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ESSAIS   FICHE TECHNIQUE

ESSAI YAMAHA TMAX 500 2009
26 juin 2008

Le mégascooter qui se prend pour une moto
Apparu en 2001 en Europe, le Tmax 500 est considéré, outre-Atlantique, comme LE scooter sportif par excellence. Celui qui se rapproche le plus en conduite et en sensations de la moto traditionnelle. Il est moins pratique que certains autres maxiscooters de sa catégorie — moins d'espace de rangement, moins de gadgets —, mais il offre des performances qui compensent largement ce léger handicap. Nous l'avons essayé pour vous, en exclusivité...

Texte et photos : Didier Constant
 
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INFORMATIONS GÉNÉRALES
  • Poids à sec : 203 kg
  • Hauteur de selle : 800 mm
  • Capacité essence : 15 L
  • Consommation : 5,9 L/100 km
  • Autonomie : 254 km
  • Durée de l'essai: 300 km
  • Prix : 9 999$

MOTEUR

  • Moteur : bicylindre parallèle, 4 temps, DACT, 4 soupapes par cylindre, refroidi au liquide
  • Puissance : 43,39 ch à 7 500 tr/min
  • Couple : 34,3 lb-pi à 6 500 tr/min
  • Cylindrée : 499 cc
  • Alésage x course : 66 x 73 mm
  • Rapport volumétrique: 11:1
  • Alimentation : injection électronique
    Mikuni à deux corps de 31 mm
  • Transmission : automatique à variateur
  • Entraînement : par chaîne

PARTIE-CYCLE

  • Suspension : fourche téléhydraulique de 43 mm non ajustable; mono-amortisseur non ajustable
  • Empattement : 1 580 mm
  • Chasse/Déport : 28 degrés/95 mm
  • Freins : deux disques de 267 mm et étriers à double pistons à l’avant; simple disque de 267 mm avec étrier double piston à l’arrière.
  • Pneus : Dunlop Sportmax GPR 100 F/R
    120/70 - 15 à l’avant
    160/60 - 15 à l’arrière
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VERDICT RAPIDE
ON AIME BIEN
  • Performances sportives;
  • Protection efficace;
  • Tenue de route digne d'une moto;
  • Freinage puissant.

ON AIME MOINS

  • Poids élevé;
  • Manque d'espace de rangement, surtout sous la selle.
 
 
 
 
 
 
 
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L'attente récompensée
Il aura fallu attendre huit ans pour que le Tmax 500 soit offert au Canada, mais c'est maintenant chose faite. Complètement revampé en 2008, il nous arrive plus puissant, plus léger et plus affûté que son prédecesseur. En fait, on pourrait presque dire que l'attente aura valu la peine puisque nous avons droit à un Tmax «optimisé», évolué et donc plus abouti.

Personnellement, j'ai toujours eu un faible pour le Tmax que j'ai eu l'occasion d'essayer en Europe, en 2002. Mais, après des années d'espoirs déçus, je ne croyais plus que Yamaha l'importerait au Canada. Vous imaginez donc ma surprise quand, il y a quelques semaines, j'ai reçu le communiqué de presse annonçant sa venue au pays. J'ai immédiatement entrepris des démarches afin de pouvoir réaliser une prise de contact assez tôt en saison pour que ceux qui sont intéressés par un gros scooter et n'ont pas encore arrêté leur choix puissent prendre une décision éclairée.

Une belle bête!
Esthétiquement, le Tmax 500 est une réussite. Long, élancé et gracieux, il possède une silhouette plus sportive que ses concurrents. Spécialement au niveau de l'arrière qui est plus fin et plus agressif. C'est en partie pour ne pas détruire cette ligne équilibrée que Yamaha a choisi de doter son maxiscooter d'un coffre de capacité réduite comparativement à un Suzuki Burgman 650 ou à un Honda SilverWing 600 dont la section arrière est nettement plus volumineuse. Il possède également une répartition des masses plus ramassée sur l'avant qui procure une meilleure réponse du train avant, gage d'efficacité en conduite sportive. Au Canada, nous avons le choix entre deux coloris, bleu foncé métallique (le modèle en essai) et jaune.

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Le tableau de bord complet est très classieux. Il comprend un gros compteur de vitesse analogique en position centrale qui incorpore, dans sa partie inférieure, un compte-tour numérique. Il est entouré d'un indicateur de température du moteur et d'une jauge à essence. Sous le guidon, on retrouve deux vide-poches sur la console, devant le pilote, parfaits pour ranger de menus objets (portefeuille, téléphone, iPod, carte routière, etc.). La selle s'ouvre vers l'arrière et dévoile un espace de rangement réduit, pour un gros scooter, dans lequel on ne peut ranger qu'un seul casque. Un câble antivol qui passe dans la boucle en D de votre casque et se bloque sous la selle permet d'en ranger un second à l'extérieur. Sur le guidon de gauche, on retrouve également le frein à main. Les leviers de frein sont réglables en écartement sur cinq positions.

Le confort en prime
La selle qui culmine à 800 mm du sol est large et, malgré ma taille «normale» (1,76 m) je touche le sol de la pointe des pieds. Pas vraiment évident pour reculer ou effectuer des manœuvres à basse vitesse, surtout si le sol est glissant ou incliné. La position de conduite est typique des maxiscooters, avec les pieds légèrement en avant de l'axe des épaules et des hanches. On peut avancer ou reculer ceux-ci à notre gré sur le long marchepied. En appui sur le dosseret de selle, les pieds à plat sous soi, on dispose d'une position relaxante, mais efficace en pilotage agressif. La selle préformée offre un bon support et un mœlleux raisonnable qui permettent d'entrevoir de longues sorties sans appréhension (à vérifier lors d'un essai plus poussé). Quant à la protection procurée par la bulle de carénage haute et légèrement inclinée vers l'arrière, elle est adéquate pour un pilote de gabarit normal. Les grands échalas auront peut-être un peu plus de mouvement d'air autour du casque et des épaules, mais, dans mon cas, rien à redire.

