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ESSAIS   FICHE TECHNIQUE

Prise de contact : BMW C600 Sport and C650 GT
20 avril 2012

Les jumeaux germains à la conquête du créneau des maxiscooters
Depuis l'année dernière, le modèle le plus attendu chez BMW est un scooter. En fait, il s'agit d'une paire de scooters, deux jumeaux presque identiques, un à vocation sportive, le C600 Sport, l'autre à vocation tourisme, le C650GT, tous deux fabriqués à Berlin...

Texte: Costa Mouzouris — Photos: BMW
 
Le tableau de bord des scooters C de BMW est simple, élégant et facile à lire. Il procure une foule d'informations.
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Sur le C600 Sport, un compatiment de rangement souple appelé «Flexcase» se déploie lorsque le scooter est stationné, moteur éteint.
 
 
 
 
 
 
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Pour bien saisir la mission et la philosophie de ces deux scooters, il faut savoir comprendre le motocycliste européen type, lequel diffère passablement de son homologue nord-américain.

Chez nous, les deux roues motorisés sont considérés principalement comme des véhicules récréatifs : les balades dominicales et les vacances constituent l'essentiel de leur utilisation. En Europe, et plus particulièrement en France, en Italie et en Espagne, ils sont l'équivalent moderne du cheval. Un moyen de transport rapide et économique qui se faufile partout avec aisance. Ces qualités leur permettent de se jouer de la circulation dense des grands centres urbains. Ils sont plus pratiques que l'automobile et font partie du décor depuis des lustres. Les maxiscooters sont particulièrement prisés par les navetteurs, qui les utilisent quotidiennement pour leurs déplacements urbains et périurbains, en raison de leurs côtés pratiques. De plus, dans les pays au sud de l'Europe, la saison dure 12 mois.

Pour ces raisons, BMW prévoit que 70 à 75% des modèles C produits seront destinés à ces trois pays, le reste étant partagé entre les autres marchés dans le monde. C'est pourquoi ils n'arriveront pas au Canada avant le mois de septembre — si tout va bien — la compagnie devant répondre en priorité à son marché primaire.

Invité au lancement international des scooters BMW à Madrid, en Espagne, j'ai eu l'occasion de vérifier leur efficacité dans la circulation urbaine de la capitale espagnole, en pleine semaine. Après une journée à circuler dans les rues de la ville, je peux confirmer que je n'aurais jamais affronté le trafic madrilène en voiture. Pas question. Je serais devenu fou…

C5
Malgré son orientation plus routière, le C650 GT est capable de suivre le C600 Sport à l'occasion d'une balade sportive. Les deux maxiscooters partagent la même partie cycle
et la même motorisation.

Les Espagnols ne sont pas très respectueux du Code de la route. Ils bloquent les intersections au feu, ne respectent pas les marquages au sol, se coupent le chemin sans vergogne et conduisent si près les uns des autres que leurs voitures en portent les stigmates. Rétroviseurs cassés et carrosseries rayées sont chose commune en Espagne. C'est la loi du plus fort qui prévaut, la loi du plus rapide.

Pourtant, les Espagnols, aussi intrépides et irrespectueux qu'ils soient au volant, respectent les deux roues motorisés, contrairement aux Canadiens. La circulation interfile est permise en Espagne. C'est la norme. Dans la circulation dense, les deux roues sont les seuls véhicules en mouvement. Et beaucoup d'entre eux sont des scooters et des maxiscooters. Ils se faufilent dans le trafic avec une aisance et une maestria qui laisse rêveur. Ils se placent à l'avant des autos au feu et s'élancent avec autorité quand celui-ci tombe au vert. Les autos se tassent pour faire de la place aux deux roues et les laisser passer. Par ailleurs, ils peuvent stationner sur les trottoirs ou n'importe où avec suffisamment de place pour les accueillir. Difficile à imaginer pour un motocycliste nord-américain.

En Europe, le pilote de scooter lambda n'est pas un motocycliste typique. C'est un employé de bureau, un paysan, un homme d'affaires, une femme — et elles sont nombreuses — la plupart d'entre eux portant le costume ou le tailleur (pour les femmes) sous leur tenue de moto.

Aussi bien le C600 Sport que le C650 GT partagent le même moteur, bien que leur dénomination suggère le contraire (BMW nous a déjà fait le coup avec les F650GS et F800GS qui utilisent toutes deux un bicylindre de 800 cc). Il s'agit d'un bicylindre vertical de 647 cc dont les cylindres sont inclinés à 70 degrés vers l'avant afin d'abaisser le centre de gravité. Le vilebrequin affiche un calage à 270 degrés et utilise deux contrebalanciers afin de réduire les vibrations. Le twin développe une puissance surprenante de 60 ch avec un couple maximum de 48,7 lb-pi à 6 000 tr/min.

C7
Le C600 Sport, comme son frère jumeau d'ailleurs, se faufile avec aisance dans la circulation urbaine. Ce qui devrait en faire un des favoris des motocyclistes européens.

La transmission est de type CVT (continuously variable transmission) à variation continue. Elle utilise un embrayage centrifuge et une courroie caoutchoutée. Elle ne propose pas de modes «à la Burgman» et met davantage l'accent sur la robustesse que sur la technicité. Il s'agit là d'une autre indication de sa vocation européenne. Les conducteurs là-bas préfèrent la fiabilité et une utilisation sans problème aux sirènes de la technologie.

La transmission finale est assurée par une chaîne en bain d'huile. Elle ne dispose d'aucun ajustement, mais il est possible d'installer des guides de chaîne de différentes épaisseurs si le jeu devient trop important. L'intervalle des inspections varie selon la conduite de son pilote, mais il est recommandé de les faire aux 10 000 kilomètres. Le bain d'huile garde la chaîne parfaitement lubrifiée.

