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Deux jours avec le Maître, au circuit de Valencia

Photos © Christine Cardona et Didier Constant/PPI 

Vendredi 5 juin 2015, 18 h 30. J’arrive enfin au mythique circuit Ricardo Tormo de la Communauté valencienne, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest du centre-ville de Valence. Cette piste inaugurée en 1999, bien connue des amateurs de Grand Prix, accueille traditionnellement le dernier GP de la saison. Depuis l’avènement du MotoGP, c’est souvent à Valencia que les championnats se jouent. Que l’Histoire de la compétition moto s’écrit. Parti de Toulon, la veille, au guidon de ma fidèle Rossinante, j’ai parcouru plus de 1 000 km en deux jours, faisant escale à Palau-del-Vidre, près d’Argelès-sur-Mer, chez un ami de quarante ans avec lequel j’ai passé une soirée délicieuse.

Quand je franchis les grilles de l’enceinte et que j’aperçois les camions de l’école Freddie Spencer Riding School 4G, je suis parcouru par un frisson, malgré les trente degrés qui règnent sur le sud de l’Espagne en cette magnifique soirée de juin. Le box de 4G grouille comme une fourmilière. Tout le monde s’affaire à préparer les deux jours de roulage à venir. À mon arrivée, tout est presque terminé. Bernard Garcia, le patron, court à droite et à gauche, veillant à ce que tout soit parfait. Quand il me voit arriver, il m’accueille chaleureusement avec un tonitruant « Salut le Canadien! » qui sent bon le Midi, la mer et le soleil. Il m’offre une bonne bière fraîche et on se met à jaser, comme de vieux amis.

Dans le box règne une ambiance bon enfant, typique du sud de la France, bien qu’on soit en Espagne. Ça parle fort avec un « accent qui se promène et qui n’en finit pas »*. On est entre Marseillais, Varois et Corses. Entre bons vivants, quoi! Franches rigolades, exubérance et mauvaise foi sont au menu. Et ça ne me déplait pas du tout.

Puis, dans le fond du stand, j’aperçois Freddie Spencer en grande discussion avec un élève. Il me voit, me fait signe et je me dirige vers lui. On s’est croisé le week-end précédent à Dijon, à l’occasion des Coupes Moto Légende. Je lui serre la main et on se met à parler des deux prochaines journées que nous allons passer ensemble. « Alors, comment ça va Didier? Content de te voir à ma nouvelle école. J’espère que tu vas passer un bon moment avec nous! »

De gauche à droite: Bernard Garcia, votre serviteur, Freddie Spencer et Ruben Xaux

De gauche à droite: Bernard Garcia, votre serviteur, Freddie Spencer et Ruben Xaus

Freddie le Marseillais

Je connais Freddie depuis 1985. Jeune journaliste, je l’avais rencontré au GP de France au Mans où il avait remporté deux victoires d’anthologie, une en 250, battant Anton Mang dans une manœuvre audacieuse, à deux tours de l’arrivée et l’autre en 500. Une superbe victoire devant Raymond Roche survolté par les encouragements de son public et Randy Mamola batailleur, comme toujours. Par la suite, j’ai participé à son école, à Las Vegas, à quatre reprises de 2004 à 2008. Depuis, nous nous croisons lors d’événements de motos classiques. Nous ne sommes pas des intimes, nous ne nous invitons pas l’un chez l’autre et nous ne partons pas en vacances ensemble, mais nous nous connaissons et nous nous apprécions mutuellement.

À la fermeture de son école, aux États-Unis, après 11 années d’opération, Freddie délaisse momentanément l’enseignement. Puis, en 2012, il retrouve Bernard Garcia, son ancien coéquipier chez Yamaha Sonauto lors de la saison 1993, sa dernière en Grand Prix. Les deux anciens pilotes de GP500 renouent connaissance et après plusieurs rencontres, Spencer décide de s’associer à l’école 4G et de s’installer dans le sud de la France afin de prodiguer ses conseils et techniques de pilotage aux motocyclistes français et européens. Il loue un petit appartement à Marseille et s’y installe avec sa femme, Alexandra qu’il a rencontrée il y a quelques années lors d’une course de côte, en Suisse. Quand il ne donne pas de cours pour 4G, Freddie parcourt l’Europe pour participer à des rendez-vous de motos classiques (Coupes Moto Légende à Dijon, Sunday Road Classic au Castellet, Bikers Classic à Spa, Goodwood Festival of Speed dans le Sussex de l’Ouest, World GP Bike Legends à Jerez…) en plus d’assister à certains GP où il est invité.

