« Essais à long terme

Il fait trop beau ! Je pars sur un nowhere !

Assis à la terrasse du Bistro So-T, à Frelighsburg, je déguste une délicieuse tarte aux pommes à la cannelle, avec deux boules de crème glacée à la vanille de Madagascar. Ma BMW S1000XR est garée à quelques mètres de ma table et reprend tranquillement son souffle. D’où je suis, j’entends distinctement le cliquetis du métal encore chaud de son moteur auquel le clapotis de la rivière qui coule en contrebas fait écho.

Depuis ce matin j’ai parcouru 250 km (385 au total à la fin de la journée) aux commandes de la Béhème que j’ai récupérée neuve hier. Et elle n’a pas été épargnée. Je l’ai cravachée sans ménagement et elle n’a pas vraiment eu le temps de se refroidir. Mais comment faire autrement que d’attaquer avec ce genre de moto, surtout sur des routes sinueuses ? Au guidon de la S1000XR, tout vous incite à mettre du « gros gaz » : la partie cycle affûtée, le moteur coupleux et hyperpuissant, les pneus collants et les freins démoniaques. Sans oublier le shifter électronique qui est addictif.

La première bonne surprise à l’occasion de cette balade sans but ni itinéraire, c’est le confort général de la machine. La S1000XR offre une position de conduite qui rappelle celle d’une R1200GS. On est assis haut avec les bras écartés en raison du large guidon tubulaire qui est emprunté à l’aventurière de BMW. Les suspensions électroniques sont efficaces. Elles sont calibrées de façon à s’adapter à la vocation sportive de la XR et sont donc moins moelleuses que celles de la GS tout en offrant un comportement routier exemplaire. La selle, bien que fine et ferme, se révèle relativement confortable. Après 7 heures en selle, je n’ai pas de critique à formuler à son égard. Si ce n’est qu’il est difficile de changer de position.

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Le pare-brise ajustable en deux positions, manuellement, détourne bien le flot d’air. À grande vitesse, en position haute, il dirige l’air à l’écart de mon buste et ne cause pas de turbulences autour du casque. Le niveau sonore, avec les bouchons auditifs, est bien contrôlé.

Sur route, la S1000XR est un véritable couteau suisse. Elle se montre à l’aise sur tout type de revêtement et récompense son pilote par des prestations sportives de haut niveau. Le châssis possède un centre de gravité assez bas, malgré les suspensions à grand débattement, ce qui confère une bonne agilité à la XR. Elle se balance d’un virage à l’autre avec facilité et négocie les virages serrés ou larges avec le même aplomb. Le train avant se montre particulièrement incisif. Il permet d’explorer les limites du châssis et des pneumatiques en courbe. La XR s’avère une moto redoutable sur les petites routes sinueuses. C’est une vraie sportive routière.

Le moteur, même s’il est connu et me régale de ses performances depuis 2009, me surprend chaque fois que je l’essaie. Hyperpuissant, il offre des reprises franches et des accélérations viriles. Au-delà de 7 500 tr/min, le bloc de la S1000XR développe une puissance phénoménale et tire sans faiblir jusqu’à la zone rouge. Entre 4 500 et 9 000 tr/min, les chevaux déboulent avec force et l’aiguille du compte-tours s’affole au fur et à mesure que la vitesse grimpe. Cette sensation de vitesse est renforcée par la sonorité rauque et très présente que l’échappement distille. Une note particulièrement flatteuse à l’oreille soulignée par les pétarades du gros 4-2-1 à la décélération et le claquement caractéristique du shifter au passage des rapports, à l’accélération. Par mesure de sécurité, le rupteur de ma moto d’essai est limité électroniquement à 9 000 tr/min (la zone rouge débute à 11 000 tr/min) afin d’éviter les surrégimes néfastes dans les premiers kilomètres. Il sera réinitialisé à son réglage par défaut après la première inspection à 1000 km, laquelle approche rapidement. À ce moment-là, je ferais également installer la puce qui donne accès aux modes Pro…

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Au chapitre des reproches, pas grand-chose à noter. À part quelques vibrations notables entre 140 et 160 km/h (mais rien pour écrire à sa mère), mais surtout une béquille un poil courte qui place la moto dans une position très inclinée. Surtout sur des terrains en dévers. On a l’impression que la moto va tomber et il est plus difficile de la relever en position droite, spécialement quand le réservoir est plein.

Sinon, j’adore le shifter, le régulateur de vitesse électronique, le moteur fabuleux, la facilité de pilotage, le freinage super puissant et modulable ainsi que le châssis affûté.

Je sens que je vais me régaler cet été. Je vous tiendrais au courant. N’hésitez pas à suivre mes aventures au guidon de la S1000XR pour en savoir plus, au jour le jour.

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Statistiques

  • Kilométrage total : 435 km
  • Distance parcourue aujourd’hui : 385 km
  • Consommation moyenne : 6,3 L/100 km
  • Autonomie : environ 315 km

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