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MotoGP Espagne - Circuit de Jerez
30 mars 2008

Pedrosa vainqueur chez lui
Les pilotes espagnols ont offert une brillance prestation aux 131 000 spectateurs présents au circuit de Jerez, dont le Roi Juan Carlos, qui est venu les féliciter sur la grille. Dani Pedrosa, sur sa Honda RC212V aux couleurs de Repsol, a remporté la course sans jamais être inquiété, tandis que son compatriote, Jorge Lorenzo sur sa Yamaha M1 d'usine, monte sur la troisième marche du podium. Valentino Rossi, quant à lui, finit deuxième alors que le champion du monde en titre Casey Stoner connait un mauvais week-end et doit se contenter d'une onzième position.

Par Didier Constant - Photos manufacturiers - Voir le diaporama
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Dani Pedrosa en route vers sa cinquième victoire en MotoGP, sa première en 2008.
 

Pourtant, le meilleur départ est à mettre au crédit de l'Américain Nicky Hayden, le coéquipier de Pedrosa au sein de l'écurie officielle Honda/Repsol/HRC. Parti de la deuxième ligne, Hayden est arrivé en tête dans le premier virage, devant Pedrosa, Lorenzo (Yamaha/Fiat/Michelin), Stoner (Ducati/Marlboro/Sandisk), Edwards (Yamaha/Tech 3) et Rossi (Yamaha/Fiat/Bridgestone). Mais, à la fin du premier tour, son coéquipier s'est emparé des commandes de la course pour ne plus la lâcher.

Comme lors de la manche inaugurale, au Qatar, les premiers tours ont été menés à un rythme d'enfer. Rossi, cinquième sur la grille, remontant tour après tour pour prendre la deuxième position au quatrième tour, suivi comme son ombre par le jeune Lorenzo. Quelques mètres derrière eux, Hayden, Stoner, Edwards, Capirossi et Toseland se bâtaient comme des chiffonniers pour essayer de se rapprocher d'une éventuelle place sur le podium.

L'allure de Pedrosa lui a rapidement permis de se doter d'une avance de quatre secondes sur Rossi à la mi-course. Dans sa fuite en avant, l'Espagnol pulvérisait le record du tour. À aucun moment, ses poursuivants n'ont été en mesure de le menacer. Il survolait quasiment la piste sans jamais donner l'impression de forcer.

Si la course en tête a été relativement tranquille, monotone presque, puisque les quatre premières places n'ont pas changé après le cinquième tour, dans le milieu du peloton, la bagarre a été intense. Le premier à en faire les frais est le Champion du monde Casey Stoner qui allait visiter une première fois la bac à graviers au cinquième tour en sortant trop large d'un virage dans un duel avec Edwards et Capirossi. L'Australien, qui n'a commis aucune erreur l'an dernier lors de sa conquête du titre, réalisait sa deuxième bévue de la journée au 22e tour. Alors en bagarre pour la neuvième place, avec Shinya Nakano et Chris Vermeulen, Stoner a tenté un freinage audacieux pour gagner deux positions au détriment de ses opposants. Trop optimiste, il a tiré tout droit et est une nouvelle fois sorti de piste, sans perdre de position cependant. Dépité en fin de course, l'Australien était envahi par le doute: «ce n'était pas mon jour, a-t-il déclaré, ce n'était pas mon week-end non plus. On n'a jamais trouvé les bons réglages et normalement le freinage est l'un des points forts de notre moto, mais là on n'avait pas de feeling sur l'avant donc j'ai du élargir deux fois la trajectoire et sortir dans les graviers, à ma grande surprise car je pilotais exactement comme j'en ai l'habitude». Aux yeux des amateurs, Stoner commence àperdre son vernis d'invincibilité et montre quelques signes de faiblesse dont ses adversaires vont certainement tenter de profiter.