De son côté, Bernard profite de cette association pour renforcer le caractère international de son organisation et toucher une plus grande clientèle. 4G est une structure française établie à Marseille. Elle est spécialisée dans l’organisation de journées de roulage sur piste et de stages de pilotage moto. Le circuit Paul Ricard est son camp de base, où se déroulent la majorité des événements. 4G organise aussi des roulages ailleurs en France (Lédenon, Alès) et en Europe (Valencia, Catalunya, Aragon, en Espagne ou Vallelunga et Misano, en Italie). Différentes formules sont proposées (journées de piste, roulages, stages, stages d’initiation, stages Freddie Spencer, baptêmes moto) et il est possible de louer des Ducati neuves lors de chacun de ces événements grâce à un partenariat avec le concessionnaire Ducati Marseille/Nîmes.

Bernard Garcia

Bernard Garcia, le patron de 4G met encore du gros gaz quand il le faut.

 Comprendre les besoins de la clientèle

Chez 4G, le propriétaire et les instructeurs sont tous d’anciens pilotes, que ce soit Bernard Garcia, Ruben Xaus, Boris et Stéphane Chambon, Serge Nuques, Adrien Chareyre, Matthieu Lagrive ou encore Sébastien Moreno. Malgré leur très haut niveau de compétence et leur talent, ils se souviennent être passés un jour par la case apprentissage. Ils ont rencontré des embûches en chemin et en ont tiré leur expérience. Ce qui les aide aujourd’hui à se mettre au niveau de leurs élèves, à comprendre leurs aspirations, mais aussi à prévoir les écueils qui se dresseront sur leur route. Ils ont travaillé dans diverses structures, en France ou en Europe, appliquant des techniques d’enseignement différentes, ce qui leur a permis de développer une approche très affinée et d’être à l’écoute des stagiaires.

La venue de Freddie Spencer apporte une crédibilité supplémentaire au programme déjà très pointu de 4G. À la fin des années 90, Spencer a mis sur pied son école de pilotage, au circuit de Las Vegas Motor Speedway, au Nevada. S’appuyant sur son immense expérience en Grand Prix, en Superbike américain (AMA) et en Dirt-track, il a développé des techniques d’enseignement révolutionnaires et un programme ambitieux qui mettait l’accent sur certains points critiques du pilotage dont les trajectoires et le freinage — avec un volet consacré au « trail-braking », technique qui consiste à prolonger le freinage en courbe, sans risques. Ce curriculum est aujourd’hui repris dans son intégralité par l’école Yamaha Champions Riding School (YCRS) qui est dirigée par Nick Ienatsch, l’ancien instructeur-chef de l’école Spencer. « Il était impensable de laisser un tel bagage de connaissances et d’expertise tomber dans l’oubli, m’a confié Ienatsch lorsque j’ai participé à son école, l’an dernier. C’est pour cette raison que j’ai ouvert l’école YCRS en collaboration avec Yamaha.»

Meeting des pilotes

Meeting des pilotes

De mes différents séjours à l’école de Freddie, j’ai retenu certaines phrases-clefs que j’essaie de mettre en pratique lors de chaque sortie, sur piste comme sur route :

  • « Pour aller vite, il faut freiner! Quand je courais, mon but était de gagner en roulant le plus lentement possible, en prenant un minimum d’angle et en minimisant les risques! »
  • « En ce qui concerne les trajectoires, le secret est d’élargir le plus possible le rayon du virage afin de pouvoir le négocier avec un minimum d’angle d’inclinaison. Qui dit inclinaison, dit danger. Si on peut réduire celle-ci en élargissant le rayon et en déhanchant convenablement, le risque de chute est minimisé. »
  • « À partir du moment où tout se bouscule dans votre tête, tout va mal. Vous allez immanquablement faire une faute d’inattention, commettre une erreur de pilotage et vous chuterez. »
  • « Avant chaque séance d’essai, avant chaque course, je m’asseyais sur ma moto, je posais mes mains sur les guidons et je tapotais les leviers, comme pour me dire : “Je suis prêt! ”. Et là, pas avant, je pouvais prendre la piste. »
Freddie et moi en piste.

