Des quatre-pattes en veux-tu en voilà.
On vient au salon Moto Légende entre copains, boire quelques bières en observant de belles machines chargées d'histoire et d'émotion, en fouillant dans l'espoir de trouver le rarissime écrou carré d'embrayage qui manque à sa Velocette ou, pour les plus fortunés, échanger un chèque de 12 000 euros contre une Kawasaki H2 rutilante, restaurée à neuf. C'est une ambiance, assurée par de moustachus érudits capables de vous réciter les yeux fermés une liste de pièces de Lambretta LD 125, des grands gamins qui achètent des épaves de Malaguti pour remonter le vélomoteur de leurs 15 ans ou, plus simplement, d'amoureux des belles choses convaincus que la moins gracieuse des motos anglaises des années 50 dégagera toujours plus d'émotion visuelle qu'une Japonaise contemporaine.
Si vous restez insensible à cette Bonneville 1966, c'est à désespérer…
Honda a fait l'événement de cette édition 2008 en célébrant à Vincennes les 40 ans de la CB 750. L'importateur et les clubs dédiés à la marque ont mis le paquet, puisque toute la lignée du 4-cylindres simple ACT est là, de la K0 de 1968 aux derniers modèles des années 80. Honda France a joué les «monsieur plus» en décidant de profiter de l'occasion pour célébrer les 50 ans du HRC ainsi que ceux du Cub et de ses variantes, toujours commercialisées. Cela nous vaut de pouvoir contempler, entre autres, la 500 NSR 1987 de Wayne Gardner ou la 1000 RCB d'endurance de Léon et Chemarin. Point d'orgue de ce plateau : on découvre enfin la CB 1100 R, concept ouvertement inspiré des Superbike d'il y a vingt ans, aux lignes d'une pureté rarissime de nos jours. On parle d'une commercialisation en 2010, voire plus tôt…
À part ça ? Des dizaines de belles machines sur les stands des 70 clubs présents, du plus «institutionnel» (Police Nationale) au plus rigolard (Amicale des motos de l'Est, vouée au culte des MZ et autres Jawa) en passant par la branche française du Club 59, très puriste temple du rockabilly et des café-racers.
La CB 1100 R sera-t-elle la vedette du marché en 2010?
Comme chaque année, une proportion importante du public était venue pour traquer la perle rare à la bourse aux pièces, où l'on retrouvait, parmi les habituels vendeurs de pièces, de documentation et d'équipements, quelques habitués parfois venus de loin comme cette sexagénaire belge et son grand fils, qui fournissent aux possesseurs de BSA et autres Matchless des refabrications de qualité à un prix très démocratique ou les Anglais d'A.S. South West, grands pourvoyeurs d'outillage présentant un rapport qualité/prix imbattable.
La Gilera Saturno, championne mondiale en 1952.
Cette dixième édition du salon automnal a parfaitement rempli ses objectifs, par le nombre, la diversité et la qualité des exposants et de ce qui y était exposé. Cerise sur le gâteau, après avoir dit au revoir à la «World's fastest Indian» de Bill Munro qui trônait sur le stand d’un magazine français, la traversée du stationnement «visiteurs» nous donnait à voir, avant de nous engouffrer dans les couloirs du métro, une brochette de belles machines dont une Triumph Bonneville 1966 plus neuve qu'à sa sortie d'usine et dont nous rêverons longtemps encore…
Démonstration du savoir-faire du préparateur VD Classics, cette Yamaha SR 500
nous réconcilie avec le noir mat !
Sur le stand du club français des amateurs de BMW, cette très belle série 2 coursifiée.
|