhicule. Les récentes envolées du prix du baril de pétrole ont amené de nombreux Canadiens à réviser leurs habitudes de consommation. Au niveau des transports, cela s’est traduit par une hausse significative des ventes de motos et de scooters ces dernières années. Ce qui a permis de contrer, pour un temps, les pressions à la baisse sur le marché.

Dans la prochaine décennie, le moteur à combustion interne continuera d’être le mode de propulsion de prédilection, mais le développement des technologies hybride, électrique, voire la démocratisation des moteurs à hydrogène ou à pile à combustible, devrait diversifier l'offre et nous donner accès à des véhicules alimentés par des énergies vertes, ou à tout le moins peu polluantes.

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À Saigon, Hanoi, Shanghai ou Bangkok, comme dans la plupart des grandes villes asiatiques, les motos — le plus souvent des petites cylindrées ou des scooters fabriqués en Chine ou au Vietnam — sont le principal mode de locomotion des citadins. Derrière le vélo.

Dans la même veine, de nouveaux types de véhicules vont voir le jour. J'en veux pour preuve la création du Sypder de BRP et l'engouement récent pour les autres trois roues classiques. Ou encore la légalisation possible de certains types de VTT comme véhicules de promenade.

Promouvoir la moto
Selon des sondages récents de Statistiques Canada, 41 % des Canadiens reconnaissent que la plus grande partie de leur temps personnel est consacrée aux déplacements domicile/travail. Lesquels coûtent cher aux familles, sans doute parce que nous sommes beaucoup plus portés à compter sur notre propre véhicule que sur tout autre moyen de transport. En fait, les Canadiens dépensent environ 10 fois plus pour se déplacer individuellement que pour les transports en commun. En 2001, on estimait qu’il en coûtait environ 7 000 $ par année pour posséder une voiture. L'utilisation de la moto comme mode de locomotion principal permettrait de réduire ce chiffre de façon considérable. Sans compter l'impact environnemental qu'un tel choix entraînerait.

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A Paris, la ville réserve des stationnements aux DRM ce qui favorise leur utilisation
et permet de fluidifier le trafic.

Par ailleurs, les avantages de la moto se mesurent de façon évidente en ville, surtout. Certaines grandes métropoles, comme Londres ou Paris, par exemple, l'ont compris et intègrent les DRM dans leurs plans de développement urbain afin d'accroître la mobilité urbaine et de réduire la pollution. Dans plusieurs villes européennes, les motos peuvent remonter les files d'autos légalement, emprunter les couloirs réservés aux bus et stationner sur les trottoirs ou dans des espaces qui leur sont réservés. Au Canada, la ville de Toronto a modifié ses règlements municipaux afin de permettre aux motos de se garer gratuitement en ville, en plus de créer des places de stationnement réservées.

Pour que la moto devienne un moyen de locomotion à part entière au Québec, il va falloir, dans un premier temps, changer les mentalités, mais aussi modifier plusieurs lois ou règlements — voire le Code de la sécurité routière — afin de faciliter leur utilisation en ville. Quitte à pratiquer une forme de discrimination positive à l'égard des DRM. Comme révoquer la loi sur l'obligation d'installer des pneus d'hiver sur les motos entre le 15 décembre et le 15 mars, par exemple, une mesure qui est non seulement contre­productive, mais surtout stupide.

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Mototaxis dans les rues de Yaoundé, au Cameroun...

En France et en Angleterre, une mesure originale a été adoptée l’an dernier dans le but de favoriser la mobilité des chômeurs. Partant du constat qu’un demandeur d’emploi qui n’a ni permis, ni véhicule, restreint son aire de recherche à 3 km, le gouvernement a décidé de mettre à sa disposition un scooter pour qu’il puisse étendre son périmètre de recherche à 30 km. Ou à financer le passage de son permis de conduire.

Les exemples positifs permettant de faire la promotion de la moto ne manquent pas. Aujourd’hui, la balle est dans notre camp et c’est à nous d’agir pour que les choses changent. En modifiant nos comportements, nous pourrons plus facilement changer la perception des pouvoirs publics et les amener à adopter des mesures pro-moto. Ensuite, il restera à convaincre le grand public de l’intérêt que la moto représenterait pour lui.

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...et sur les routes d'Amérique du Sud.

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