Freddie et moi en piste.

Chassez le naturel, il revient au galop

Au cours des dix dernières années, j’ai suivi les cours de nombreuses écoles de pilotage, au Canada, aux États-Unis et même en Europe. J’ai eu les meilleurs pilotes du monde comme professeurs, souvent mes idoles de jeunesse — Freddie Spencer, Kevin Schwantz, Keith Code, Sébastien Charpentier, Scott Russell — et si je n’ai pas capté la moindre parcelle de leur talent (le talent est inné et ne se transmet pas, hélas), eux sont parvenus à m’inculquer quelques notions essentielles et à me mettre en confiance sur piste.

Cependant, souvent avec l’école, une fois qu’on a obtenu son diplôme, on cesse de mettre en pratique les enseignements qu’on a reçus. On les oublie. On les néglige. C’est pour cette raison qu’il faut constamment se remettre à jour, mais surtout se confronter à la critique afin de corriger les erreurs et les mauvaises habitudes qu’on accumule.

Dans mon cas, mon cerveau devient de plus en plus hermétique aux nouveaux apprentissages, aux nouvelles acquisitions. C’est l’âge, que voulez-vous? Il ne retient presque plus rien, en tout cas, pas par les voies classiques. Ce qui est entendu ou lu est oublié l’instant d’après, irrémédiablement. Mon cerveau laisse filer les souvenirs dans les méandres de son cortex comme le sable entre mes doigts. Pas drôle quand on combine cela à un déficit d’attention qui va grandissant avec le temps. Je me lasse rapidement si je ne suis pas stimulé intellectuellement. La seule façon pour moi d’acquérir de nouvelles techniques de pilotage, c’est par la pratique. Répéter cent fois les mêmes gestes jusqu’à ce qu’ils deviennent des automatismes.

La nouvelle méthode d’enseignement adoptée par Freddie Spencer va dans ce sens, ce qui me convient tout à fait. Aujourd’hui, plus de théorie au tableau. On roule derrière Spencer, on l’observe, on analyse ses trajectoires pendant que Bernard nous filme. Ensuite, on décortique les vidéos de nos sorties en piste, on critique et on cherche des solutions aux problèmes. Génial! Un enseignement très particulier — un élève/un prof — basé sur l’étude de ses propres gestes, de ses propres erreurs. Cette méthode s’appuie également sur les points que l’élève veut corriger dans le but de progresser. En ce qui me concerne, je veux améliorer ma position de conduite et ma vision. Apprendre à sortir de ma zone de confort et augmenter ma vitesse en piste.

Ma Ducati Panigale 899

Ma Ducati Panigale 899 pour ces deux journées de piste

Pour cette classe de deux jours, j’ai réservé une Ducati Panigale 899 découverte il y a quelques mois, lors d’un lancement Ducati, en Californie et appréciée. Chaussée de pneus sportifs Bridgestone Battlax Racing R10, elle colle à cette piste espagnole chauffée par le cagnard.

Avancer, un pas à la fois

La première journée, je suis Bernard pendant les deux premières séances du matin, afin de reconnaitre le circuit et mémoriser le tracé qui est relativement rapide, mais surtout très technique. Long de 4,0 km, il comporte une seule ligne droite longue de 650 m qui permet d’atteindre des vitesses de plus de 260 km/h selon les pilotes et les motos. Le circuit compte 14 virages, dont neuf à gauche.