Plus que du bonbon!
Propulsé par un bicylindre en ligne 4-temps, DACT de 499 cc avec refroidissement au liquide, le Tmax 500 est un des maxiscooters les plus sportifs sur le marché. Il développe 43,39 ch à 7 500 tr/min et 34,2 lb-pi de couple à 6 500 tr/min. Le twin est équipé d'un volant d'équilibrage destiné à contrer les vibrations. Il est couplé à une transmission auto à variateur (CVT — Constantly Variable Transmission). Grâce à son système d'injection évolué et à cette transmission, la conduite est toujours douce, précise et sans à-coups. Doté d'un couple raisonnable, le Tmax manque un peu de nerf au démarrage, sur les premiers mètres, mais dès qu'il monte en régime, il offre une puissance surprenante pour sa cylindrée. On ne dirait pas qu'il développe seulement 43 chevaux. Le Tmax peut soutenir une vitesse de croisière de 140 km/h sans s'essouffler et pousser des pointes à près de 180 km/h maxi, au compteur. C'est-à-dire aussi bien ou presque que les SilverWing 600 et Burgman 650 pourtant dotés d'une cylindrée supérieure. Les accélérations sont nettes et les reprises franches, amplement suffisantes pour se faire plaisir, même sur les routes sinueuses. S'extraire de la circulation ou décoller rapidement au feu s'effectue en un clin d'œil. Un vrai plaisir!

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La partie cycle fait appel à un tout nouveau cadre en alu (bye-bye l'ancien treillis en acier) qui s'éloigne du concept scooter classique. Ce châssis innovant garantit une rigidité et une stabilité imperturbables au Tmax qui peut ainsi affirmer ses prétentions sportives. La suspension est confiée à une fourche téléhydraulique à larges poteaux de 43 mm et à un mono-amortisseur sans ajustement. Le compromis entre le confort et la sportivité est presque idéal et explique l'homogénéité surprenante de ce gros scoot. Le passage sur les bosses prononcées transmet une secousse dans le guidon, mais la colonne vertébrale du pilote est épargnée. Le freinage est assuré par trois disques de 267 mm avec des étriers monobloc à deux pistons. L'ABS optionnel offert en Europe n'est pas proposé au Canada. Des roues de 15 pouces procurent un excellent comportement routier au Tmax.

Un scooter nommé plaisir!
La tenue de route est impériale, comparable à celle d'une bonne moto, et autorise un pilotage sportif. La garde au sol généreuse permet d'atteindre des angles d'inclinaison importants, même du côté du pot d'échappement. Avec son empattement record de 1 580 mm, la stabilité du Tmax et sa tenue de cap en ligne droite sont au-dessus de tout soupçon. Néanmoins, l'agilité et la maniabilité sont au rendez-vous, en raison d'une géométrie de direction raisonnable (chasse/déport : 28 degrés/95 mm) qui génère un comportement neutre. Le Tmax jouit d'une vivacité incroyable dans les enchaînements de virages et dans les courbes serrées. Malgré son gabarit imposant, il effectue des demi-tours sur un 10 cents. Dans les grands virages rapides, il fait preuve d'une stabilité étonnante due au superbe châssis alu, mais aussi aux roues de 15 pouces chaussées de pneus larges (120/70-15 à l'avant et 160/60-15 à l'arrière, du jamais vu sur un scooter). La motricité est excellente, vous vous en doutez, et la maniabilité n'est pas vraiment affectée par ce choix de pneumatiques. Grâce à la fourche surdimensionnée et aux freins puissants, le Tmax permet des entrées en courbes agressives. On peut prolonger le freinage jusqu'au point de corde sans qu'il cherche à se relever indûment. Les freins procurent une bonne rétroaction aux leviers et se montrent à la fois puissants et endurants. On les contrôle d'un doigt, sans problème. De plus, ils font preuve d'une grande linéarité. Attention, cependant. Le frein arrière est très sensible et il est facile de bloquer la roue arrière si on est trop optimiste.

Le passager est bien traité. Il peut s'installer confortablement, les jambes bien dépliées, le dos relativement droit et bénéficie de poignées latérales de maintien bien dessinées. Les repose-pieds (pour une fois, il ne s'agit pas de plateformes) s'escamotent dans le carénage en position repliée. Comme il est assis légèrement plus haut que le pilote, le passager voit la route, sans pour autant être trop exposé aux turbulences.

Maniable et bien adapté à une utilisation urbaine, le Tmax ne se limite pas seulement à cet environnement. En effet, il est à l'aise sur les voies rapides où son confort, en solo et en duo, est apprécié, mais aussi sur les routes secondaires sinueuses, terrain de jeu de prédilection des sportives. En fait, si on en croit le dossier de presse européen, l'ingénieur qui a mené le projet de la refonte du Tmax voulait en faire l'équivalent scooter d'une R6, ce qu'il a réussi à la perfection. À la plus grande satisfaction de ceux qui aiment les maxiscooters, mais les trouvent trop sages. Protection efficace, finition n'appelant aucune critique, équipement complet, aspects pratiques bien pensés, le Tmax n'a cependant rien à envier à ses concurrents directs au chapitre de l'ergonomie... il propose en prime un comportement joueur et sportif à ceux qui recherchent les sensations fortes. Le meilleur des deux mondes?


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