ou comment se hâter tranquillement !
Publié le 7 décembre 2020
Aujourd’hui, tout va vite ou ne va pas du tout. Alors, quand on tombe sur une moto comme la Kawasaki W800 Street qui aime bien prendre son temps, la magie opère en autant que l'on accepte de suivre sa cadence.
Photos © Didier Constant
Le secret, à moto comme en danse, c’est de se laisser mener par la musique et de suivre le tempo. Il y a des moments intenses, lancinants et d’autres lascifs, langoureux, voluptueux. Des moments où l’on s’abandonne complètement. De la même façon, la conduite de la Kawasaki peut à la fois être enroulée et endiablée. Tout dépend de l’état de la route, de la température, de votre humeur du moment. Quand la situation l’exige, il faut alors accepter de redécouvrir notre environnement au ralenti. Prendre la route des écoliers. Quitter les grandes voies rapides pour emprunter les routes secondaires en respirant à plein poumon. En écoutant la campagne vivre au rythme des saisons. En calant nos battements cardiaques sur les pulsations du moteur et sur ses vibrations harmoniques. Vivre à l’unisson avec notre monture.
La W800 est anachronique, certes, mais pas dénuée de charmes. Pour apprécier l’expérience, il faut décomposer les mouvements et oublier les habitudes prises en 30 ans de modernisation et de sophistication à outrance. Débrancher l’électronique pour reconnecter notre cerveau et libérer notre poignet droit. Se rappeler que l’important dans un voyage, ce n’est pas la destination, mais la route. Les détours que l’on prend, les gens que l’on rencontre, les péripéties que l’on vit. Jamais la moyenne horaire que l’on maintient. Si on est pressé, la moto n’est pas le bon moyen de locomotion. Autant prendre la voiture, le train ou encore l’avion. C’est le meilleure moyen d’arriver vite.
De mai à août, j’ai accumulé 3 056 kilomètres avec la petite Kawasaki, dont une ou deux longues sorties de plus de 700 bornes en une journée. Et à aucun moment, je ne me suis senti pressé ou stressé. Ou en déficit de puissance, malgré les modestes 48 chevaux du bicylindre vertical dont les racines sont solidement ancrées dans le sol fertile de la blanche Albion. Pour apprécier l’expérience, il faut se replonger dans les années 60. Changer de mode vestimentaire, d’univers musical, d’environnement social. Revenir à des valeurs considérées désuètes aujourd’hui.
C’est ce que j’ai fait durant trois mois, pour mon plus grand bien. Et j’ai apprécié chaque instant de mon voyage dans le temps. En maximisant les émotions que je ressentais. Changer de rythme a du bon parfois. Surtout quand on a le bon véhicule pour ça. Si vous avez l’humeur vagabonde et le temps de profiter de la vie, considérez alors la Kawasaki W800 Street. Qui va lentement va sûrement… et longtemps.
Galerie
STATISTIQUES
- Kilométrage total : 3 056 km
- Consommation moyenne : 4,65 L/100 km
- Autonomie : 322 km
- Pneus : Dunlop K300 GP