Avant la pause déjeuner, j’ai l’occasion de faire une séance filmée et de confronter mes sensations aux images de la caméra. Comme d’habitude, l’analyse vidéo est une douche froide qui vous ramène à beaucoup d’humilité. Elle révèle la cruelle réalité et met fin à vos rêves de gloire instantanément. Le verdict est sans appel. « Tes trajectoires sont bonnes, mais tu freines trop tôt et tu accélères trop progressivement en sortie de courbe, me dit Freddie. N’aie pas peur d’ouvrir plus, tu as l’antipatinage sur ta moto. En plus, tu ne déhanches pas assez et tu ne bouges pas suffisamment sur la moto. Tu es trop statique. Baisse plus la tête à l’intérieur en virage, ça va abaisser le centre de gravité de la moto et t’aider à amorcer ton changement de direction plus facilement. Sinon, c’est bon! »

Quand Freddie parle, on écoute...

Quand Freddie parle, on écoute…

Tu parles que c’est bon. J’ai l’impression de me traîner comme une larve et de ne plus savoir conduire. En revanche, l’analyse vidéo m’a permis de constater que j’avais une baisse de régime en milieu de séance. Après trois ou quatre tours, je me déconcentre, je me redresse et je ralentis le rythme. Sans vouloir chercher d’excuses, je pense que c’est en partie dû à mon diabète. Je n’arrive pas à le contrôler correctement depuis quelques semaines et je m’en ressens, particulièrement à l’effort.

L’autre chose que je réalise c’est qu’après une longue période d’inactivité — je n’ai pas piloté sur piste depuis le mois d’octobre, à l’occasion du lancement de la BMW S1000RR au circuit de Monteblanco, en Espagne —, je reprends mes mauvaises habitudes. J’ai toujours eu de la difficulté à modifier ma position de conduite sur circuit. J’ai tendance à trop relever le buste et à raidir les bras, ce qui génère divers problèmes. J’ai beaucoup travaillé là-dessus la saison dernière, mais il y a encore bien du travail.

Après deux séances en solo, le tracé commence à devenir familier. Je me sens mieux sur la moto, même si l’idée de payer les coûts de réparation de la Panigale 899 en cas de chute ne m’incite pas à rouler détendu. Position fléchie des bras, pour un meilleur contrôle sur les guidons, écartement des coudes vers l’extérieur en virage, position adéquate des pieds sur les repose-pieds, déhanchement, déplacement du corps lors des transitions… Je me répète ces quelques conseils de Freddie en roulant et je m’applique à les mettre en pratique. Ça commence à payer. Je me sens plus à l’aise et mes chronos le confirment.

Freddie Spencer

Freddie Spencer en action à Valencia

Une seconde journée stressante

Côtoyer une légende est déjà un privilège, mais vivre deux jours dans son intimité, partager certains de ses secrets, certains de ses trucs de pilotage est inestimable, surtout pour un passionné et un fan inconditionnel comme moi. Durant les pauses, j’ai eu le bonheur de passer de longs moments à discuter avec Freddie et à recueillir ses propos en vue d’un portrait que je vais bientôt publier.

« Mon objectif est d’aider les motocyclistes qui viennent à mon école à croire en leurs capacités et à développer leur potentiel. À ne faire qu’un avec leur moto jusqu’à ce qu’elle devienne une extension d’eux-mêmes, » déclare Spencer. « On a tous un talent inné. Dans mon cas, je suis persuadé que j’ai été mis sur Terre pour piloter des motos de course. Pour devenir Champion du monde. Je me sens très privilégié. Dès le moment où j’ai commencé à rouler dans ma cour, quand j’avais quatre ans, j’ai réalisé que conduire une moto était une expérience très personnelle. Mystique, presque. Je roulais entre les arbres, faisant déraper la moto dans chaque virage, de plus en plus vite. Plus je pratiquais, meilleur je devenais. Mon but a toujours été de contrôler ma machine en toute occasion, de la mettre en glisse et de comprendre comment elle réagissait à mes commandes. J’adore cette sensation. Quand je suis arrivé en Grand Prix, je me suis efforcé de retrouver cette émotion, comme lorsque j’étais jeune, dans ma cour. Quand on atteint un certain niveau de performance, l’important ce ne sont pas les titres, les médailles, la gloire. Ce qu’on cherche, c’est retrouver ce feeling. Sentir qu’on maîtrise et qu’on peut tout faire. Pour durer, il faut prendre plaisir dans ce qu’on fait. S’amuser aussi. »

