toppub   Logo
   


VOYAGES  

VOYAGER FACILE

Quel que soit votre véhicule (moto, scooter, neuf, d’occasion…), effectuer de longs périples est à la portée de tous, pourvu que l’on se prépare adéquatement. Voici quelques trucs que j’ai appris au cours des ans et qui vous aideront certainement. Pour le reste, faites confiance au gros bon sens et à votre propre expérience. Bon vent...

Textes et photos: Didier Constant
 
Roadcrafter
Combinaison Roadcrafter d'Aerostich
Airhawk
Une selle à bulles d'air (comme cette Airhawk), en gel, ou à billes de bois (ci-dessous) peut vous permettre d'allonger vos journées en selle et de retarder la douleur.
sellebilles
 
Shortsvelo
Personnellement, je porte un short de cycliste sous mes vêtements de route, afin d'accroître le confort et des bas de contention (offerts en pharmacie) pour favoriser la circulation sanguine dans les jambes.
 
 
r  

Plage Praia da Oura, Albufeira, Portugal

Bien que je sois un Tzigane dans l’âme, je ne pars pas à l’aventure sans un minimum de planification. De plus, j’essaie d’adopter une attitude positive qui, si elle n’empêche pas les problèmes de survenir, vous permet d’y faire face efficacement et sereinement.

Avant de mettre les voiles pour le bout du monde, exercez-vous et conduisez le plus possible, spécialement si vous partez avec une nouvelle monture ou si vous n’avez pas piloté de l’hiver. Conduisez tous les jours pour aller travailler, partez un week-end en camping, avec armes et bagages, pour vérifier l’état de votre monture, son équilibre et sa capacité de chargement. Essayez de faire ressortir les petits problèmes et de les corriger avant d’être à des centaines de kilomètres de chez vous. Ne partez pas avec une moto que vous ne connaissez pas ou en laquelle vous n’avez pas entièrement confiance.

plein
Essayez de bien estimer la consommation d’essence et d’huile de votre moto de façon à déterminer votre autonomie et planifier votre voyage en conséquence.

Essayez de bien estimer la consommation d’essence et d’huile de votre moto de façon à déterminer votre autonomie et planifier votre voyage en conséquence. Même si votre machine est en bon état, faites une mise au point en bonne et due forme, incluant une vidange. Vérifiez plutôt deux fois qu’une que tout est en règle, particulièrement vos pneus, vos phares, vos clignotants, vos suspensions, votre échappement et votre chaîne (ou courroie, ou cardan).

Vos poignées et votre selle d’origine sont-elles en bon état pour un long voyage? Installer une paire de poignées de remplacement en mousse (comme celles des customs) améliorera votre confort (vous pourrez remettre les poignées originales au retour, au besoin). Un régulateur de vitesse électronique ou mécanique (de type bloque-accélérateur) est indispensable lors d’un long périple, pour se reposer la main droite et passer au travers de journées de plus de 10 heures en selle. À ce propos, un siège de remplacement (Corbin, Sargent, etc.) ou un couvre selle à bulles, en gel ou à billes de bois peut s’avérer un bon investissement. À moins que vous ayez un cul d’acier…

earplugs
Sur de longs parcours, les bouchons auditifs sont indispensables. Il en existe différents type à des prix allant de quelques dollars (modèles jetables) à plusieurs centaines de dollars pour les modèles permanents moulés à la forme de votre oreille.