Le châssis est constitué d'un cadre périmétrique en tubes d'acier qui inclut la colonne de direction et d'une section arrière en aluminium coulé à laquelle le bras oscillant en aluminium vient s'ancrer. Le moteur qui fait office d'élément porteur connecte ces deux sections ensemble. Il en résulte une partie cycle étonnamment rigide. À l'avant, on retrouve une fourche inversée massive, non réglable, à poteaux de 40 mm, tandis qu'à l'arrière un monoamortisseur monté horizontalement se charge d'absorber les chocs. Ce dernier est réglable en précontrainte seulement. La géométrie de direction est identique sur les deux machines.

Avec son carénage plus large et sa bulle ajustable électriquement, le C650 GT accuse un surplus de poids de 12 kilos par rapport au C600 Sport qui fait osciller la balance à 249 kg. Sur ce dernier, la bulle s'ajuste manuellement en trois positions.

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Le C650GT est le maxiscooter de toursime de BMW. Il est conçu pour voyager à deux avec armes et bagages, pendant un long week-end ou des vacances d'une ou deux semaines.

Les deux maxiscooters partagent la même instrumentation. Elle inclut un grand compteur de vitesse analogique et un petit compte-tour numérique à barres LED. La jauge à essence numérique adjacente au compteur est accessible par un commutateur situé sur le guidon de gauche et qui donne accès à une foule d'informations, notamment la consommation d'essence ou la pression des pneus.

C600 Sport
Le C600 Sport est l'arme absolue pour vaincre la circulation madrilène. Plus étroit et doté d'une position de conduite plus agressive (ses guidons sont positionnés plus bas et sa selle est plus haute que sur le GT) il se faufile plus aisément dans la circulation que son jumeau routier. Il dépose n'importe quelle voiture au démarrage et ses freins puissants lui permettent de s'arrêter sur un dix cennes, sans effort. Même les rétros qui proposent une vision inaltérée s'avèrent utiles en ville, pour surveiller ce qui se passe derrière vous et effectuer des changements de lignes rapides et sécuritaires.

Sur les routes sinueuses des collines au nord de Madrid, le Sport nous récompense par son agilité supérieure et sa tenue de route irréprochable. Aux mains d'un pilote expérimenté, le C600 peut faire rougir de honte un pilote de sportive présomptueux. Grâce à ses roues de 15 pouces et son centre de gravité bas, le Sport tourne facilement. Avec ses guidons placés bas et sa position de conduite typique, il donne des sensations très typées maxiscooter. Son confort est bon et, quand on règle le pare-brise en position élevée, on dispose d'une bonne protection contre les éléments. Une selle et des poignées chauffantes s'avèrent très pratiques par temps froid.

En raison de son penchant sportif, le Sport est plus étroit que le GT et offre moins d'espace de cargo sous la selle. Pour contourner cet inconvénient, BMW a mis au point une poche dépliable en tissu appelée «Flexcase». Elle est située sous le compartiment arrière de la selle et se déploie à l'arrêt afin d'offrir plus d'espace de rangement. On peut ainsi loger deux casques intégraux sous la selle, comme sur le GT. Comme le «Flexcase» s'appuie sur le pneu arrière, le moteur refusera de démarrer tant qu'il n'aura pas été replié.

C9
Deux casques trouvent facilement place dans le coffre des scooters BMW.

C650 GT
Le GT se montre différent du Sport sans qu'il soit nécessaire de se déplacer d'un pouce. Il est plus gros, plus large et sa position de conduite ressemble plus à celle d'une moto standard. Ses guidons plus hauts favorisent une position de conduite neutre, plus droite que sur le Sport.

En mouvement, le poids plus élevé ralentit un peu la vivacité du maxiscooter BMW qui se montre moins sportif que son frère, plus de poids étant localisé haut, loin du centre de gravité.

Ça n'empêche pas le GT de briller sur les routes sinueuses et de donner des sueurs froides aux pilotes de sportives sur les routes de montagne. Avec son carénage et sa bulle plus larges, le GT offre une meilleure protection que le Sport, ce qui s'accorde bien à son orientation touristique.

Sous la selle, on trouve un espace de rangement de 60 litres, cependant, le GT ne dispose pas du «Flexcase». Les deux maxiscooters berlinois bénéficient de deux compartiments de rangement, un de chaque côté du carénage. Ceux du GT sont plus grands.

En conclusion
Cette deuxième tentative de BMW de s'imposer dans le créneau des scooters urbains et périurbains s'avère plus prometteuse que ne l'a été la première en la personne du C1. La compagnie a inclus plusieurs innovations dans ses modèles C que les navetteurs apprécieront particulièrement. Le frein de stationnement, par exemple, est engagé automatiquement quand on déplie la béquille latérale. Les C de BMW tombent en roue libre à 25 km/h, un seuil plus élevé que sur les autres scooters que j'ai essayés. Ce qui garantit une conduite plus douce en ville. L'ABS ainsi que les poignées et la selle chauffantes sont offerts en dotation de série.

Personnellement, je pense que le GT connaîtra une meilleure carrière au Canada que le Sport, particulièrement en raison de son confort accru et de son aptitude aux longs voyages. De plus, les pilotes sportifs préfèreront sûrement une moto sportive au C600 Sport. Mais quoi qu'il en soit, ces deux machines redéfinissent le créneau des maxiscooters et s'avèrent très compétentes.

Prix et disponibilité ne seront connus que plus tard en saison.


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