Et m’amuser, me détendre, j’en ai besoin en ce deuxième jour. J’ai mal dormi. J’ai fait des cauchemars dans lesquels je trouvais des dizaines de moyens de détruire la flamboyante Panigale 899 mise à ma disposition. Et n’ayant pas d’assurance, je sue à grosses gouttes à l’idée de devoir assumer les coûts de réparation de la moto en cas de chute. « Il est quasiment impossible de trouver un assureur qui veuille couvrir ce genre de risques, m’explique Bernard. Mais le stagiaire qui chute ne paye que les dommages encourus. Lesquels sont souvent inférieurs à la caution qu’exigerait un assureur. En plus, les pièces sont moins chères chez Ducati que chez les Japonais. Le but du stage n’est pas d’explorer ses limites, mais de développer sa technique et son contrôle. » Si ma première sortie a été chaotique, les suivantes se sont bien déroulées. J’ai même fini par me détendre, par rouler à un bon rythme et par améliorer ma position de conduite. Lors de la seconde séance vidéo, en fin de journée, je pouvais mesurer le chemin parcouru depuis la veille. C’est payant d’écouter un triple Champion du monde…

Angle de goret, en duo. Bravo au passager.

Ruben Xaus donne un baptême de piste à un client courageux.

L’environnement procuré par 4G et l’enseignement prodigué sont très professionnels et diversifiés. Les plus téméraires peuvent même faire un baptême de la piste avec Ruben Xaus. Deux tours de folie en duo sur le magnifique tracé espagnol à un rythme qu’aucun des pilotes présents sur ce roulage ne peut même approcher. Pour le passager, il s’agit d’une expérience mémorable, une fois l’appréhension naturelle évacuée. Ruben est un as du guidon. En plus d’avoir fait des podiums et remporté des victoires en Supersport (WSS) et en Superbike mondial (WSBK), il a couru deux saisons en MotoGP (2004 sur Ducati, 2005 sur Yamaha). C’est un talent naturel, un surdoué. Un pilote facétieux qui maitrise les acrobaties comme personne. En plus d’être un gars vraiment simple et sympathique. Comme tous les membres de l’équipe 4G d’ailleurs. Particulièrement Bernard, le « Boss ». Pro à l’extrême, dédié à ce qu’il fait, c’est un type extrêmement sérieux, mais décontracté en même temps. Très humain aussi. Qui prend le temps de s’occuper des gens qui l’entourent et de les mettre en valeur.

Une fois de plus, j’ai appris de nouvelles techniques, corrigé certains défauts. J’ai confronté mes connaissances et mes habiletés à la dure réalité de la piste et de la vidéo. Mais surtout, je repars de l’école avec une confiance renouvelée dans ma capacité à évoluer, même si j’arrive au terme d’un processus selon moi. Et, en bonus, j’ai rencontré des gens en or.

L'équipe 4G au complet

L’équipe 4G au complet

Plus belle la vie!

Assis à la terrasse de la Carreta, l’hôtel-restaurant qui côtoie la piste, je savoure ma chance. Après deux inoubliables journées de roulage sur le magnifique circuit Ricardo Tormo, encadré par une équipe formidable, je prends l’apéro avec Freddie Spencer, sa femme et quelques membres de 4G. Il est 21 heures et le soleil prend son temps pour se coucher. Spencer et moi nous regardons d’un œil complice. Nous sommes les seuls nord-américains autour de cette table, donc habitués à souper entre 18 h et 20 h, au plus tard. Je réalise que si aucun d’entre nous ne bouge, nous ne serons pas servis avant 22 heures. Je me lève, je me dirige vers la cuisine et usant de mon charme et de mes rudiments d’espagnol, je convaincs la serveuse de nous servir rapidement. Au moment où les premiers plats arrivent sur la table, au beau milieu d’une discussion animée, Spencer me fait un clin d’œil. Un ange passe. Le soleil finit pas disparaitre à l’horizon. La nuit enveloppe le circuit et l’hôtel mettant fin à une journée magique. La vie est belle!

* Les marchés de Provence, Gilbert Bécaud

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