Vous partez à l’étranger? Informez-vous des documents requis et des obligations auxquelles vous aurez à faire face. Avez-vous un passeport en cours de validité (certains pays réclament qu’il soient en vigueur jusqu’à six mois après la date de votre voyage). Avez-vous besoin d’un visa? De vaccins? Informez-vous des lois en vigueur dans les pays que vous allez traverser. Dans certains cas, il vous faudra faire passer une inspection de conformité à votre monture, obtenir un certificat d’importation temporaire, détenir une assurance internationale ou un permis de conduire international. Au Canada, il est délivré par la CAA. Je vous conseille de toujours en avoir un en cours de validité sur vous. Il coûte environ 15 $ et est reconnu dans plus d’une centaine de pays. Sauf en Chine, par exemple, où pour conduire ou louer un véhicule, il faut absolument avoir un permis local. Cependant, une dérogation peut – je dis bien peut – vous être accordée pour traverser le pays si vous n’avez pas d’autre choix d’itinéraire pour compléter votre voyage. Prévoyez de longues démarches et n’attendez pas la dernière minute pour les entreprendre. De plus, les motos ne peuvent pas circuler sur l’autoroute. Autre exemple, le Nevada requiert que votre moto soit équipée de deux rétroviseurs, alors qu’en Californie un seul suffit; certains États restreignent l’accès à l’autoroute en fonction de la cylindrée de la moto (Californie), d’autres de leur puissance (Nevada); plusieurs États n’obligent pas le port du casque, mais certains réclament que vous portiez des lunettes… Les exemples comme ceux-ci sont innombrables et comme « nul n’est sensé ignorer la loi » il vaut mieux se renseigner au préalable. Il va sans dire que votre moto devrait être immatriculée et assurée, à moins de vouloir passer quelque temps en prison. Sachez aussi que, dans la plupart des cas, il est interdit de traverser les frontières avec un véhicule dont vous n’êtes pas propriétaire. Dans le cas d’une location, vérifiez avec le loueur si vous pouvez sortir du pays avec le véhicule loué, sans problèmes.

Zumo550
Un GPS, comme ce Garmin Zumo 550, peut s'avérer un bon compagnon de voyage.

Ayez toujours des cartes routières à jour (ou un GPS) avec vous, ainsi qu’une carte avec vos numéros de téléphone importants. Un téléphone cellulaire et un appareil photo numérique de poche peuvent également s’avérer utiles.

Si vous voyagez accompagné, assurez-vous que vos compagnons d’aventure sont aussi bien préparés que vous. Rien n’est plus frustrant que d’être bloqué quelque part parce qu’un de vos compères est victime d’un pépin qu’il aurait pu éviter. Bien que vous puissiez vous aider mutuellement, il vaut mieux régler les problèmes prévisibles avant votre départ.

Un blouson imperméable, de qualité, bien coupé, avec de nombreuses poches et une doublure thermale est idéal. Depuis 1988, j’utilise une combinaison RoadCrafter II d’Aerostich lors de mes longs déplacements. En 30 ans d’expérience, je n’ai rien trouvé de plus pratique, ni de plus efficace. Cette combinaison en Nylon Cordura renforcé offre une bonne visibilité, une excellente résistance à l’abrasion, une bonne protection thermique et une imperméabilité raisonnable. Surtout si vous l’enduisez de protecteur imperméabilisant avant de partir. Cette année (2009), j'ai aussi testé un ensemble trois-en-un IXON (veste Sismic Flash et pantalons Ambitious) qui est complètement étanche en plus d'avoir des doublures thermiques amovibles lui permettant de s'adapter à toutes les conditions météo.

Ixon
Ensemble trois-en-un IXON composé d'une veste Sismic Flash et de pantalons Ambitious.

Pour ce qui est du casque, ma préférence va à l’intégral haut de gamme. Avec des bouchons auditifs. Rien de tel pour réduire la fatigue causée par le bruit. D’autant que les effets néfastes du bruit sont cumulatifs et irréversibles. Par contre, de plus en plus de motocyclistes choisissent des casques modulables. Il en existe de très bons (Nolan N103 ou N102, Schuberth C3, Shoei Multitec, HJC SY Max II, CL Max ou IS-Max, Zox Nevado R SVS, Nevado R ou Genessis SVS, Iota Cosmic). Depuis le début de la saison 2009, j'utilise le nouveau modulable Système 6 de BMW qui est excellent. Très confortable, il est également peu bruyant et parfaitement étanche. Il offre en plus un écran solaire rétractable très pratique.

De plus en plus de casques peuvent être équipés d’un module de communication Bluetooth. Plusieurs compagnies indépendantes (Autocom, Cardo, Starcom, Chatterbox…) proposent des systèmes de communication adaptables à la plupart des casques sur le marché, si vous n’êtes pas capable de couper le cordon… Certains, comme les Nolan, proposent un sytème maison (N-Com pour Nolan) intégré au casque.

System 6
Le nouveau Système 6 de BMW est excellent. Très confortable, ce casque modulable est peu bruyant et étanche. Il offre en plus un écran solaire rétractable très pratique.