En terminant second aujourd'hui, Rossi devient un des rares pilotes à réaliser un 100e podium dans la catégorie reine. Pourtant, le septuple champion du monde a bêtement failli perdre sa deuxième place. En passant la ligne d'arrivée, à l'avant-dernier tour, Rossi, persuadé que la course était terminée, à commencer à saluer ses équipiers installés en bordure de piste, tout en ralentissant la cadence. En se retournant pour féliciter son coéquipier Lorenzo, il a réalisé que ce dernier avait toujours la tête dans la bulle, tout comme Hayden qui ne comprenait pas la réaction de l'Italien. Grâce à l'avance qu'il avait accumulée, l'idôle de Tavullia est parvenue à conserver sa position de justesse, mais il est passé près de la «bourde». «C'est un très bon résultat pour nous, déclarait Rossi en entrevue d'après-course. D'autant que c'est notre premier podium avec Bridgestone. Nous avions besoin de ce résultat, l'équipe et moi.»

De son côté, Lorenzo fait figure de «vieux loup» tant il gère sa course intelligemment: «ma pole position au Qatar était déjà comme un rêve, a déclaré le jeune Espagnol, donc remettre ça ici, devant mes fans et grimper sur le podium pour le deuxième GP consécutif, j'ai du mal à y croire». C'est pourquoi Lorenzo est actuellement deuxième au général, derrière Pedrosa.

Capirossi réalise la bonne performance du week-end en terminant cinquième au guidon de sa Suzuki GSV-R. Parti 10e sur la grille, il prenait un bon départ et pointait en 7e place au premier virage.  Il gagnait encore deux places avant la fin du troisième tour, mais rétrogradait en septième position à la suite d'une bagarre intense dans le peloton. Dans le dernier virage, alors en lutte avec les jeunes recrues James Toseland et Andrea Dovizioso (Honda), Capirossi prenait le meilleur sur ses deux opposants et franchissait la ligne d'arrivée avec quelques centimètres d'avance.

Cette première épreuve en sol européen apporte quelques éléments de réponse après l'épreuve controversée du Qatar. Elle confirme la bonne tenue des jeunes recrues Jorge Lorenzo (2e), James Toseland (6e) et Andréa Dovizioso (8e sur sa Honda JIR Team Scot) qui ne cessent d'étonner. Elle démontre que leur performance lors de la manche inaugurale tenue en nocturne, n'était pas due au hasard, ni à une méforme des ténors.

L'excellente performance des deux pilotes de l'écurie officielle Honda donne en partie raison aux dirigeants du HRC de leur avoir imposé de faire évoluer la RC212V 2008 plutôt que de se «rabattre» sur la version 2007, comme l'a fait Hayden au Qatar. Il va désormais être difficile pour eux de critiquer leur monture dans les semaines à venir compte tenu de la domination dont elle a fait preuve aujourd'hui. À moins que la configuration du circuit de Jerez de la Frontera ne convienne particulièrement bien aux Honda...

Prochain Grand Prix, le 13 avril, à Estoril, au Portugal.

CLASSEMENT DE L'ÉPREUVE

  1. Daniel Pedrosa, Honda, ESP, 45'35.121
  2. Valentino Rossi, Yamaha, ITA, 0'2.883
  3. Jorge Lorenzo, Yamaha, ESP, 0'4.339
  4. Nicky Hayden, Honda, USA, 0'10.142
  5. Loris Capirossi, Suzuki, ITA, 0'27.524
  6. James Toseland, Yamaha, GBR, 0'27.808
  7. John Hopkins, Kawasaki, USA, 0'28.296
  8. Andrea Dovizioso, Honda, ITA, 0'28.449
  9. Shinya Nakano, Honda, JPN, 0'32.569
  10. Chris Vermeulen, Suzuki, AUS, 0'35.091
CLASSEMENT AU CHAMPIONNAT
  1. Daniel Pedrosa, Honda, ESP, 41
  2. Jorge Lorenzo, Yamaha, ESP, 36
  3. Valentino Rossi, Yamaha, ITA, 31
  4. Casey Stoner, Ducati, AUS, 30
  5. Andrea Dovizioso, Honda, ITA, 21
  6. James Toseland, Yamaha, GBR, 20
  7. Nicky Hayden, Honda, USA, 19
  8. Loris Capirossi, Suzuki, ITA, 19
  9. John Hopkins, Kawasaki, USA, 13
  10. Shinya Nakano, Honda, JPN, 10
 
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Juan Carlos, le Roi d'Espagne est venu féliciter Dani Pedrosa et Jorge Lorenzo sur la grille, avant le départ du GP.
 
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