« Essais à long terme

À la découverte de l’Outaouais

Photos @ Didier Constant et Nathalie Renaud

Si vous sillonnez régulièrement le Québec à la recherche de nouveaux itinéraires, vous arriverez tôt ou tard à court d’options pour avoir parcouru la plupart des routes de la province qui en valent la peine. Ainsi, depuis quelque temps, quand vient le temps d’aller rouler, la question de la destination se pose inévitablement, avec toujours ce sentiment aigu de déjà vu : « Been there! Done that! » 

À moto, il faut distinguer les beaux panoramas des belles routes. Et si les paysages splendides sont légion au Québec, il n’en va pas de même pour les chemins qui y mènent. Surtout quand on aime enfiler les courbes sans fin et tutoyer l’asphalte de la pointe des bottes dans une danse lascive qui vous donne des frissons dans le dos tellement vous vous sentez en symbiose avec votre machine et l’environnement.

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Je finis donc souvent par choisir une destination en fonction des événements qui y sont présentés et non en raison de l’intérêt du parcours. Ainsi, à l’occasion de la Fête du travail, je me suis retrouvé à sillonner l’Outaouais pour assister à la Triennale Internationale des Arts Textiles, une exposition que ma femme avait envie de voir et qui m’intéressait aussi. L’idée même de cet événement qui se tient de la mi-août à la mi-septembre est brillante. Des expos de calibre international sont organisées dans une dizaine de villes et villages de l’Outaouais, ce qui permet non seulement de découvrir des artistes venus des quatre coins du monde, mais aussi une région méconnue.

De Montréal, nous empruntons les autoroutes 15 et 50 pour rejoindre Plaisance, lieu de notre premier arrêt. Arrivés un peu en avance, nous en profitons pour déjeuner « Chez Mom », un casse-croute sympa situé en face de l’église et du Centre d’interprétation du patrimoine où se tient la première expo. La visite est rapide — il n’y a pas beaucoup d’œuvres à observer, seulement quelques tapisseries murales exposées au deuxième étage du musée —, mais elle se révèle intéressante.

Dehors, l’ambiance est magique ! Il fait un temps sublime sur la région. La température est fraîche en ce début de matinée — parfaite pour rouler — et la circulation est fluide. Sans parler de la vue sur la Rivière des Outaouais qui est imprenable.

Nous suivons ensuite la route 148 vers l’ouest jusqu’à l’embranchement de la 366 nord, en direction de Val-des-Monts. Une belle route qui traverse une contrée vallonnée et boisée. Sauvage aussi. Particulièrement autour du Lac McGregor. Le contraste avec les Laurentides, au nord-est, est frappant. L’endroit est authentique. Quelques fermes éparpillées dans les collines, de tout petits villages sans prétention et la nature omniprésente. Ici, pas de clinquant ni de tape-à-l’œil. Pas de restos gastronomiques ni de « Factory Outlet ». Pas de Porsche Cayenne ni de BMW X5 à tous les coins de rue. Pas de résidences de luxe non plus.

Val-des-Monts

Site des installations de Val-des-Monts

À Val-des-Monts, nous arrivons sur un site grandiose, en pleine nature, après quelques détours involontaires, gracieuseté d’un GPS qui a perdu le nord à force de tourner en rond. Là, un sentier pédestre d’environ 1,5 km permet aux visiteurs de découvrir une dizaine d’artistes dont les œuvres sont disséminées le long du parcours. La visite qui prend près d’une heure se termine dans la grange-atelier de Thoma Ewen, l’organisatrice de la triennale. Une belle rencontre, là encore.

D’une expo à l’autre, on fait des sauts de puce de 30 à 50 km par les chemins tortueux mais bien carrossés qui traversent le Parc de la Gatineau. Val-des-Monts, Wakefield, Chelsea, Hull, Gatineau ; l’itinéraire s’écoule comme un long fleuve tranquille. Mais la journée tire à sa fin et il faut penser à rentrer à Montréal. Rapidement.

Pont couvert de Wakefield

Pont couvert de Wakefield

Nous tournons alors le dos au soleil qui entame sa descente vers l’horizon. Il baigne toute la vallée de la Rivière des Outaouais d’une chaude lumière orangée typique des dernières journées de l’été et dessine des ombres longues, fuyantes, fantasmagoriques. Le temps d’une dernière photo en bordure de route et nous filons à vive allure. La circulation est fluide. Même l’arrivée à Montréal par la 15 et la 40 s’effectue sans contretemps.

Devant la maison, la BMW S1000XR repose sur sa béquille, contente de sa journée. Son moteur qui refroidit tranquillement émet un cliquetis métallique. Signe de contentement ? Du devoir accompli ? Au terme d’un périple de 550 km, ma femme et moi sommes en pleine forme. La BMW est vraiment une super voyageuse, malgré sa selle un peu ferme. Il ne lui manque pas grand-chose pour être parfaite !

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STATISTIQUES

  • Kilométrage total : 3 545 km
  • Distance parcourue depuis notre dernière sortie : 583 km
  • Consommation moyenne : 6,3 L/100 km
  • Autonomie : environ 317 km

GALERIE