Pour vos bottes, investissez dans un modèle de qualité, en cuir hydrofuge. Essayez de les « casser » avant de partir afin qu’elles ne vous causent pas d’ampoules ou de douleur une fois en route. Des couvre-bottes étanches peuvent aussi être efficaces si vos bottes prennent l'eau. Les gants n’ont pas besoin d’être très dispendieux pour être efficaces. Choisissez-les confortables, à la bonne taille, chauds et étanches. Pour la pluie, j'aime bien les gants en néoprène qu'on utilise en kayak (on en trouve à partir de 20$ la paire dans les magasins de plein air - La Cordée, Sail, Atmosphère...). Il ne sont pas à proprement parler étanches, mais ils vous gardent les mains au chaud, même dans les pires averses. Ils fonctionnent sur le principe d'un wet-suit.

La ceinture de rein n’est pas indispensable, mais j’aime bien en porter une, spécialement si je dois effectuer une grosse journée de route. Elle offre un bon maintien et, à l’occasion d’un périple de plusieurs semaines, son effet est vraiment bénéfique. Même chose pour la cagoule. Les balaklava en soie (ou en fibres synthétiques) jouent un rôle de régulateur thermique (contre le froid, mais aussi contre la chaleur) et permettent de réduire la transpiration. Et les odeurs de «capine»… Personnellement, je porte aussi un short de cycliste sous mes vêtements de route, afin d'accroître le confort et des bas de contention (offerts en pharmacie) pour favoriser la circulation sanguine au niveau des jambes.

Les lunettes de soleil sont indispensables… si elles garantissent une réelle protection contre les UVA et UVB (dans ce cas, elles portent la mention 100 % Anti-UV ou UV 400). Il vaut mieux ne pas mettre de lunettes de soleil que d’en porter une paire qui n’offre aucune protection, sinon, la pupille aura tendance à se dilater et sera plus sensible aux attaques des rayons ultraviolets. Attention : beaucoup de visières de casques n’assurent aucune protection anti-UV. Et les effets néfastes des rayons UV sont cumulatifs tout au long de votre vie... Au fil des ans, ils provoquent des lésions irréversibles.

t
Honda X11 devant le Moulin des Béchets, Olivet (2000).

Sur la route, un régulateur de vitesse électronique, mécanique ou maison est une nécessité. Autant on peut combattre le mal de fesses en changeant de position, autant il sera impossible de faire fi d’un poignet endolori sans régulateur de vitesse. Et le problème empirera au fil du voyage, jour après jour, jusqu’à la tendinite. Cela peut même se transmettre à l’épaule et au dos. Si vous ne trouvez pas de régulateur adapté à votre moto (cherchez bien, il en existe de toutes les sortes et à tous les prix), vous pouvez vous en bricoler un avec un cintre en métal et un élastique. Enroulez le cintre autour de l’accélérateur et formez une bride pointant vers le bas avec la boucle ouverte. Ouvrez l’accélérateur et amenez la bride en contact avec le levier de frein et fixez-la avec l’élastique. Et voilà! Le tour est joué. Ça fonctionne très bien avec les poignées de rechange en mousse. Vérifiez qu’il est facile de désactiver le système avant de l’utiliser.

u
Chateau de Quéribus, près de Rivesaltes, en France.

Autant que possible, sortez de l’autoroute et empruntez les routes secondaires. L’autoroute est pratique pour parcourir de grandes distances rapidement, mais, pour découvrir le paysage et rencontrer des gens, les routes secondaires sont imbattables. Elles sont plus scéniques, moins fréquentées et vous réservent mille et une surprises. En plus de vous permettre de faire de magnifiques photos. Attention aux radars! On en trouve de plus en plus sur ces routes…

Soyez d’autant plus prudent que vous êtes loin de chez vous et vulnérables. Sur la route, conduisez prudemment, à une vitesse raisonnable. Quand vous arrêtez, n'oubliez pas d'attacher votre moto avec une bonne chaîne, un cadenas ou un bloque disque. Si on vous vole votre moto alors que vous êtes en voyage, ou si vous chutez à 100 km de toute civilisation, vous risquez de trouver le temps long! En cas de problèmes, il est important d’avoir une assurance voyage (personnellement, j’ai une assurance annuelle de la Croix Bleue) et un abonnement à un club moto ou automobile (CAA, AMA, AAA…) avec service de remorquage. Un téléphone cellulaire valide est également indispensable. On peut en louer à des tarifs intéressants, selon les pays, si le vôtre ne fonctionne pas à l’étranger. Sinon, attendez. Quelqu’un finira bien par passer… et par s’arrêter! Bonne chance!

sacsetanches
Les sacs étanches Zip Duffle de Seal Line (40 L ou 75 L) sont parfaits pour de longs périples.

