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De la W1 à la W800, 55 ans d'évolution

Photos © Kawasaki

Il y a 55 ans, naissait la Kawasaki W1, la première grosse cylindrée japonaise animée par un bicylindre vertical de 650 cc qui crachait 47 chevaux. À l’origine, la W1 a été créée pour la marque nipponne Meguro, laquelle fut rachetée par la firme d’Akashi. Il s’agissait en fait d’une copie de BSA A7. La W1 connut une carrière discrète qui prit fin en 1974. Une autre ère voyait alors le jour chez Kawasaki : celle de la Z900, la star de l’époque et l’une des motos les plus iconiques de son histoire.

Kawasaki W1 1965

Kawasaki W1 1965

En 1999, la W1 servit d’inspiration à Kawasaki qui lança la W650, afin de profiter de la vague revival orchestrée par Triumph avec sa Bonneville. La W650 bénéficia d’un beau succès commercial, jusqu’à son retrait du catalogue en 2007.

On aurait alors pu croire que le destin de la famille W était scellé, mais, en 2011, Kawasaki présentait la W800, Cette moto reprenait les recettes qui avaient fait le succès de sa devancière. Pourtant, malgré les améliorations dont elle bénéficiait, elle ne parvint pas à s’imposer. Sa production fut arrêtée en 2016, avec la sortie du modèle Final Edition.

Kawasaki W650 2001

Kawasaki W650 2001

Puis, coup de théâtre ! En 2019, Kawasaki remet le couvert et sort la 4e édition de la W —  encore sous le vocable W800 —, afin de profiter de l’engouement renouvelé pour les motos rétro, sous l’impulsion des hipsters.

Déclinée en trois versions — W800, Street, Café — elle surfe sur la vague Vintage et fait compétition aux Ducati Scrambler 800, Moto Guzzi V7 III, Royal Enfield 650 et Triumph Street Twin, autant de bicylindres basés sur des modèles légendaires ayant marqué leur époque et l’histoire de leurs marques respectives.

Kawasaki W800 Street

Kawasaki W800 Street

Malgré sa filiation avec les précédentes W, la nouvelle mouture de la W800 est inédite. Seul son look est familier. Et dans sa version Street à la peinture noir matte, elle a fière allure. Sobre, élégante, simple et authentiquement rétro, elle sent le classicisme jusque dans ses soufflets de fourche, son gros phare rond cerclé de chrome, son bicylindre vertical à longue course de 773 cc qui crache 48 chevaux, ses deux amortisseurs parallèles, son double compteur circulaire classique, ses Dunlop K300 GP et son double échappement de type saucisson typique des Anglaises des années 60.

Pourtant, sans trahir sa généalogie ni son style néo-rétro, la W800 fait des emprunts à la technologie moderne : embrayage assisté antidribble, ABS, freins à disque, instrumentation digitale, injection électronique. Tout pour être délicieusement classique et fiable à la fois. Simple et sans fioritures. Une moto parfaite pour musarder le nez au vent, l’été, sur les routes secondaires. Sans prise de tête, juste pour le plaisir.

J’aurais donc la chance de passer l’été en compagnie de la W800 Street et de partager avec vous mes péripéties à son guidon. En espérant qu’elles vous inspireront.