Les deux derniers vainqueurs du Dakar, l'Espagnol Marc Coma (2006) et le Français Cyril Despres (2005-2007) réalisent le doublé pour KTM. Le Français David Frétigné (Yamaha) complète le podium moto.
17 janvier 2009
Dakar 2009
Coma et De Villiers premiers rois de la Pampa L'Espagnol Marc Coma, sur deux roues, et le Sud-Africain Giniel De Villiers, sur quatre, ont conclu en vainqueurs samedi à Buenos Aires le premier Dakar disputé en dehors de l'Afrique...
Et même loin de son «continent de coeur», le rallye a été fidèle à la tradition des 29 éditions précédentes pendant deux semaines à travers l'Argentine et le Chili. Il y a eu tous les ingrédients du «vrai Dakar»: des sites magnifiques offrant des images somptueuses, des galériens heureux de leur situation, une course pas toujours passionnante et des drames provoquant des polémiques.
La première réussite de cette 30e édition a été le public, massé sur les bords des pistes et toujours enthousiaste tout au long des plus de 9000 km parcourus, dont 4412 km chronométrés. Sportivement, l'intérêt a été clairement décevant alors que près de la moitié des 500 engagés a réussi à rejoindre Buenos Aires, quittée le 3 janvier.
Victime d'un mauvais choix de pneus au début du rallye, le Français Cyril Despres, grand favori de ce premier Dakar sud-américain, a perdu toute chance de remporter l'édition 2009 après avoir accumulé plus de 90 minutes de retard à la suite de crevaisons multiples. Il réalise néanmoins l'exploit de la deuxième place. Chapeau Cyril!
En deux roues, Coma n'a jamais été inquiété pour empocher son second succès, après celui de 2006. Le seul à pouvoir le contrarier était le Français Cyril Despres. Mais le double vainqueur (2005 et 2007) s'est retrouvé loin (1h30) dès les trois premiers jours après des déboires de pneumatiques et une chute.
Du coup, le Catalan de 36 ans, en tête dès la première spéciale comme à son habitude, a mené de bout en bout, tandis que Despres s'est consolé avec quatre succès d'étapes et une place de dauphin à l'arrivée.
La vraie performance est à mettre à l'actif du Français David Frétigné. Sur sa Yamaha 450 cc, Frétigné a tenu tête aux puissantes KTM (690 cc) pour monter sur le podium.
Giniel De Villiers (Volkswagen) a marqué l'histoire de l'épreuve en devenant le premier Africain à remporter l'épreuve.
Sur quatre roues, Giniel De Villiers (Volkswagen) a marqué l'histoire de l'épreuve en devenant le premier Africain à remporter l'épreuve, l'année même où le rallye a quitté son continent historique pour la première fois. Associé à l'Allemand Dirk Von Zitzewitz, le pilote de 36 ans, ancien spécialiste des compétitions de voitures de tourisme, a devancé son coéquipier américain Mark Miller et un autre Américain habitué des circuits, Robby Gordon (Hummer). Loin d'être dominateur dans la première partie de l'épreuve, il a parfaitement profité des circonstances de course touchant ses adversaires.
Ce Dakar a d'abord été un duel entre l'Espagnol Carlos Sainz, également sur Volkswagen, et le Qatarien Nasser Al Attiyah, sur BMW. Mais au soir de la 6e étape, Al Attiyah a été exclu pour avoir manqué des points de passages obligatoires. Lors de la 12e étape, jeudi, Sainz, qui avait remporté six étapes dont les quatre dernières, a quant à lui été contraint à l'abandon en plongeant son Touareg dans le lit d'un rio asséché.
Et comme les Français Luc Alphand et Stéphane Peterhansel, et le Japonais Hiroshi Masuoka, trois anciens vainqueurs au volant du nouveau Mitsubishi Lancer, avaient aussi abandonné, De Villiers, vainqueur de quatre étapes, a eu la voie libre pour ce premier succès de la marque allemande en tant qu'écurie officielle depuis son arrivée en 2006.
C'est aussi une fin de règne pour Mitsubishi, vainqueur des sept dernières éditions du rallye.
Comme toujours, le Dakar, épreuve d'aventures, a eu ses drames et ses polémiques. Le drame le plus tragique a évidemment été la mort du motard Pascal Terry. Son décès et surtout les conditions dans lesquelles il s'est produit ont provoqué l'ouverture d'une enquête par les autorités argentines. Disparu lors de la deuxième étape, il a été retrouvé sans vie deux jours plus tard. L'autopsie a expliqué le décès par un oedème pulmonaire ayant pour origine un problème cardiaque. La longueur des recherches et les dysfonctionnements d'ASO sont pointés du doigt.