Il faut avoir suffisamment de linge pour ne pas avoir à laver vos affaires plus d’une fois par semaine. Apportez des vêtements pour deux saisons (l’été et l’automne) même si vous partez en plein mois de juillet. Les régions montagneuses réservent des surprises aux imprudents. Ne négligez pas d’emporter des vêtements en laine polaire et des cols roulés, vous serez moins misérable en cas d’imprévu. Prévoyez également une paire de chaussures de marche ou des sandales, ainsi qu’un imperméable. Séparez vos vêtements de rechange dans plusieurs petits sacs étanches (Les ZipLock sont parfaits pour ça) desquels vous chassez l’air (c’est plus facile à ranger et ça prend moins de place) et mettez-les dans une sacoche ou un sac hermétique (les Zip Duffle de Seal Line sont vraiment bien). Même si votre moto est équipée de valises rigides, un sac de réservoir, auquel vous pouvez accéder facilement en roulant, est extrêmement utile. Nichez-y votre téléphone, votre appareil photo, vos papiers importants, votre habit de pluie et tous les objets essentiels. Dont une trousse de premiers soins contenant au moins un anti-inflammatoire (Advil, Tylenol, Aspirine…), de l’Imodium, des pansements, une bouteille d’eau et un peu de nourriture (une barre de céréales, des noix ou des raisins secs…).

J’espère que ces quelques conseils vous seront utiles et vous aideront à passer de merveilleuses vacances à moto. Pour le reste, je vous fais confiance. D’autant qu’aujourd’hui il est aisé de planifier un voyage avec l’aide d’Internet. Et n’oubliez pas de donner de vos nouvelles à vos proches de temps à autre! Bon voyage…

s
La Chine étonne toujours le touriste occidental...

LES INDISPENSABLES

Que vous prévoyiez partir pour une journée en randonnée ou pour quelques jours, voire un mois, voici une liste des choses incontournables que vous devriez apporter dans votre bagage, que vous ayez l’habitude de voyager léger ou chargé.

  • Vos papiers (permis de conduire, passeport, assurance maladie, etc.);
  • Assurance voyage (Croix Bleue ou autre);
  • Assurance remorquage (CAA ou autre);
  • Des lunettes à verre clair et teinté (ou deux visières pour les casques intégraux). Pour ceux qui portent des verres avec prescription apportez une vieille paire avec vous, on ne sait jamais…
  • Une trousse à outils complète;
  • Un outil multi-usages (ex. : couteau suisse);
  • Un filtre à huile (si vous prévoyez effectuer une vidange en cours de route);
  • Un litre d’huile à moteur si votre moto en consomme;
  • Un levier d’embrayage ou de frein avant;
  • Un câble d’embrayage ou de frein;
  • Un manomètre pour vérifier le gonflage adéquat de vos pneus;
  • Une ou deux guenilles;
  • Du ruban adhésif en toile (duct tape);
  • Des attaches plastiques autobloquantes (tie wraps);
  • Un ensemble de réparation de crevaison (douilles en caoutchouc et petite bonbonne d’air contenu sous pression);
  • Un cadenas;
  • Un câble insécable de quatre à six pieds avec un cadenas qui vous permettra de barrer vos bagages, votre casque et votre manteau à votre moto si vous prévoyez visiter des endroits touristiques;
  • Un tuyau en caoutchouc ou en plastique flexible d’une longueur appréciable. Si vous manquez d’essence au beau milieu de nulle part, un de vos compagnons de route ou un bon samaritain qui passera par là sera en mesure de vous transférer les litres du précieux liquide qui vous permettront de vous rendre jusqu’à la prochaine station d’essence;
  • Une plaque de métal ou de plastique pour insérer sous votre béquille latérale lors d’arrêts sur des terrains en gravier, en sable, en gazon ou au sol meuble;
  • Des tendeurs ou des filets tendeurs élastiques (bungee cord);
  • Une lampe de poche ou frontale;
  • Une trousse de premiers soins.

© 2008-2012 Presse Pixels International inc. Tous droits réservés.
Reproduction interdite sans autorisation préalable de Presse Pixels International inc.